Fukushima, septembre 2015

1er septembre

  • Japon : pour le seul mois d’août, il y a eu 32 séismes d’une magnitude supérieure à 4,5.
  • Japon : l’autorité de sûreté nucléaire, la NRA, publie un rapport sur les possibilités de redémarrage de réacteurs : alors que jusqu’à maintenant, elle estimait que 14 réacteurs pourraient redémarrer dans un bref délai, elle descend ce chiffre à seulement 7. Dans le détail, sur les 48 réacteurs non accidentés arrêtés depuis quatre ans, 9 ne redémarreront jamais, 26 ont un avenir incertain, 6 pourraient peut-être redémarrer, 7 devraient redémarrer. Actuellement, des procès touchent tous les réacteurs, attaqués par les habitants ou les collectivités et déjà 4 procédures de redémarrage sont bloquées au niveau juridique suite à des décisions des tribunaux. Le plan énergétique du gouvernement qui prévoit de revenir à 20 % d’électricité nucléaire n’est donc qu’un effet d’annonce et ne pourra pas être respecté.
  • Japon : le redémarrage de la centrale de Sendaï s’est fait alors que toutes les autorisations n’ont pas été délivrées, notamment par les communes situées dans un rayon de 30 km. Conséquence : alors que le réacteur est monté à 100 % de sa puissance, il ne peut produire de l’électricité sur le réseau au risque de voir les communes attaquer en justice. La chaleur produite est actuellement diluée dans l’eau !
  • Japon : TEPCO annonce de nouveaux records de radioactivité dans le port de la centrale de Fukushima. Jusqu’à 79 000 Bq/m3 en césium 134/137.

2 septembre

  • Japon : le niveau d’alerte du volcan Sakurajima, à 50 km des réacteurs de Sendaï, repasse de 4 à 3 sur une échelle de 5.
  • Japon : alors que la réouverture de certaines communes en zone interdite va être effective, le syndicat principal des Postiers annonce son refus d’aller faire la distribution dans ces communes : étant dehors tout le temps, ils seraient soumis à des doses de radioactivité énormes. Car si dans les maisons, la limite de 20 mSv/an est en principe respectée, ce n’est pas le cas à l’extérieur.
  • Allemagne : alors que les compagnies électriques essaient de faire en sorte d’échapper à leurs responsabilités pour le démantèlement des réacteurs et la surveillance des déchets radioactifs, Berlin annonce un projet de loi qui oblige ces compagnies à mettre de côté 40 milliards d’euros pour financer la sortie du nucléaire.

3 septembre

  • France : EDF annonce un nouveau coût pour l’EPR de Flamanville : 10,5 milliards soit le triple du montant annoncé initialement (3,3). Et un nouveau retard : démarrage prévu maintenant pour fin 2018… soit déjà 6 ans de retard officiel (et un doublement du temps de chantier !). Cela place EDF dans l’illégalité, puisque le décret d’autorisation de création fixe à avril 2017, la limite de date pour démarrer le réacteur. Pour rappel, l’EPR en construction en Finlande a déjà lui 9 ans de retard ! Quant au projet d’EPR en Grande-Bretagne, EDF a annoncé que les deux réacteurs prévus en 2010 initialement pour fonctionner en 2017 n’avaient toujours pas trouvé leur financement que le nouvel échéancier annoncé il y a deux ans avec un démarrage prévu pour 2023 ne serait pas tenu ! Soit avant même le début du chantier déjà 6 ans de retard.
  • Monde : selon un rapport indépendant, le World Nuclear Industry Status Report (Mycle Schneider), sur 18 réacteurs de « nouvelle génération » (conçus après l’accident de Tchernobyl en 1986, comme l’EPR), 16 annoncent des retards sur leur calendrier de construction.

4 septembre

  • Japon : excellent article de Thierry Ribault dans le journal du CNRS (https://lejournal.cnrs.fr/billets/nucleaire-le-triple-chantage-du-gouvernement-japonais) qui montre, chiffres à l’appui que les arguments du gouvernement japonais pour justifier le redémarrage des réacteurs nucléaires sont faux : l’arrêt du nucléaire n’est pas responsable de l’envolée du déficit commercial ; le nucléaire n’aide absolument pas à lutter contre les émissions de gaz à effet de serre : ce qui a été efficace, c’est la baisse de la consommation après l’accident ; la hausse du coût de l’électricité (24 % pour les particuliers, 35 % pour les industriels entre 2009 et 2014) n’est pas liée à l’arrêt des centrales nucléaires… puisque dans le même temps, le prix de l’électricité a encore plus augmenté en France alors que nos centrales fonctionnaient (44 % pour les ménages, 40 % pour les industriels).

6 septembre

  • Japon : la commune de Naraha, à vingt kilomètres de la centrale accidentée, est officiellement redevenue habitable. C’est l’une des sept communes 100 % évacuées. Les 7368 habitants d’avant l’accident du 11 mars 2011 n’avaient jusqu’alors que l’autorisation de revenir en journée. Ils peuvent maintenant vivre sur place… ce qui signifie que dans un délai d’un an, cesseront les aides financières qui leur sont versées. Seuls 700 habitants (9,6 %), surtout les plus vieux, se sont inscrits auprès de la mairie pour annoncer leur retour. Nombre de personnes refusent de revenir, car elles craignent la radioactivité ambiante, la possible contamination de l’eau et la désorganisation de la commune.
  • Japon : « Le gouvernement de Shinzo Abe est déterminé à essayer de normaliser les effets de la catastrophe nucléaire, créant le mythe que la vie des gens peut être restaurée quelques années seulement après la contamination radioactive à grande échelle provoquée par l’accident nucléaire du 11 mars 2011 » Greenpeace Japon .
  • Japon : un nouveau point est fait sur les cancers de la thyroïde : il y a eu 6 interventions chirurgicales (un de plus que lors des données de mai 2015), 19 enfants suspectés d’avoir un cancer (6 de plus). Avec un taux de 15 cas de cancers pour 100 000, on est déjà à dix fois la normale. Mais les autorités continuent à dire que cela n’a pas forcément de lien avec l’accident nucléaire.
  • Japon : nouvelle inspection du surgénérateur Monju que la Japan Atomic Energy Agency essaie de redémarrer depuis 20 ans : plus de 3000 nouvelles erreurs sont relevées dans les consignes de sécurité depuis une précédente vérification en 2007 !

7 septembre

  • Japon : un ouragan touche le Japon. Selon le Japan Times , les pluies torrentielles ont submergé les pompes de drainage sur le site de la centrale de Fukushima et des centaines de tonnes d’eau contaminée se sont écoulées dans l’océan. C’est la sixième fois que TEPCO n’arrive pas à endiguer l’eau de pluie.

9 septembre

  • Japon : sur le site de la centrale de Fukushima, un sous-traitant est trouvé dans les toilettes en état d’arrêt cardiaque. Sa mort est confirmée dans la journée. L’info n’est reprise dans aucun grand média. Son niveau d’irradiation n’a pas été communiqué. 
  • Japon : dans un entretien accordé à Asahi Shimbum , Jun Ichirô Koizumi, ancien premier ministre du Japon, membre du même parti que l’actuel premier ministre rappelle qu’il est contre le redémarrage des réacteurs nucléaires et incite les Japonais à rejoindre les mouvements antinucléaires.

10 septembre

  • Japon : le réacteur n° 1 de Sendaï est couplé au réseau après le feu vert de l’autorité de sûreté nucléaire. 
  • Japon : au moins 900 déplacés à qui on a proposé de nouveaux logements récemment construits refusent de quitter les logements préfabriqués actuels. Ceci pour différentes raisons : parce que les nouveaux bâtiments sont sur une zone qui a été inondée par le tsunami en 2011, d’autres parce que le loyer dans les nouveaux logements est trop élevé… d’autres, trop âgées, parce que personne ne les aide à déménager. Il y a à ce jour toujours 199 000 évacués dont 68 000 vivent dans des préfabriqués.

13 septembre

  • Japon : les inondations continuent : A Iitate, une zone de stockage de déchets nucléaires a été envahie et au moins 240 sacs pesant chacun entre 200 et 300 kg, ont été emportés par une rivière. 
  • Japon : de l’iode 131 a été trouvé dans des sédiments d’une station d’épuration à Funabashi (banlieue est de Tokyo). La présence de cet iode-131, dont la durée de vie est de moins d’un mois, indique qu’un nuage radioactif a récemment touché la région, le plus probablement, un nuage en provenance de Fukushima, à 200 km plus au nord. 
  • Japon : un ancien employé d’une entreprise sous-traitante, ayant travaillé sur le site de Fukushima en 2011, âgé de 57 ans, porte plainte contre TEPCO et son employeur. Il demande 480 000 € d’indemnités après la découverte qu’il est atteint de multiples cancers. Il a officiellement reçu 56,41 mSv en quatre mois… soit plus que la limite annuelle de 50 mSv.

14 septembre

  • Japon : Kyushu Electric Power annonce avoir chargé le réacteur n° 2 de Sendaï et espère être autorisé à le démarrer en octobre. Trois autres réacteurs sont en voie d’avoir un accord administratif.
  • Japon : TEPCO annonce avoir commencé à relâcher en mer de l’eau contaminée après filtrage des principaux radionucléides. La compagnie a eu le feu vert des compagnies de pêches. 850 tonnes d’eau ont été relâchées.
  • Grande-Bretagne : dans son éditorial, The Financial Times interroge le gouvernement sur l’utilité du projet de construction de deux EPR… qui fournira une électricité à un prix non compétitif.

15 septembre

  • Allemagne : les électriciens ont mis de côté 38 milliards d’euros pour le démantèlement… Une étude du ministère de l’Économie montre que ce sera largement insuffisant. Il faudrait au moins 30 milliards supplémentaires. En appliquant les mêmes calculs pour la France, il nous faudrait 232 milliards d’euros de réserves… alors qu’EDF n’en a prévu que 18 ! Soit un déficit à ajouter de 214 milliards 
  • Japon : le ministère de l’Environnement annonce que le nombre de sacs emportés par les rivières en crue est maintenant de 395 dans la seule province de Fukushima. A ceci s’ajoutent au moins 334 sacs dans d’autres préfectures. Sept sites d’entreposage de déchets radioactifs ont été submergés. Plusieurs associations s’interrogent sur la dispersion de ces sacs dans des zones annoncées comme décontaminées.

16 septembre

  • Japon : TEPCO enregistre toujours des taux records de radioactivité dans l’eau, que ce soit en mer ou sous les réacteurs. Ainsi le taux maximum pour le strontium Sr90 est passé depuis juillet de 1800 à 2800 Bq/l.

17 septembre

  • Japon : le site Fukushima diary s’étonne qu’au cours du premier trimestre 2015, TEPCO n’ait fait des analyses de radioactivité que sur seulement 5 poissons en mer et que les mesures ne portent que sur le strontium… alors qu’il y a des dizaines de radionucléides qui polluent l’eau.

19 septembre

  • Japon : malgré les manifestations quotidiennes devant le parlement, les députés votent la nouvelle loi modifiant la Constitution et permettant à l’armée de ne plus se cantonner à un rôle d’autodéfense comme c’était le cas depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Une bataille juridique devrait maintenant s’engager pour contrer ce vote.

20 septembre

  • Monde : Areva annonce la suppression de 6000 emplois dans le monde (sur 45 000) dont 3600 en France (sur 27 000).

21 septembre

  • Japon : la chaine de télévision NHK donne les résultats d’une enquête qui montre que 22 % des personnes qui interviennent dans les salles de commande des réacteurs nucléaires actuels sont inexpérimentés. Ce taux monte à 40 % dans la centrale de Sendaï, la seule qui a redémarré. Les compagnies ont répondu que cette situation provient du fait que pendant la période d’arrêt qui a suivi l’accident de Fukushima de très nombreux ingénieurs ont soit pris leur retraite soit ont quitté leur travail pour d’autres activités… et qu’il faut une dizaine d’années pour reformer des personnes ayant une expérience suffisante.
  • Japon : alors que 680 personnes (sur 7000) avaient indiqué aux autorités leur intention de rentrer après la réouverture de la commune de Naraha, ce ne sont pour le moment que 200 personnes qui ont fait le déménagement. La peur des radiations reste donc la plus forte, et ceci avec raison.
  • Japon : l’arrêt du nucléaire a provoqué un recours accru au charbon, les compagnies électriques disposant de centrales thermiques de complément. Pour faire baisser les émissions de gaz à effet de serre, le gouvernement annonce son intention de limiter à 50 % la part des énergies fossiles utilisées pour produire de l’électricité. Certaines compagnies qui, actuellement, dépassent ce pourcentage protestent… alors qu’elles pourraient négocier des aides pour développer des solutions à base d’énergies renouvelables. 

22 septembre

  • Japon : le ministère de la Santé reconnaît que du césium134 et 137 est mesurable dans l’eau du robinet à Tokyo depuis octobre 2014. Même si cela est faible (entre 0,001 et 0,003 Bq/kg), c’est anormal. Les analyses ont montré que cette pollution provient bien de la centrale de Fukushima. La NRA, autorité de sûreté confirme les informations et rappelle qu’il y a aussi du césium mesurable dans l’air en permanence.

23 septembre

  • Japon : après avoir passé un accord de coopération avec des électriciens britanniques, TEPCO annonce un accord avec le Commissariat à l’énergie atomique (France) pour échanger des informations sur les possibilités de démanteler le site de Fukushima… lequel, déjà, officiellement devrait durer au moins 40 ans.
  • Japon : selon un recensement du ministère de l’environnement, il y a 1134 sites d’entreposage de déchets radioactifs suite aux opérations de décontamination… pour un volume de 6,4 millions de mètres cubes. Le gouvernement annonce vouloir regrouper cela sur un site unique de 16 km2 autour de la centrale, avec une capacité de 22 millions de mètres cubes. Il y a urgence, car de nombreux terrains sont pour le moment loués par les communes à des privés et les élus locaux qui ont cru le gouvernement n’ont loué que pour une durée de 3 ans… Certains baux arrivent à terme comme c’est déjà le cas à Minami-Sôma où 65 000 m3 de déchets sont stockés sur 12 hectares. La commune a demandé l’évacuation des déchets, car elle n’a pas de solution de rechange.
  • Japon : 25 000 personnes manifestent à Tokyo contre le nucléaire et contre la nouvelle loi de défense.

24 septembre

  • France : la centrale expérimentale de Brennelis, en Bretagne, de seulement 70 MW de puissance (contre 900 à 1400 MW pour les réacteurs actuels), arrêtée depuis 1985 réussit à faire parler d’elle 30 ans plus tard : alors que le démantèlement est en cours, un incendie provoque l’intoxication de quatre intervenants. Et pour le moment, il ne s’agit pas encore du bâtiment réacteur.
  • Japon : J-Power annonce la mise en fonction d’un nouveau réacteur en 2022, un an après la date prévue, des retards ayant été pris lors de la constitution des dossiers de sûreté. Ce nouveau type de réacteur devrait fonctionner entièrement en MOX (mélange uranium-plutonium), ce qui est une première mondiale : pour le moment le MOX est utilisé seulement en petite quantité dans certains réacteurs dont le réacteur accidenté n° 3 de Fukushima.
  • Japon : alors que les scénarios pour la centrale de Aomori envisagent des tsunamis d’une hauteur maximale de 11,7 m, des chercheurs ont découvert des traces géologiques de tsunamis anciens pouvant atteindre 15 m de haut.
  • Japon : sur 54 réacteurs avant l’accident du 11 mars 2011, 6 ont été détruits, 5 abandonnés, car trop vieux… soit théoriquement 43 réacteurs qui pourraient redémarrer… mais pour le moment, un seul a démarré, un deuxième devrait suivre d’ici peu de temps… et des autorisations de démarrage ne sont instruites que pour une vingtaine d’autres.

25 septembre

  • Japon : inauguration d’une ferme laitière de 580 vaches dans la ville de Fukushima, mise en construction par cinq anciens éleveurs de la zone évacuée. Seulement 13 éleveurs sur les 76 évacués ont réussi à reprendre leur activité.
  • Japon : 439 sacs de terre contaminée ont finalement été emportés par les crues des fleuves sur la commune de Iitaté. 400 ont été retrouvés… vides ! Le ministère de l’Environnement annonce le déplacement des sites inondés sur des zones plus en hauteur et la mise en place d’un système de fixation.
  • Japon : TEPCO n’arrive pas à ouvrir une trappe d’accès à l’intérieur du réacteur n° 1 à l’aide d’un robot et envisage d’envoyer une personne pour le faire manuellement. Problème : au niveau de cette trappe, la radioactivité est intense (50 mSv/h) et pourrait augmenter encore après ouverture de la trappe.

26 septembre

  • Japon : selon une étude réalisée par l’université de Nagoya à partir de la radiographie des réacteurs accidentés, 70 à 100 % du cœur du réacteur n° 2 a fondu, mais les scientifiques ne se prononcent pas sur l’endroit exact où se trouvent les matières en fusion actuellement. TEPCO estime qu’une partie est restée dans la cuve du réacteur. Le constat avait été le même pour le réacteur n° 1.
  • Japon : le gouvernement rend publiques de nouvelles auditions réalisées après l’accident de Fukushima. On y apprend par le témoignage d’un inspecteur de la sûreté nucléaire que TEPCO s’était opposé à l’ancienne autorité de sûreté : cette dernière rappelait qu’en 869, un tsunami de 10 m de haut avait frappé les côtes au niveau de la centrale. TEPCO affirmait que la centrale étant à 10 m de haut, c’était suffisant alors que l’inspecteur dénonçait l’emplacement des pompes de refroidissement qui, elles, ne se trouvent qu’à 4 m au-dessus du niveau de la mer. Un compromis avait été passé pour une nouvelle enquête dont les conclusions devaient être données en mars 2012.

28 septembre

  • Japon : TEPCO reçoit 3 milliards d’euros de l’Etat pour l’aider à financer le dédommagement des victimes. C’est le 44e versement et le total atteint maintenant 40 milliards d’euros.

29 septembre

  • Japon : le Japan Times publie un article sur le désarroi des mères de Fukushima qui ne savent pas s’il faut attendre encore pour espérer rentrer un jour ou refaire sa vie ailleurs. De nombreuses familles vivent éclatées depuis l’accident : femmes et enfants évacués alors que le mari reste pour assurer son travail.
  • Japon : publication de statistiques officielles sur les cas traités par les hôpitaux du Japon. Entre 2010 et 2012, le nombre de cataractes a augmenté de 127 %, le nombre d’angines de 57 %, le nombre de souffle au cœur de 200 %, de cancers de la langue de 63 %, de cancer de l’œsophage de 22 %, de cancer de l’intestin grêle de 300 %, de cancer du côlon de 197 %, de cancer de la prostate de 200 %… Il ne s’agit pas forcément de conséquences de la radioactivité, mais de l’angoisse des gens qui ont fait faire des examens en quantité et ont ainsi découvert plus rapidement nombre de maladies. Par contre, plus significatives sont les détections de cancers de la thyroïde entre 2010 et 2013 : dans tout le Japon, la hausse moyenne est de 48 %, dans la préfecture de Fukushima, elle est de 128 %, au nord dans la province de Miyagi, elle est de 61 %, dans celles au sud de Ibaraki, elle est de 126 % et de Tochigi, de 103 %. A Tokyo, la hausse est de 57 %. A Fukuoka, à l’extrême sud du pays, il n’y a pas de hausse… Concernant les leucémies, qui sont aussi parmi les premières maladies à apparaître, dans tout le pays, la hausse est de 42 %. A Fukushima, c’est 113 %, à Gunna, à l’ouest de la centrale, c’est 210 %. A Saitama, entre Gunna et Tokyo, c’est 185 %… alors que dans l’extrême sud du pays, il n’y a pas de hausse significative (+ 9 %) ! Ces chiffres confirment clairement que les deux tiers du Japon ont été contaminés par le nuage radioactif… et continuent sans doute à l’être !
  • Japon : lors d’un contrôle inopiné par l’Institut national des Sciences de la santé sur un marché de la préfecture de Gunna, à l’ouest de Fukushima, des champignons sont saisis avec un taux de radioactivité 4,2 fois au-dessus des limites autorisées.

30 septembre

  • Japon : 117 habitants de Namié portent plainte contre TEPCO pour exiger que la décontamination soit poussée jusqu’à revenir à 1 mSv/an d’ici 2020 et non 20 fois plus comme c’est le cas actuellement. En cas d’échec de TEPCO, ils demandent 224 000 euros chacun. 480 autres habitants de la commune pourraient se joindre à cette plainte collective.
  • Japon : lors d’une nouvelle réunion autour de la question du surgénérateur de Monju, l’autorité de sûreté, la NRA, a indiqué qu’avec le temps — le réacteur est arrêté depuis 1995 — la désorganisation est telle dans la passation des consignes qu’il n’est pas sûr que l’on puisse un jour arriver à résoudre tous les problèmes… mais le gouvernement s’obstine, car ce réacteur peut permettre, en théorie, de produire du plutonium de qualité militaire.