Fukushima, septembre 2016

2 septembre

  • Japon : pour mettre les réacteurs de Fukushima au niveau de la mer, il a fallu creuser dans les falaises. Cela avait comme inconvénient d’interrompre la nappe phréatique souterraine et dès le début, Tepco a dû pomper de l’eau en permanence pour éviter que les réacteurs ne soient noyés. Avant l’accident, 1000 m3 par jour étaient pompés puis rejetés en mer. Depuis, il faut toujours pomper, mais l’eau étant radioactive, elle doit être stockée. Les différentes initiatives prises pour détourner la nappe phréatique ont permis de descendre les pompages à 300 m3 par jour. La tentative pour geler le sol n’a jamais abouti… et l’accumulation des eaux de pluie provoquée par le récent passage du typhon Lionrock a provoqué un dégel partiel du mur. Tepco reste optimiste et annonce vouloir descendre à 250 m3 par jour d’ici fin septembre puis 150 m3 par jour en janvier 2017. Le mur de glace a déjà coûté plus de 300 millions d’euros.

5 septembre

  • Japon : 13 cuves de réacteurs nucléaires proviennent du fabricant Japan Casting & Forging Corp, le même qui a fourni la partie inférieure de la cuve défectueuse de l’EPR de Flamanville. Les autorités de sûreté japonaises ont demandé des vérifications sur 11 cuves concernées… les deux dernières étant celles de la centrale de Fukushima Daïni, située à 12 km de la centrale accidentée de Fukushima Daïchi, et dont le redémarrage n’est pas envisagé. Parmi les onze concernées, il y a les cuves des réacteurs de Sendai 1 et 2, deux des trois réacteurs en activité.
  • Japon : un an après l’autorisation de retour, 681 personnes sur 7300 habitants de la commune de Naraha sont rentrées chez elles. Plus de la moitié a dépassé de 65 ans. Un seul éleveur, avec cinq vaches, a repris son activité. 5 % de la surface agricole a été semée cette année. Naraha n’est pas de loin la commune la plus contaminée.

6 septembre

  • Etats-Unis : en 1951, lors d’un essai nucléaire aérien sur l’atoll de Bikini, le navire de l’US Navy Independence est fortement contaminé. On décide alors de le couler au large de San Francisco. 65 ans après, une équipe de scientifique va aller faire des prélèvements pour mesurer la radioactivité restante.
  • Japon : le grand jeu à la mode est le Pokemon go. Il s’agit, avec un logiciel installé sur son téléphone portable de retrouver dans un décor réel des personnages virtuels qui n’apparaissent sur votre écran que si vous êtes au bon endroit. La préfecture de Miyagi qui souffre d’une perte de tourisme, car proche de Fukushima, a acheté pour 30 millions de yens (500 000 euros) deux personnages exclusifs du jeu. Pour se les procurer, les joueurs devront donc arpenter les zones contaminées.

7 septembre

  • Japon : Satoshi Mitazono, nouveau gouverneur de Kagoshima, renouvelle sa demande à Kyushu Electric Power d’arrêter au plus vite les réacteurs 1 et 2 de la centrale de Sendai. La compagnie estime qu’il n’a pas à leur faire ce genre de demandes. Rappelons que Satoshi Mitazono a été élu, ce qui n’est pas le cas des dirigeants de la compagnie électrique.
  • Japon : l’ancien premier ministre (entre 2001 et 2006), Junichiro Koizumi, devenu depuis un fervent antinucléaire, lance une campagne de souscription pour venir en aide aux centaines de soldats présents sur le porte-avions USS Ronald Reagan , et qui sont aujourd’hui malades après avoir été fortement irradiés par le nuage radioactif dans les premiers jours de l’accident de Fukushima. Ces derniers, environ 400, ont lancé une action en justice contre Tepco. L’ancien premier ministre espère collecter un million de dollars.
  • Japon : l’agence de notation Moody’s a évalué Tepco et estime que la situation sur la catastrophe nucléaire n’est pas claire. Selon l’agence, Tepco devrait débourser 2000 milliards de yens pour l’arrêt et le démantèlement des réacteurs, 2500 milliards de yens pour la décontamination des sols, 6700 milliards de yens pour indemniser les personnes contaminées… soit un total de 11 200 milliards de yens (environ 100 milliards d’euros). Moody’s fait cette estimation avec les données de Tepco… qui évidemment sont incomplètes, personne ne sachant quand les réacteurs en fusion pourront être arrêtés.

8 septembre

  • Japon : depuis 2014, le gouvernement a mis en place une taxe sur l’électricité pour financer le futur démantèlement des centrales nucléaires… et ceci, quelle que soit l’origine de l’électricité : les compagnies qui n’ont pas de centrales nucléaires paient pour les autres. Selon le quotidien Maïnichi , le gouvernement envisagerait de procéder de même pour financer les coûts liés à l’accident de Fukushima. Cela déresponsabiliserait les exploitants des réacteurs au détriment des compagnies qui ont fait le choix de ne pas avoir de nucléaire et freinerait celles qui misent maintenant à fond sur les énergies renouvelables. Ce qui suppose de changer la loi… et déjà, des groupes politiques annoncent leur opposition, certains simplement au nom du libéralisme.
  • France : plus les centrales nucléaires vieillissent et plus la radioactivité dans les bâtiments augmente. Résultat, selon les données officielles de l’IRSN, on est passé d’une exposition des travailleurs de 56 h.Sv (homme-Sievert) en 2014 à 62 h.Sv en 2015 (+11 %).

9 septembre

  • Japon : Tepco publie les doses reçues par les travailleurs de la centrale de Fukushima. Comme ceux-ci ne doivent pas dépasser une dose de 20 mSv sur 5 ans, Tepco enlève maintenant de ses statistiques les doses qui remontent à plus de cinq ans… Selon Tepco, aucun travailleur n’a dépassé 105,47 mSv sur un an alors que la limite annuelle est de 500.
  • Japon : des groupes de citoyens ont lancé un appel pour créer une fondation chargée de venir en aide aux familles dont une personne développe un cancer de la thyroïde. Ils cherchent à recueillir 200 000 euros pour pouvoir distribuer 500 euros à chaque enfant suspecté de développer un cancer et jusqu’à 1800 euros à ceux qui doivent être opérés. Nous en sommes officiellement à 172 enfants ayant une thyroïde suspecte, dont 131 avec une maladie confirmée lors d’une opération.

10 septembre

  • Japon : pour venir en aide aux agriculteurs de la province de Fukushima qui ont du mal à écouler leur production, l’agence de reconstruction a lancé un site internet où l’on peut commander ces produits à bas prix voir en gagner par tirage au sort. Avec un peu de chance, vous pourrez tomber sur un lot contaminé ! Voir ci-après.
  • Japon : Sur 260 538 produits contrôlés en 2015 par le Ministère de l’Agriculture dans 17 provinces du nord-est, 264 ont dû être retirés de la vente, présentant un taux de césium dépassant la limite de 100 Bq/kg. Il y a surtout des champignons, du gibier, des poissons d’eau douce, mais aussi du riz, du soja et du sarrasin. Du strontium a été détecté dans deux échantillons. Ces contrôles ont coûté 35 millions d’euros. Le gouvernement refuse de prendre en compte les analyses réalisées par des laboratoires indépendants. Ceux-ci ont ouvert une banque de données sur internet et bizarrement, ils trouvent beaucoup plus d’échantillons contaminés que les laboratoires officiels.
  • Japon : dites-le avec des fleurs ! Le gouvernement a accordé des aides à des fermes situées en zone contaminée pour qu’elles se reconvertissent dans la production de fleurs. Comme les fleurs ne se mangent pas, elles sont moins rejetées par les consommateurs.

12 septembre

  • Belgique : une étude épidémiologique réalisée autour de la centrale de Mol-Dessel a été publiée dans une revue scientifique révèle que les enfants de moins de 14 ans, vivant dans un rayon de moins de 15 km de la centrale, présentent un taux de leucémie plus de deux fois plus élevé que la normale.
  • Corée du Sud : quatre centrales nucléaires sont arrêtées en urgence après deux séismes de magnitudes 5,1 et 5,8 dont l’épicentre est près de la vile de Gyeongju. Le deuxième séisme est le plus fort jamais enregistré dans le pays.

13 septembre

  • Etats-Unis : la centrale nucléaire de Bellefonte dans l’Alabama est en vente pour seulement 36,4 millions de dollars. Elle peut servir à autre chose que le nucléaire, car elle n’a jamais fonctionné. Le réacteur n° 1 est achevé à 90 %, le réacteur n° 2 est achevé à 50 %. La société Tennessee Valley Authority a pris cette décision alors que la centrale est en chantier depuis 1974 et a déjà coûté 5 milliards de dollars.
  • Japon : Tepco commence à retirer les panneaux latéraux du réacteur n° 1 de la centrale accidentée. Il y a 17 panneaux de 20 tonnes à enlever. Ces panneaux ont été mis en place en octobre 2011 pour limiter les rejets radioactifs. Cela prendra jusqu’à la fin de l’année. Il faudra ensuite nettoyer les déchets visibles, avant d’entreprendre de vider la piscine qui contient 392 assemblages. Certains assemblages sont endommagés ce qui va nécessiter pour chacun de trouver une solution technique. Cela devrait prendre plusieurs années. Tepco espère finir avant 2020. Il faut espérer qu’il n’y aura aucun séisme majeur d’ici là.

15 septembre

  • Japon : en 2009, des militants antinucléaires se sont relayés pour bloquer les accès au chantier de la centrale de Kaminoseki. La compagnie électrique les a attaqués en justice, demandant un dédommagement de 320 000 euros. La stratégie de la compagnie a été de faire trainer la procédure judiciaire pour maintenir la pression sur les personnes inculpées. Après six ans et huit mois, la compagnie annonce l’arrêt de la procédure suite à un accord : les militants s’engagent à ne plus pénétrer sur le site et à ne pas obstruer l’accès à la mer. Entre temps, le chantier de cette nouvelle centrale a été interrompu… non pas par les antinucléaires, mais par suite de l’accident de Fukushima. La compagnie indique qu’elle espère toujours avoir le feu vert pour un jour reprendre le chantier.
  • Japon : l’arrêt des deux réacteurs de Sendai, prévu pour les 6 octobre et 16 décembre, pourrait être beaucoup plus long que prévu. Les cuves des deux réacteurs font partie de celles qui, comme pour l’EPR en France, peuvent présenter des faiblesses. Il va falloir vérifier cela, ce qui est très compliqué et en cas de défaut de fabrication, il est impossible de les réparer.
  • Japon : l’usine de retraitement de Tokai, dans la province d’Ibaraki, a fonctionné de 1977 à 2014. Elle a permis de traiter 1140 tonnes de combustibles usés. Son propriétaire, la Japan Atomic Energy Agency vient d’annoncer qu’il faudra 70 ans pour démanteler l’usine. (Pour les plus jeunes, penser à aller vérifier en 2086 si le calendrier a bien été tenu.)
  • Japon : les limules sont des invertébrés marins qui pondent sur les plages. Cette année, les spécialistes ont détecté un taux de mortalité particulièrement élevé au moment de la ponte : huit fois plus que la normale. En rapport avec la radioactivité ?
  • France : l’ASN, Autorité de sûreté nucléaire s’inquiète des capacités financières d’Areva pour faire face à la nécessité de reconditionner les déchets hautement radioactifs stockés à La Hague entre 1966 et 1998, dans des fûts qui se sont érodés plus vite que prévu et qui ne répondent plus aux nouvelles normes post-Fukushima. Ce chantier est évalué à 1,6 milliard d’euros d’ici à 2023. A côté, sur le site, le démantèlement d’anciens ateliers pour 4 milliards d’ici à 2035.

20 septembre

  • Japon : la situation actuelle des dossiers reçus par la NRA, Autorité de sûreté, est la suivante : sur 54 réacteurs fonctionnant avant l’accident de Fukushima, 12 sont officiellement abandonnés (dont les 6 de Fukushima Daïchi), 17 n’ont pas fait l’objet d’une demande de redémarrage et seront probablement définitivement arrêtés, 21 réacteurs sont en attente d’une décision, 2 réacteurs ont eu l’autorisation de démarrer par la NRA, mais sont bloqués par la justice. Restent 3 réacteurs qui fonctionnent totalisant une puissance de 4,2 GW.
  • Japon : la NRA vient de trancher pour la gestion des déchets nucléaires hautement radioactifs : ils seront sous la responsabilité des compagnies d’électricité pour les 400 prochaines années et pour l’Etat pour les 100 000 années suivantes (penser à aller vérifier à la fin de ce délai !). Selon le rapport, les déchets devraient être stockés sous 70 mètres de terre, dans des « sites à faibles risques sismiques, volcaniques et de tsunami ». Donc en dehors du Japon ? Réaction du quotidien Tokyo Shimbun : « 400 ans en arrière, cela nous ramène à Shakespeare, 100 000 ans, à la période des mammouths ». Il y a actuellement 8000 tonnes de déchets hautement radioactifs dans le pays.

21 septembre

  • Japon : la NRA a publié un rapport sur le surgénérateur de Monju. Pour un redémarrage aux nouvelles normes, il faudrait investir 5 milliards d’euros de plus (il en a coûté déjà 8,7 jusqu’à maintenant) et surtout 18 ans de chantier. Une réunion du gouvernement se tient ce jour sur le sujet. Officiellement, la décision n’est pas encore prise, mais on s’oriente vers un abandon de la filière surgénératrice à la fin de l’année 2016. Le gouvernement réfléchit à la manière d’annoncer cela sans perdre la face… et sans remettre en cause l’utilité du retraitement qui pourtant ne se justifie que pour deux raisons : soit pour faire fonctionner un surgénérateur soit pour fabriquer des bombes atomiques. Le gouvernement devrait annoncer qu’il ferme Monju, mais ne renonce pas à la recherche sur les surgénérateurs… en partenariat avec la France. Le quotidien Maïnichi rapporte que le ministère de l’Industrie veut se lancer dans l’étude d’un nouveau surgénérateur alors que celui de la recherche veut continuer avec celui de Monju. Le même quotidien rapporte un sondage réalisé par un syndicat au sein de l’exploitant de Monju : sur 234 adhérents, 41 se prononcent pour l’arrêt définitif du réacteur, 6 pour continuer, les autres ne se prononcent pas. Une manifestation pendant la réunion du gouvernement a réuni environ 9500 personnes à Tokyo demandant l’arrêt définitif du réacteur.

22 septembre

  • Japon : nouveau rapport de l’Université médicale de Fukushima : au 30 juin 2016, il y a 174 de cancers de la thyroïde suspectés chez les jeunes, dont 135 confirmés après intervention chirurgicale. C’est deux cas de plus qu’un trimestre avant : il s’agit de deux jeunes filles âgées aujourd’hui de 12 et 14 ans. En plus de ces cas de cancers, il y a 2217 jeunes qui doivent faire des examens complémentaires, car la situation n’est pas claire, c’est 156 de plus qu’il y a trois mois. Officiellement, ces cancers n’ont rien à voir avec la radioactivité ambiante.

23 septembre

  • Japon : séisme de magnitude 6,4 avec épicentre à 150 km à l’est du Japon.
  • Japon : selon les statistiques du gouvernement, au 31 août 2016, il reste encore 89 172 personnes qui vivent dans des logements provisoires depuis mars 2011. Au maximum, ils étaient 120 000 en mars 2012. Cela se résorbe donc très lentement.

25 septembre

  • Japon : la commission parlementaire sur la catastrophe de Fukushima a recueilli en son temps les témoignages de 1167 personnes. Un résumé de ces témoignages a été publié en juillet 2012. Le rapport fait 600 pages. Mais depuis l’intégralité des témoignages reste inaccessible. Des chercheurs lancent un appel dans les médias pour pouvoir librement consulter les 900 heures d’enregistrement. Le rapport concluait à l’époque à la nécessité de poursuivre les investigations, mais depuis rien ne s’est passé. La coalition au pouvoir souhaite ne plus parler de cela pour pouvoir relancer le nucléaire. Le principal parti d’opposition ne souhaite pas trop s’étendre sur le sujet : il était au pouvoir au moment de l’accident.

26 septembre

  • Japon : l’agence de voyages Nomado annonce qu’elle a franchi le seuil de 10 000 voyages dans la zone contaminée de Fukushima. Selon l’agence, les « touristes » sont des étudiants, des scientifiques, des chercheurs, des journalistes, du monde entier.
  • Japon : des contrôles faits par des scientifiques pour le compte du ministère de l’Environnement, montre qu’on trouve une concentration de boues radioactives dans une dizaine de barrages situés à moins de 50 km de la centrale accidentée de Fukushima. Ces réserves d’eau sont utilisées pour l’irrigation des cultures et pour l’eau potable. D’où problème. Dans les boues du barrage de Ganbé à Iitaté, on arrive à 64 400 Bq/kilo de matière sèche. Dans celui de Yokokawa à Minami-Sôma, on a 27 500 Bq/kg. Dans celui de Mano) Iitaté, 26 900 Bq/kg. Un produit est considéré comme un déchet radioactif quand il dépasse 8000 Bq/kg aujourd’hui (c’était 100 Bq/kg avant la catastrophe). Une étude précédente, réalisée en décembre 2013, avait estimé à 8000 milliards de becquerels, la quantité totale de césium dans le barrage Ôgaki de Namié. Le ministère pense qu’il vaut mieux laisser la boue en place, sous une épaisse couche d’eau, plutôt que d’essayer de vidanger les barrages. La radioactivité en surface n’est pas négligeable et elle pourrait augmenter en cas de baisse du niveau de l’eau liée par exemple à une sécheresse. Habitants et anciens habitants ont fait part de leur inquiétude concernant les réseaux d’eau potable. Certains ont également posé la question de savoir ce qui se passerait en cas de rupture d’un barrage après un séisme.

27 septembre

  • Japon : la compagnie électrique Kyushu Electric Power répond à la deuxième demande du gouverneur antinucléaire en annonçant qu’elle engage dès ce jour des tests pour vérifier que rien d’anormal n’affecte les deux réacteurs de Sendai actuellement en fonctionnement. Il s’agit de vérifier les suites que peuvent avoir provoqué les tremblements de terre violents qui ont eu lieu à partir du mois d’avril 2016.
  • Japon : jusqu’à présent aucun nettoyage des fonds marins n’a été fait dans la zone des 20 km autour de la centrale accidentée de Fukushima. Les coopératives de pêche de Futaba-Sôma et d’Iwaki, soit 32 bateaux, viennent de commencer ce nettoyage des débris du tsunami qui devrait durer jusqu’en février 2017. Ils n’ont toutefois pas le droit de s’approcher à moins de 5 km de la centrale d’une part pour ne pas recevoir trop de radioactivité, mais aussi pour éviter de repêcher des morceaux de la centrale qui pourraient être très radioactifs.

28 septembre

  • Finlande : l’électricien TVO a déposé un référé devant le tribunal de Nanterre pour obtenir les documents d’Areva concernant les défaillances de conception, le constructeur français refusant de les communiquer à son client. TVO et Areva se battent déjà devant les tribunaux pour savoir qui va payer les 3 milliards de surcoûts du réacteur qui ne fonctionne toujours pas.

29 septembre

  • France : un expert britannique, John Large, qui a pu faire une contre-enquête du rapport de l’Autorité de sûreté nucléaire française, affirme avoir détecté déjà 107 anomalies graves dans la conception de 32 des 58 réacteurs français. Pire, il affirme que certains défauts remontent à la conception des pièces par Areva au Creusot dès 1965. Greenpeace et le Réseau Sortir du nucléaire ont fait un recours devant les tribunaux pour obliger Areva à rendre publiques les expertises internes de l’entreprise.
  • Japon : il n’y a pas qu’Areva et EDF qui sont en grosses difficultés financières. Mitsubishi, Toshiba et Hitachi annoncent la fusion de leurs activités combustibles nucléaires, secteur en difficulté du fait de l’arrêt de la plupart des réacteurs nucléaires. Pour arriver à se rapprocher, il faut déjà que les trois firmes puissent être majoritaires dans les sociétés impliquées. Mitsubishi est associé à Areva, Hitachi à General Electric, Toshiba à Westinghouse.
  • Etats-Unis : une fuite radioactive avait été détectée en février 2014 dans le centre de déchets radioactifs pilotes (en anglais WIPP) à Carlsbad, dans le Nouveau-Mexique. Il a fallu rouvrir des galeries pour comprendre ce qui se passait et découvrir qu’un fût de déchets contenant du plutonium et de l’américium, extrêmement dangereux, avait éclaté. Deux ans et demi après, les travaux de nettoyage et de remise en état sont terminés : cela a coûté 2 milliards de dollars !

30 septembre

  • Japon : le gouvernement fixe un délai de trois ans à Tepco pour obtenir les autorisations de l’Autorité de régulation nucléaire, la NRA, concernant la possibilité de redémarrer la centrale de Fukushima Daï-ni. Tepco devrait aussi avoir l’aval des autorités locales… Comme Tepco n’a pas fait de dossier de redémarrage pour cette centrale située dans le périmètre des 20 km évacuée autour de Fukushima Daiichi, la centrale accidentée, il est évident que les autorisations ne seront pas possibles dans un délai aussi court… mais cela évite au gouvernement d’annoncer l’abandon de ces quatre réacteurs. De la même manière, il tergiverse pour arrêter le réacteur de Monju ou le chantier de l’usine de retraitement. C’est dur d’avoir un discours cohérent avec la réalité.
  • Japon : selon l’agence économique Bloomberg, le maintien à l’arrêt des réacteurs nucléaires coûte 13 milliards d’euros par an aux compagnies électriques. C’est presque le même prix que lorsque les centrales étaient en fonctionnement (15 milliards d’euros). Ces frais représentent 9 % du chiffre d’affaires des compagnies.
  • Japon : la centrale de Kashiwazaki-Kariwa a été abimée par un séisme en 2007. Les réacteurs 2, 3 et 4 ont été arrêtés à cette date. Les réacteurs 1, 5, 6 et 7 ont été brièvement remis en route avant d’être à nouveau mis à l’arrêt après mars 2011. Cette centrale qui ne fonctionne donc pratiquement plus depuis dix ans continue toutefois d’employer 6000 personnes pour sa maintenance, la mise aux nouvelles normes, la construction d’un mur anti-tsunami, la mise en place des structures de secours… sans qu’il soit envisagé de redémarrage pour le moment. Quelle entreprise normale pourrait ainsi payer de telles dépenses sans aucun revenu ?
  • Japon : depuis l’ouverture du marché de l’électricité en avril 2016, 3 % des Japonais ont changé de fournisseur… dont 60 % étaient des clients de Tepco.