Hors de la métropole, les luttes contre les projets néfastes font aussi rage, questionnant la vocation que les politiques néocoloniales à la française donnent à ces territoires.
Hors de la métropole, les luttes contre les projets néfastes font aussi rage, questionnant la vocation que les politiques néocoloniales à la française donnent à ces territoires.
Au cours des luttes, comme à Bure ou Notre-Dame-des-Landes, la répression contre les militant·es a été dure et longue. Des mains arrachées, des blessures graves, de nombreuses condamnations (gardes-à-vue à répétition, prison ferme, amendes) ou assignations à résidence émaillent nos mobilisations.
En 2010, le ministère de l’Écologie octroie à des compagnies comme Total et GDF Suez, sur tout le territoire français, des permis exclusifs de prospection d’hydrocarbures non-conventionnels. Un article de Fabrice Nicolino dans Charlie Hebdo en octobre allume la première flamme.
Parmi les victoires recensées, une grosse trentaine ont suivi une victoire électorale.
Les luttes antinucléaires, ancrées sur un territoire, combattent l’un des piliers politiques de l’État français depuis les années 1970. Qu’en est il des victoires dans ce domaine ?
Redonner de la force et de l’espoir en réouvrant l’avenir, c’est le but de la nouvelle affiche de Silence répertoriant 50 victoires de l’écologie en France.
C’est dans le secteur du tourisme que, selon notre enquête, les militant·es écologistes auraient remporté le plus de victoires localement. Pourquoi cette spécificité ?
Les luttes écologistes insistent, depuis leur structuration dans les années 1960, sur la nécessité de s’engager à l’échelle locale pour préserver les territoires de la bétonisation, des industries polluantes et de la dégradation des conditions de vie. Elles ont remporté de nombreuses victoires.
Un projet de station de sports d’hiver menace d’engloutir sous le béton les pentes du Mont Mézenc et ses précieuses tourbières. D’ingénieu·ses protestataires retardent chaque jour l’avancée des travaux jusqu’à la victoire totale.
En 1978, la petite ville belge de Couvin résiste encore et toujours au ministère des Travaux publics, qui compte y imposer le plus grand barrage de Belgique au profit des industriels liégeois. Les « irréductibles Couvinois », à force d’ingéniosité et combativité, feront plier le ministre des Travaux publics « Julius Brutus » Mathot.
L’aversion d’une partie de la population à l’égard des écologistes est parfois liée à l’image que nous renvoyons, par nos pratiques militantes et nos certitudes assénées avec la détermination d’un urgentiste de la planète. Légitimement inquiets et impatients d’en finir avec ces petits renoncements qui se multiplient, nous sommes agacés par ce temps perdu, par les faux arguments, par ces dénis trop faciles dont l’objet premier est de préserver un confort matériel acquis au détriment de notre avenir à tous.
En 1970, les marais salants de Guérande sont menacés par des projets d’aménagement touristique. L’alliance entre les récoltant·es de sel (les paludi·ères) et des soixanthuitard·es permet de sauvegarder les marais et de pérenniser la production artisanale de sel.
… que Sultan Al-Jaber puisse, avant d’être le président de la COP28 et l’un des principaux acteurs du pétrole dans son pays, être un climatoceptique mal dégrossi affirmant sans détour qu’« aucune étude scientifique, aucun scénario, ne dit que la sortie des énergies fossiles nous permettra d’atteindre 1,5 °C » ?
Qu’un système d’exploitation était conçu pour nous exploiter, qu’un moteur de recherche était développé pour nous perdre, etc.
Dans les années 90 au Royaume-Uni, des militant·es ont inventé de nouveaux modes d’actions pour lutter contre la multiplication des projets d’autoroutes, jusqu’à obtenir leur abandon. Entre cabanes dans les arbres, « zones autonomes » et alliances multiples, ces méthodes ont depuis fait école en France.
Je souffre d’un « mal de terre » persistant, ce que de bons esprits nomment « éco-anxiété ». J’absorbe chaque jour mon lot de mauvaises nouvelles écologiques et suis supposé m’en réjouir ou me résigner. Me voilà ainsi catalogué parmi les gens à soigner car « malade ».
Certains lieux de nos villes concentrent des injustices sociales, économiques mais aussi environnementales. Le manque d’infrastructures ou la dégradation urbaine dans les quartiers populaires se conjugue à des pollutions massives ou une vulnérabilité plus forte aux canicules. Leurs habitant·es sont (...)
Saccage 2024 est un collectif de collectifs, d’habitants et d’habitantes de la Seine-Saint-Denis et de l’Île-de-France, qui est entré en résistance face aux saccages que provoquent les Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) de Paris en 2024, mais aussi toutes les autres éditions des JOP modernes.
L’association Sauvegarde de la Vallée vivante du Garon, dans le Rhône, souhaite que les pouvoirs publics réalisent un projet-pilote de petites barrières faites de pierres et de bois, au lieu des gigantesques barrages écrêteurs de crues, pour limiter à la fois la sécheresse, l’érosion et les inondations.
Les questions écologiques font l’objet de rapports de force constants au sein de l’Union européenne, qui ne joue pas un rôle de modèle en la matière. Inès Trépant apporte un éclairage avec l’exemple de l’extractivisme.
Depuis 2021, l’association Agir pour l’environnement a lancé une campagne pour créer des réserves de biodiversité dans toute la France, protégées par un nouvel outil réglementaire peu connu : les obligations réelles environnementales. Un moyen d’empêcher une coupe rase de forêt ou l’urbanisation d’un espace naturel par exemple.
Ces 50 dernières années, les luttes locales se sont multipliées en France, constituant d’après certain·es un véritable « mouvement social ». C’est de ce constat qu’est née en 2021 l’association Terres de Luttes, qui soutient les luttes locales en France.
À l’heure où cet article est écrit, un immense mouvement de contestation fait bouillir l’Iran depuis plusieurs mois, sans faiblir. Depuis quelques années, ces épisodes de contestation du régime sont de plus en plus fréquents. Les slogans criés par les manifestant·es depuis septembre 2022 appellent à la fin du régime, condamné pour ses agissements dans son ensemble. Silence s’est penché sur la dimension écologiste des revendications de ces dernières années.
La France possède un réseau routier parmi les plus denses d’Europe. Et il ne cesse de s’étendre : nouveaux tronçons, contournements, viaducs... En la matière, pas de restriction budgétaire, les milliards valsent tandis que les terres vivantes disparaissent. Mais contre ce saccage, les luttes sont entrées en coalition.
Dans son numéro d’octobre 2022, Silence faisait paraître un dossier spécial sur les victoires de l’écologie. Parallèlement, la revue publie une grande affiche « L’écologie en 50 victoires ». Les combats écologistes ont continué à porter leurs fruits ces 2 dernières années ! Petit tour d’horizon non-exhaustif.
Dans le nord de la Drôme, les militant·es de Vivre Ici Vallée du Rhône Environnement se battent depuis des années pour la défense de l’environnement. Et dans une vallée entourée par la plateforme chimique de Roussillon et l’autoroute, ce n’est pas pas une mince affaire.
Samedi 14 mai 2022, une manifestation prenant la forme d’un carnaval a rassemblé près de 800 personnes en soutien à la Zone À Défendre de Pertuis. La ZAP (Zone à Patates, en référence à la culture locale traditionnelle de pommes de terre) est menacée d’expulsion. Les occupant·es de la ZAP, avec le soutien de nombreuses associations (Terres vives Pertuis, Confédération paysanne, France Nature Environnement, etc.) et collectifs, défendent 86 hectares de terres agricoles en plaine de Durance, au pied du Luberon. Le lieu autogéré est à la fois une base de résistance contre l’extension de l’artificialisation, une bulle d’expérimentation alternative et un foyer de vie
collective.