Contre un nouveau pont inutile et imposé sur la Loire, les collectifs d’opposition se sont élargis... bien au-delà des êtres humains. Laissons nous surprendre par les méandres de l’action politique multi-espèces.
Contre un nouveau pont inutile et imposé sur la Loire, les collectifs d’opposition se sont élargis... bien au-delà des êtres humains. Laissons nous surprendre par les méandres de l’action politique multi-espèces.
Depuis 2016, le projet de construction d’un centre d’enfouissement de déchets menace le fleuve Tavignanu, en Corse. Le collectif Tavignanu Vivu milite pour sa préservation et, avec le soutien d’autres associations, s’est lancé dans une démarche inédite en France : donner des droits au Tavignanu.
Pour que les rivières ne meurent pas en silence, le collectif SOS Loue et rivières comtoises milite depuis plus de dix ans pour préserver les rivières de Franche-Comté… Et cela, malgré l’inertie des services de l’État, le retard et la négligence dans le traitement des eaux usées et des pratiques agricoles dangereuses pour la ressource en eau.
En France, depuis des décennies, les petites voies fluviales et le transport fluvial artisanal sont à l’abandon. Contre ce gâchis, quelques irréductibles se démènent et l’association Fleuve de liens fédère leurs impressionnantes énergies.
Ce numéro met l’accent sur la puissance des mobilisations pour remporter des victoires dans les domaines écologiques. Mais cela pose quelques questions sur les limites de ces victoires.
Ben, Yo et Justine ont sorti leurs archives, soigneusement rangées dans des classeurs et pochettes, avec des exemplaires de tracts, d’affiches, une chronologie… et m’ont raconté les traces de cette victoire dans leurs vies aujourd’hui. Loin de moi l’idée de faire une nécrologie de la lutte mais plutôt ressentir ce qui les lie, quatre ans après la victoire !
La revue De tout bois a relayé dans ses pages l’actualité de la lutte contre le Center Parcs de Roybon (Isère) qui s’est déroulée entre 2007 et 2020 : dix ans de lutte juridique et six ans de ZAD, en reliant ce conflit particulier avec les grands enjeux de l’époque. Le treizième et dernier numéro (janvier 2021) d’où sont extraites ces pages tâche d’esquisser des bilans et, pourquoi pas, des perspectives. Dans quelle mesure peut-on parler de victoire ? Comment faire mémoire et transmettre des expériences ?
Une lutte, surtout lorsqu’elle est victorieuse, affecte sur le long terme le territoire concerné en dépassant bien souvent le domaine précis du conflit. Le cas du projet de barrage de La Borie, dans le Gard, permet de l’illustrer.
Un projet de station de sports d’hiver menace d’engloutir sous le béton les pentes du Mont Mézenc et ses précieuses tourbières. D’ingénieu·ses protestataires retardent chaque jour l’avancée des travaux jusqu’à la victoire totale.
En 1978, la petite ville belge de Couvin résiste encore et toujours au ministère des Travaux publics, qui compte y imposer le plus grand barrage de Belgique au profit des industriels liégeois. Les « irréductibles Couvinois », à force d’ingéniosité et combativité, feront plier le ministre des Travaux publics « Julius Brutus » Mathot.
L’aversion d’une partie de la population à l’égard des écologistes est parfois liée à l’image que nous renvoyons, par nos pratiques militantes et nos certitudes assénées avec la détermination d’un urgentiste de la planète. Légitimement inquiets et impatients d’en finir avec ces petits renoncements qui se multiplient, nous sommes agacés par ce temps perdu, par les faux arguments, par ces dénis trop faciles dont l’objet premier est de préserver un confort matériel acquis au détriment de notre avenir à tous.
En 1970, les marais salants de Guérande sont menacés par des projets d’aménagement touristique. L’alliance entre les récoltant·es de sel (les paludi·ères) et des soixanthuitard·es permet de sauvegarder les marais et de pérenniser la production artisanale de sel.
… que Sultan Al-Jaber puisse, avant d’être le président de la COP28 et l’un des principaux acteurs du pétrole dans son pays, être un climatoceptique mal dégrossi affirmant sans détour qu’« aucune étude scientifique, aucun scénario, ne dit que la sortie des énergies fossiles nous permettra d’atteindre 1,5 °C » ?
Qu’un système d’exploitation était conçu pour nous exploiter, qu’un moteur de recherche était développé pour nous perdre, etc.
Dans les années 90 au Royaume-Uni, des militant·es ont inventé de nouveaux modes d’actions pour lutter contre la multiplication des projets d’autoroutes, jusqu’à obtenir leur abandon. Entre cabanes dans les arbres, « zones autonomes » et alliances multiples, ces méthodes ont depuis fait école en France.
Je souffre d’un « mal de terre » persistant, ce que de bons esprits nomment « éco-anxiété ». J’absorbe chaque jour mon lot de mauvaises nouvelles écologiques et suis supposé m’en réjouir ou me résigner. Me voilà ainsi catalogué parmi les gens à soigner car « malade ».
Certains lieux de nos villes concentrent des injustices sociales, économiques mais aussi environnementales. Le manque d’infrastructures ou la dégradation urbaine dans les quartiers populaires se conjugue à des pollutions massives ou une vulnérabilité plus forte aux canicules. Leurs habitant·es sont (...)
Saccage 2024 est un collectif de collectifs, d’habitants et d’habitantes de la Seine-Saint-Denis et de l’Île-de-France, qui est entré en résistance face aux saccages que provoquent les Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) de Paris en 2024, mais aussi toutes les autres éditions des JOP modernes.
L’association Sauvegarde de la Vallée vivante du Garon, dans le Rhône, souhaite que les pouvoirs publics réalisent un projet-pilote de petites barrières faites de pierres et de bois, au lieu des gigantesques barrages écrêteurs de crues, pour limiter à la fois la sécheresse, l’érosion et les inondations.
Les questions écologiques font l’objet de rapports de force constants au sein de l’Union européenne, qui ne joue pas un rôle de modèle en la matière. Inès Trépant apporte un éclairage avec l’exemple de l’extractivisme.
Depuis 2021, l’association Agir pour l’environnement a lancé une campagne pour créer des réserves de biodiversité dans toute la France, protégées par un nouvel outil réglementaire peu connu : les obligations réelles environnementales. Un moyen d’empêcher une coupe rase de forêt ou l’urbanisation d’un espace naturel par exemple.
Ces 50 dernières années, les luttes locales se sont multipliées en France, constituant d’après certain·es un véritable « mouvement social ». C’est de ce constat qu’est née en 2021 l’association Terres de Luttes, qui soutient les luttes locales en France.
À l’heure où cet article est écrit, un immense mouvement de contestation fait bouillir l’Iran depuis plusieurs mois, sans faiblir. Depuis quelques années, ces épisodes de contestation du régime sont de plus en plus fréquents. Les slogans criés par les manifestant·es depuis septembre 2022 appellent à la fin du régime, condamné pour ses agissements dans son ensemble. Silence s’est penché sur la dimension écologiste des revendications de ces dernières années.
La France possède un réseau routier parmi les plus denses d’Europe. Et il ne cesse de s’étendre : nouveaux tronçons, contournements, viaducs... En la matière, pas de restriction budgétaire, les milliards valsent tandis que les terres vivantes disparaissent. Mais contre ce saccage, les luttes sont entrées en coalition.
Dans son numéro d’octobre 2022, Silence faisait paraître un dossier spécial sur les victoires de l’écologie. Parallèlement, la revue publie une grande affiche « L’écologie en 50 victoires ». Les combats écologistes ont continué à porter leurs fruits ces 2 dernières années ! Petit tour d’horizon non-exhaustif.
Dans le nord de la Drôme, les militant·es de Vivre Ici Vallée du Rhône Environnement se battent depuis des années pour la défense de l’environnement. Et dans une vallée entourée par la plateforme chimique de Roussillon et l’autoroute, ce n’est pas pas une mince affaire.
Samedi 14 mai 2022, une manifestation prenant la forme d’un carnaval a rassemblé près de 800 personnes en soutien à la Zone À Défendre de Pertuis. La ZAP (Zone à Patates, en référence à la culture locale traditionnelle de pommes de terre) est menacée d’expulsion. Les occupant·es de la ZAP, avec le soutien de nombreuses associations (Terres vives Pertuis, Confédération paysanne, France Nature Environnement, etc.) et collectifs, défendent 86 hectares de terres agricoles en plaine de Durance, au pied du Luberon. Le lieu autogéré est à la fois une base de résistance contre l’extension de l’artificialisation, une bulle d’expérimentation alternative et un foyer de vie
collective.