C’est une grande contradiction : les écolos veulent vivre proche de la nature, pour cela, ils font appel aux engins et au système les plus destructeurs des milieux naturels : la voiture et tout ce qu’elle implique. Peut-on résoudre ce paradoxe ?
C’est une grande contradiction : les écolos veulent vivre proche de la nature, pour cela, ils font appel aux engins et au système les plus destructeurs des milieux naturels : la voiture et tout ce qu’elle implique. Peut-on résoudre ce paradoxe ?
Une bonne partie des problèmes liés à la voiture à la campagne est liée à la politique… de la ville. Il est nécessaire de relier les deux : il faut rendre la ville plus autonome, il faut favoriser les villages au détriment des maisons isolées à la campagne.
La campagne est devenue un enjeu de la marchandisation générale, phénomène qui s’accentue du fait que nombre d’habitants ruraux travaillent en ville.
Aujourd’hui, la voiture nous empoisonne l’existence. Pour obtenir sa diminution, à la ville comme à la campagne, il faut redévelopper le tissu social et l’entraide collective et trouver des dirigeants politiques courageux.
Pour relancer le port de Bordeaux, un terminal méthanier doit massacrer l’estuaire de la Gironde, lieu d’habitat d’espèces protégées. La lutte de 2006 à 2009 finira par l’emporter !
Nous avons pris l’habitude de vivre dans un monde surveillé à chaque instant par des dispositifs technologiques, au service de puissances politiques ou économiques. Les caméras de surveillance sont une illustration particulièrement parlante de cette dérive. Heureusement, des artistes et des activistes ont imaginé des actions créatives pour critiquer ou déjouer cette surveillance.
J’avais douze ans ; plus tout à fait un enfant mais pas encore un adolescent. L’âge où la confiance en l’adulte n’est plus aveuglément rassurante, cet âge où l’appel du large joue ses premières notes d’une voix éraillée. Moment périlleux s’il en est durant lequel l’enfant s’essaie à la liberté, émancipation possible qu’à la seule condition d’avoir été protégé sans avoir été étouffé. Espace-temps où tout n’est qu’intensité, découverte et émerveillement.
Un projet comme il en existait tant d’autres : un méga-centre commercial à la sortie de l’agglomération toulousaine, qui projetait de détruire 44 hectares de terrains naturels et agricoles. Mais 18 ans de mobilisation joyeuse et déterminée auront eu raison de ce temple du consumérisme.
Il existe peu de constructions plus symboliques que les statues. Celles-ci ont pour objectif même de symboliser des valeurs communes, en commémorant un événement historique, en célébrant une personnalité, etc. Elles sont le reflet du pouvoir et du récit mémoriel dominant. La plupart sont érigées dans l’espace public, à portée de main.
Autant dire que la tentation est grande, pour les groupes activistes contestant des politiques étatiques, ou pour des artistes, d’agir sur les statues pour envoyer un message symbolique fort à l’opinion publique. Les risques de répression peuvent être importants dans certains contextes politiques.
Les précédents s’accumulent comme autant de nuages à l’horizon. À tel point qu’on finirait presque par s’y habituer. Petite musique désagréable, tel un acouphène dont on cherche à se débarrasser en pensant à autre chose. Symptomatique à bien des égards, la suppression des subventions versées par le président du département du Rhône à France Nature Environnement, la Ligue pour la Protection des Oiseaux et Arthropologia, trois associations pas trop remuantes, dit beaucoup de l’époque. Ce fait du prince intervient à la suite d’un simple courrier des trois ONG interrogeant la pertinence d’un projet de port fluvial sur la Saône.
Des sécheresses en France ? Il y a quelques années cela aurait pu faire rire, tant le territoire hexagonal est habitué à des pluies abondantes et régulières. Mais la désertification de l’Espagne voisine et les brutales sécheresses de 2022 et 2023 ont laissé entrevoir ce que seront les étés de 2050 si la (...)
Au tournant des années 90, des promoteurs veulent aménager la basse-plaine de l’Aude pour parachever l’urbanisation du littoral languedocien. C’est sans compter l’union des communistes et des environnementalistes de la région !
« Le feu a détruit 2 000 hectares de bois sans toucher d’habitations »
Que dire des centaines de trous d’écureuils dans les arbres des centaines de terriers de lièvres de blaireaux de renards des fourmilières et des centaines de nids au sol ou sur les branches et des milliers de galeries d’insectes sous (...)
Le projet de déviation routière à Saint-Péray, à l’Ouest de Valence, a été suspendu provisoirement le 15 mars dernier, après plusieurs années de mobilisations. Le collectif des Ami·es de la Plaine, qui a occupé des arbres sur le tracé, nous explique ce qui l’anime dans cette lutte.
Ce n’est pas du Loch Ness mais du lac Léman qu’émerge, après déjà 10 ans d’études très discrètes, le monstrueux projet du CERN pour un nouveau méga collisionneur de particules. Les populations « co-CERNées » découvrent, effarées, l’ampleur des impacts environnementaux qui s’annoncent. Leur mobilisation s’organise.
Si des banques comme BNP Paribas sont régulièrement dénoncées pour leurs investissements dans la production et l’exploitation d’énergies fossiles, on connaît moins leur responsabilité dans les atteintes aux droits humains et à l’environnement causés par l’agriculture industrielle. Silence donne la parole à ActionAid – Peuples Solidaires qui mène une campagne sur le sujet.
Comment échapper à l’alternative entre attendre le grand soir et chercher à réformer le capitalisme ? L’anthropologue Philippe Descola et le dessinateur Alessandro Pignocchi appellent à multiplier des territoires autonomes pour expérimenter d’autres rapports au vivant et constituer une force à même de transformer l’État. Entretien.
Paul Vidal est un jeune dessinateur et illustrateur basé en Saône-et-Loire. Sa fascination pour le vivant l’amène à porter sa pratique vers le dessin scientifique dans une optique de réenchantement et de respect des mondes non humains.
À Pierre-Bénite au Sud de Lyon, les industriels de la chimie Arkema et Daikin rejettent des « polluants éternels », qui contaminent l’air, la terre et l’eau du Rhône depuis des décennies. Dans ce deuxième volet de notre enquête sur le sujet, nous sommes allées à la rencontre d’habitant·es qui se mobilisent.
Saccage 2024 est un collectif de collectifs, d’habitants et d’habitantes de la Seine-Saint-Denis et de l’Île-de-France, qui est entré en résistance face aux saccages que provoquent les Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) de Paris en 2024, mais aussi toutes les autres éditions des JOP modernes.
L’association Sauvegarde de la Vallée vivante du Garon, dans le Rhône, souhaite que les pouvoirs publics réalisent un projet-pilote de petites barrières faites de pierres et de bois, au lieu des gigantesques barrages écrêteurs de crues, pour limiter à la fois la sécheresse, l’érosion et les inondations.
Les questions écologiques font l’objet de rapports de force constants au sein de l’Union européenne, qui ne joue pas un rôle de modèle en la matière. Inès Trépant apporte un éclairage avec l’exemple de l’extractivisme.
Depuis 2021, l’association Agir pour l’environnement a lancé une campagne pour créer des réserves de biodiversité dans toute la France, protégées par un nouvel outil réglementaire peu connu : les obligations réelles environnementales. Un moyen d’empêcher une coupe rase de forêt ou l’urbanisation d’un espace naturel par exemple.
Ces 50 dernières années, les luttes locales se sont multipliées en France, constituant d’après certain·es un véritable « mouvement social ». C’est de ce constat qu’est née en 2021 l’association Terres de Luttes, qui soutient les luttes locales en France.
À l’heure où cet article est écrit, un immense mouvement de contestation fait bouillir l’Iran depuis plusieurs mois, sans faiblir. Depuis quelques années, ces épisodes de contestation du régime sont de plus en plus fréquents. Les slogans criés par les manifestant·es depuis septembre 2022 appellent à la fin du régime, condamné pour ses agissements dans son ensemble. Silence s’est penché sur la dimension écologiste des revendications de ces dernières années.
La France possède un réseau routier parmi les plus denses d’Europe. Et il ne cesse de s’étendre : nouveaux tronçons, contournements, viaducs... En la matière, pas de restriction budgétaire, les milliards valsent tandis que les terres vivantes disparaissent. Mais contre ce saccage, les luttes sont entrées en coalition.
Dans son numéro d’octobre 2022, Silence faisait paraître un dossier spécial sur les victoires de l’écologie. Parallèlement, la revue publie une grande affiche « L’écologie en 50 victoires ». Les combats écologistes ont continué à porter leurs fruits ces 2 dernières années ! Petit tour d’horizon non-exhaustif.