Fukushima, septembre 2014

1er septembre

  • Japon : quatre ouvriers du site de Fukushima ont porté plainte contre TEPCO estimant que leur salaire ne correspond pas au niveau de danger qu’ils subissent. Ils demandent 450 000 € de dédommagement. Les quatre travaillent toujours sur le site. L’un d’entre eux, interrogé par la télévision NHK explique qu’il ne fait pas cela seulement pour lui, mais aussi pour tous ceux qui n’osent rien dire. Il explique qu’il a pris une dose de 4 mSv en août, après avoir travaillé près du réacteur n° 3. Avec une telle dose de radioactivité, il ne peut travailler que 5 mois sur le site (la dose est limitée à 20 mSv par an). Or, il souhaite être salarié sur l’ensemble de l’année et pas seulement sur cinq mois, comme c’est le cas pour la plupart des travailleurs recrutés par les sous-traitants.

2 septembre

  • Allemagne : sur 750 sangliers abattus en Saxe sur la période de chasse 2013-2014, 297 dépassaient encore la limite de 600 Bq/kg. En conséquence, bien que la Saxe soit à plus de 1000 km de Tchernobyl et que 28 ans se sont écoulés, la chasse aux sangliers est toujours strictement contrôlée et les carcasses qui dépassent la limite classés comme déchets radioactifs. Le contrôle est aussi sévère pour les champignons qui eux aussi dépassent encore souvent les limites.
  • Japon : le quotidien Maïnichi a enquêté sur 120 indemnisations versées à des victimes de la catastrophe des personnes mortes des suites d’une mauvaise évacuation après l’accident. La plupart des personnes ont eu une négociation sur la somme versée, TEPCO n’étant la plupart du temps jugée responsable qu’à 50 %. Dans ce cas là, l’électricien verse aux familles 145 000 €. Le quotidien fait remarquer que c’est moins que ce qui est retenu pour une victime d’un accident de la route. La famille qui est allée en justice et dont le jugement a déjà eu lieu a obtenu une responsabilité à 80 % et une indemnité de 358 000 €.
  • Japon : jour après jour, le taux de contamination dans les puits de contrôle des eaux souterraines augmente : on en est à 580 000 Bq/l pour certains prélèvements (5800 fois la limite fixée par le gouvernement).
  • France-Japon : lors de la 4e rencontre du comité franco-japonais de coopération nucléaire, le représentant japonais annonce l’intention de son gouvernement de redémarrer le surgénérateur de Monju… Mis en service en 1994, il est arrêté depuis 1995 suite à une fuite de sodium. Il a fonctionné 1 heure en 20 ans !
  • Japon : après une rencontre entre la NRA et l’exploitant de la centrale de Tsuruga, l’autorité de sûreté dit ne pas être convaincu par les études qui tentent de prouver que la faille présente sous les réacteurs n’est pas active. Les deux réacteurs ne seront pas autorisés à redémarrer.
  • Japon : TEPCO rencontre des difficultés concernant la piscine du réacteur n°3. Au moins 570 kg de gravats sont tombés au fond de la piscine et au moins 10 assemblages sont abimés.
  • Japon : un directeur d’une chaine de télévision est retrouvé mort. Il avait réalisé des reportages sur les cancers de la thyroïde et les coulisses de l’industrie nucléaire. La police a conclu à un suicide… mais sur sa page Facebook, il avait écrit : "si je meurs pensez à un crime".

3 septembre

  • Japon : Une Commission d’Enquête Indépendante sur l’Accident Nucléaire de l’Assemblée Nationale Japonaise (Nuclear Accident Independent Investigation Commission of Japanese National Assembly, NAIIC), financée par une fondation privée édite un rapport critique : "le séisme Chuetsu-oki de la province de Niigata qui a eu lieu le 16 juillet 2007, a entraîné plusieurs incidents à la centrale nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa. Suite à cet événement, de nombreux experts ont réclamé que la préparation aux accidents prenne en compte la possibilité de catastrophes complexes. Cependant, aucun effort n’a été fait, ni par le gouvernement, ni par les autorités municipales, pour se préparer à des situations complexes avant l’accident qui a eu lieu à la centrale de Fukushima daï-ichi". Elle ajoute : "En 2010, les autorités régionales de la province de Niigata, sur la côte Ouest, ont planifié un exercice de crise impliquant un séisme et un accident nucléaire. C’était un sujet sensible puisque trois ans auparavant un séisme au large avait provoqué l’arrêt de la centrale nucléaire de TEPCO située sur la côte de Niigata. Mais l’Agence pour la Sûreté Nucléaire et Industrielle (Nuclear and Industrial Safety Agency, NISA), l’agence de régulation nucléaire de l’époque, a fait savoir aux autorités locales qu’un exercice de crise nucléaire suite à un séisme créerait « des inquiétudes inutiles et de l’incompréhension » parmi les résidents".
  • Japon : la NRA annonce qu’elle se donne un an pour établir des critères de protection des centrales contre les activités volcaniques.
  • Japon : Remaniement ministériel : une femme est nommée ministre de l’Industrie. Yuko Obuchi, 40 ans, a comme première mission de convaincre l’opinion publique de la nécessité de redémarrer les réacteurs nucléaires.
  • Japon : séisme de niveau 5,2 dans le nord du pays.
  • Belgique : les nouveaux tests réalisés sur les aciers de Doel 3 et Tihange 2 confirment les résultats des tests de mars 2014. Ces deux réacteurs pourraient ne jamais redémarrer.

4 septembre

  • Japon : Le chantier de la plus grande centrale solaire flottante commence près de Kato et sera terminé en avril 2015. Les panneaux sont installés au-dessus de lacs pour une puissance de 2,9 MW et une production annuelle attendue de 3300 MWh par an.
  • Japon : TEPCO annonce la reprise de l’extraction du combustible de la piscine du réacteur n°4.
  • International : quatre pédiatres, Helen Caldicott, australienne, Galina Bandajevsky, ukrainienne, Wladimir Wertelecki, étatsunien, et Alex Rosen, allemand, lancent un appel pour dénoncer les risques du nucléaire pour la santé des enfants. Ils présentent des travaux dans leurs pays respectifs. 

5 septembre

  • Japon. Le premier ministre Shinzo Abe indique qu’il va demander aux compagnies de mettre à l’arrêt au moins 12 des 48 réacteurs récents, ceux dont le coût de remise à niveau de sûreté est jugé trop important. Le gouvernement espère qu’une telle mesure permettrait de faire évoluer l’opinion publique toujours très majoritairement contre le redémarrage des réacteurs… et aussi augmenter sa popularité actuellement au plus bas.
  • Japon : les retombées radioactives en juillet 2014 pour le seul césium 134 et 137 atteignent 1090 millions de bq/km2 dans la région de Fukushima… soit une hausse de 42 % en un mois. Les travaux amorcés sur la piscine du réacteur du n°3 pourraient expliquer cette forte hausse.

6 septembre

  • Etats-Unis : de nombreux animaux marins meurent sur les côtes du Pacifique, la plupart présentant des tumeurs. Les scientifiques s’interrogent sur le lien possible avec la pollution radioactive de Fukushima.
  • Japon : nouvelle fuite dans une citerne. TEPCO chiffre l’écoulement à 98 milliards de becquerels… pour seulement un litre de liquide.
  • Japon : sur 39 enfants contrôlés sur la commune d’Ushiku, 21 présentent des nodules thyroïdiens (moins de 5 mm) et 5 des kystes (entre 5 et 20 mm). Ces nodules et kystes sont les premiers signes de dérèglement de la thyroïde.

7 septembre

  • Japon : la nouvelle ministre de l’industrie Yuko Obuchi, rend visite aux travailleurs de Fukushima, les encourageant dans leur travail. Elle a pu se rendre compte par elle-même des difficiles conditions de travail et a été informée par le directeur de la centrale des difficultés de recrutement actuelles. Interrogée par les journalistes, elle a repris la phrase habituelle : "la situation est globalement sous contrôle".
  • Japon : alors que le gouvernement parle d’arrêter 12 réacteurs sur les 48 restant, le Yomiuri, journal officiel de l’industrie nucléaire, reconnaît la nécessité d’arrêter pour seulement 7 réacteurs. Reste que pour le moment, seuls les dossiers pour demande de redémarrage de 19 réacteurs ont été déposés à la NRA.

8 septembre

  • Japon : parution d’un article universitaire de Cécile Asanuma-Brice sur les déplacements de population suite à l’accident de Fukushima (revue Les Grands dossiers de diplomatie , n°22, août-septembre 2014). Elle y montre qu’au lieu de faciliter le départ des gens, les autorités font tout au contraire pour les inciter à rester ou à revenir, gommant dans la communication tout ce qui pourrait être dangereux (notamment les questions de santé, de cancers…) et affirmant par exemple "le port du masque, les restrictions diverses liées à l’utilisation des cours d’école, des piscines, à la consommation de la nourriture, etc. sont autant de mesures stressantes à l’origine de désordres psychiques, notamment chez les personnes présentant des prédispositions aux troubles mentaux !". Si tu tombes malade, c’est parce que tu es inquiet !
  • Japon : record de contamination dans un puits de contrôle : 620 000 Bq/l.

9 septembre

  • France : Medesis Pharma annonce un partenariat avec le CEA, Commissariat à l’énergie atomique, pour le dépôt d’un produit à base de nanotechnologie qui permettrait d’extraire le plutonium des personnes contaminées. La peste pour nous sauver du choléra ?
  • Suisse : malgré la découverte de fissures sur le sommet de l’enceinte de confinement, le feu vert est donné pour le redémarrage de la centrale de Mühleberg. Faut-il aller jusqu’à l’accident grave pour arrêter un réacteur ?
  • Japon : selon les relevés de TEPCO, la revue Jiji annonce en couverture qu’en dix mois les rejets en mer de césium atteignent 2000 milliards de becquerels… et que la contamination est bien plus importante que cela puisque sont rejetés non seulement le césium mais aussi de nombreux autres nucléides qui ne sont pas communiqués. TEPCO réagit en donnant des chiffres qui permettent au site Fukushima Diary de calculer que les rejets en mer atteignent au moins 10 500 milliards de becquerels en dix mois.

10 septembre

  • Japon : la NRA donne son feu vert au redémarrage des réacteurs 1 et 2 de Sendaï. Il s’agit d’un feu vert technique qui doit maintenant être complété par un feu vert politique. Le gouvernement doit encore obtenir l’avis favorable des communes concernées. Ce qui devrait prendre au mois trois mois. Il y a également des travaux de mise aux normes à réaliser sur le site dans un délai non précisé. Le redémarrage n’aura pas lieu en 2014 et la production nucléaire en 2014 sera de zéro.
  • Japon : peu après l’accident, dans l’urgence, 4224 logements provisoires en préfabriqués ont été installés dans 61 cours d’école. Trois ans plus tard, seuls 28 de ces logements ont été supprimés après des reconstructions en dur. Conséquences : les enfants de ces écoles ne disposent plus de cour de recréation qui est souvent aussi le seul espace pour le sport. Les enseignants constatent une baisse notable des performances physiques de ces enfants.
  • France : Cameroon Voice  publie un article sur différentes formes de pollution en Europe. L’article révèle que la société Socatri, installée au Tricastin, et dont le seul actionnaire est Areva, fournit des matériaux de construction pour les autoroutes à base de béton et d’acier… probablement faiblement radioactifs. Il semble que cela soit sous le gouvernement Fillon et Sarkozy que, discrètement, les autorisations aient été accordées.
  • Etats-Unis : depuis des mois, les autorités du Nouveau-Mexique essaient d’arrêter un incendie qui s’est déclenché dans le centre de stockage de déchets radioactifs militaires WIPP, à Carlsbad. Or du plutonium vient d’être détecté dans le sol d’une ville située à 48 km du site, ce qui suppose qu’il y a eu une forte explosion car le plutonium, élément lourd, a tendance à retomber sur de faibles distances.

11 septembre

  • Japon : 3 ans et demi après le début de la catastrophe séisme-tsunami-nucléaire, 89 423 personnes vivent encore dans des préfabriqués dont l’état se détériore rapidement. Après le tremblement de terre de Kobé, en 1995, il avait fallut cinq ans pour que tout le monde soit relogé. A Fukushima, c’est plus compliqué du fait des zones radioactives. A ceci s’ajoute environ 90 000 autres personnes qui vivent dans des logements normaux loués par les pouvoirs locaux. Les autres – environ 66 000 — ont trouvé des solutions de relogement. 
  • Japon : les dosages pour le strontium sont difficiles à faire et prennent du temps. TEPCO publie ce jour des résultats pour des prélèvements faits en mai 2014 dans des puits de contrôle : cela va jusqu’à 690 000 Bq/l alors que la limite pour les rejets en mer est de 5 Bq/l.
  • Japon : une chaine humaine antinucléaire de 800 personnes s’est tenue à Tokyo dans le quartier des ministères.

12 septembre

  • Japon : le gouvernement valide le plan d’évacuation dans un rayon de 30 km autour de la centrale de Sendaï. Les médias sont très critiques : lors de la consultation publique il a été relevé l’absence de mesures nouvelles pour évacuer les personnes à mobilité réduite (handicapés, malades, personnes âgées…) alors que cela a été la principale cause de mortalité lors de l’évacuation autour de Fukushima. Les médias parlent de "mépris" du gouvernement.
  • Japon : ironie du sort, le même jour, TEPCO est condamné pour avoir mal géré l’évacuation d’un hôpital au moment de l’accident. L’entreprise est poursuivie pour la mort prématurée d’une quarantaine de personnes hospitalisées qui ont dû passer dix heures dans un bus avant de trouver un lieu d’accueil. Ce jour, TEPCO est condamné à verser 97 000 euros à la famille d’une patiente de 83 ans, décédée de déshydratation pendant ce transport.
  • Japon : une deuxième zone dans la zone des moins de 20 km doit être ouverte au retour, à Kawauchi, à l’est de la centrale.
  • Japon : le gouvernement a mis en ligne les témoignages de l’ancien directeur de la centrale, décédé depuis. Les médias publient des extraits. Selon le directeur, les politiques ont largement contribué à augmenter la confusion. Il dénonce des remontrances qui ont été faites par les politiques s’étonnant que des mesures ne soient pas mises en œuvre assez rapidement… alors que toutes les manipulations devaient se faire manuellement faute de courant. Ces opérations manuelles étant d’autant plus ralenties qu’il fallait changer régulièrement d’équipe du fait des radiations importantes. Il dit également avoir été gêné par la direction de TEPCO qui ne comprenait pas les impératifs auxquels il se trouvait confronté.

13 septembre

  • Japon : lors d’un colloque organisé par l’ Atomic Society of Japan , un intervenant de l’ IRID, International Research Institute for Nuclear Decommissioning , a présenté une étude estimant que dans le réacteur n°1, le corium (cœur en fusion) avait non seulement percé depuis le début les parois du cœur, mais maintenant aussi la première enceinte de confinement en béton et serait actuellement en train de faire fondre les fondations du réacteur. Il est possible que les réacteurs 2 et 3 soient dans une situation analogue, mais ils n’en ont pas la preuve. Comme aime à le répéter le premier ministre japonais, tout est donc sous contrôle !
  • Japon : dans la brasserie industrielle Asahi Breweries, située à Fukushima, usine qui ne s’est jamais arrêtée, un contrôle indique une contamination de 0,57 microSievert/heure soit 5 mSv/an. Les bières qui y sont fabriquées sont donc largement radioactives.

14 septembre

  • Japon : la route nationale 6 traverse du nord au sud la zone évacuée. "Décontaminée" depuis août 2014, elle vient d’être rouverte à la circulation : sur 14 km, l’exposition à la radioactivité dépasse un équivalent de 50 mSv annuel. Le gouvernement a donc équipé ce tronçon de caméras de surveillance pour vérifier que personne ne s’arrête en zone interdite ou puisse être évacué rapidement en cas de panne ou d’accident. Une signalisation spécifique est également mise en place. Les deux-roues et les piétons ne sont pas autorisés à emprunter cette route : ils recevraient une dose d’exposition trop importante.

15 septembre

  • Japon : premier anniversaire d’un Japon sans aucune centrale nucléaire en fonctionnement et sans coupure d’électricité, donc arrêter 52 réacteurs du jour au lendemain, c’est possible ! Et plus intéressant encore : en comparant les pointes de consommation d’été dans la région de Tokyo, on constate que l’on est passé d’une puissance de pointe de 59,93 GW le 23 juillet 2010 à seulement 50,93 GW le 9 août 2013… soit une économie qui correspond sensiblement à la production du nucléaire par TEPCO avant l’accident.
  • Japon : une étude pour le développement des énergies renouvelables a estimé combien d’éoliennes pourraient être installées sur les terrains de golf du pays. Il y a plus de 2400 golfs dans le pays qui occupent environ 2250 km2. En prenant la même densité que les champs d’éoliennes allemands, les auteurs suggèrent qu’il est possible d’installer ainsi entre 32 000 et 54 000 MW éolien pour une production annuelle de 56 à 142 TWh, ce qui correspond à 6 à 16 % des besoins électriques du pays. Avant l’accident de Fukushima, le nucléaire produisait 102 TWh par an.
  • Japon : record de contamination dans un puits de contrôle : 720 000 Bq/l.
  • Japon : dans son livre "Que se passe-t-il réellement à Fukushima", le professeur de radiologie Nakagawa Keiichi, de l’hôpital universitaire de Tokyo, ose écrire : "les évacuations augmentent plus les cancers que la radioactivité".

16 septembre

  • Pacifique : la revue de la Société sismologique des Etats-Unis publie une étude sur le risque de séisme de magnitude 9 ou plus dans le Pacifique. Rappelant le séisme de 9,3 de magnitude en 2004 à Sumatra (200 000 morts) et celui de Fukushima (9 en 2011, 15 000 morts et une catastrophe nucléaire en cours), l’équipe de recherche estime qu’il est fort possible que d’autres séismes de cette importance se produisent sur la pourtour du Pacifique. Les calculs de probabilités qui annonçaient un tel séisme possible tous les 10 000 ans se sont révélés totalement faux… or c’est ce genre de probabilités qui a permis de construire des réacteurs sur des failles au Japon comme en Californie.
  • Japon : séisme de magnitude 5,6 au nord de Fukushima. Pas de dégâts supplémentaires selon TEPCO.
  • Japon : l’usine de retraitement des déchets de Rokkashô (équivalente à l’usine Areva de la Hague), en construction depuis 1993 — donc il y a 21 ans ! —, en partenariat avec Areva, n’a jamais fonctionné. Alors qu’une loi sur la libéralisation du marché de l’électricité doit bientôt entrer en vigueur au Japon, se pose la question de qui va en payer le fonctionnement. Les compagnies d’électricité ne veulent pas payer car cela amputerait leurs marges, l’Etat a du mal à gérer son déficit budgétaire. Cette usine doit produire du plutonium à partir du combustible usagé… mais le Japon dispose déjà de 47 tonnes de plutonium, sans aucun débouché pour le moment puisqu’aucun réacteur ne fonctionne. De plus ce qui se passe dans le réacteur n°3 de Fukushima, où le combustible Mox (mélange uranium-plutonium) était en test, n’incite pas à prévoir une poursuite de l’usage de ce combustible.
  • Japon : TEPCO annonce avoir retiré 1254 assemblages de la piscine du réacteur n°4.
  • Japon : TEPCO, dans une conférence de presse, essaie de clarifier les rumeurs sur l’évacuation en urgence d’un salarié par hélicoptère le 6 septembre dernier. TEPCO affirme qu’il n’y a aucune preuve qu’il y ait un lien entre les doses reçues et la maladie de cette personne et qu’elle ne communiquera ni le nom de la maladie, ni l’âge du salarié parce que cela relève de sa vie privée. TEPCO a affirmé que même si d’autres travailleurs tombaient malades et mouraient, ils ne donneraient pas de détails sur les maladies ou les causes de leur mort.

17 septembre

  • Belgique : alors que les réacteurs présentent des failles et que certains sont arrêtés à cause de cela, l’Autorité fédérale de contrôle nucléaire obtient un report de la sortie du nucléaire et les réacteurs Doel 1 et Doel 2 sont autorisés à fonctionner jusqu’en 2025 après avoir réalisé des tests concernant ces failles. Les socialistes dénoncent l’attitude des libéraux qui jusqu’à maintenant soutenaient le plan de sortie du nucléaire. Greenpeace parle de "gaffe historique". Faut-il aller jusqu’à l’accident grave pour arrêter un réacteur ?
  • Ukraine : les autorités de Kiev s’inquiètent de la progression des troupes soutenues par les Russes. Des obus tombent à seulement 50 km de la centrale de Zaporijia, la plus grosse centrale nucléaire d’Europe. Personne ne sait ce qui se passerait au cas où un réacteur serait atteint.
  • Etats-Unis : en 2010, au moins 32 bébés sont nés malformés dans les trois comtés autour du site de Hanford, site militaire nucléaire le plus pollué du territoire. Ce nombre est en augmentation rapide. Les médias enquêtent et publient de nombreux témoignages sur les cancers locaux…

18 septembre

  • Finlande : les Verts quittent le gouvernement après l’annonce d’un projet de nouvelle centrale nucléaire dans l’ouest du pays.
  • France : publication du rapport annuel de RTE, Réseau de transport d’électricité, dans lequel la mise en route de l’EPR est annoncée pour 2016… mais avec seulement des essais pendant deux ans et une production électrique en 2018. Cette astuce doit permettre d’éviter l’écueil des limites d’autorisation fixées à avril 2017. Cela signifie concrètement un retard de 6 ans pour le fonctionnement du réacteur.
  • Japon : le gouvernement annonce travailler sur le mode de collecte et de transport des déchets accumulés un peu partout pour les regrouper et les emporter lorsque les centres de stockage provisoire (30 ans) seront ouverts.
  • Japon : malgré toutes les méthodes tentées par TEPCO pour bloquer l’eau souterraine en amont des réacteurs, il faut encore pomper entre 300 et 350 m3 d’eau contaminée par jour à proximité des réacteurs. Soit une légèrement baisse de 50 à 80 m3 par jour. De manière anonyme, des ouvriers se sont étonnés de cette déclaration, disant ne pas avoir constaté de changement dans le rythme d’accumulation de l’eau sur le site.
  • Japon : TEPCO a organisé une réunion avec les pêcheurs pour leur présenter un nouveau plan de pompage encore plus en amont du site avec cette fois rejet en mer direct sans dilution. Les pêcheurs ont pour le moment refusé. Il y a maintenant 400 000 m3 d’eau contaminée stockée sur le site.

19 septembre

  • Japon : les deux communes choisies par le gouvernement et le gouverneur de la région pour stocker les déchets nucléaires, Kami et Shioya, ont tenu une séance de leur conseil municipal. Les deux conseils ont voté contre à l’unanimité. A Shioya, la municipalité a classé une source et son bassin hydraulique soit 5000 hectares dont la zone visée par le gouvernement. Ceci afin de compliquer un éventuel passage en force.
  • Japon : le plan d’évacuation de la centrale d’Onagawa se trouve confronté à une impossibilité : dans la zone de 30 km se trouve l’île de Izushima qui n’est reliée à l’île principale que par un navire qui fait trois aller-retour par jour. En cas de séisme ou de tsunami, rien n’indique que le bateau puisse naviguer. Environ 500 personnes vivaient sur cette île en 2011 dont 400 ont péri au moment du tsunami… car déjà elles n’ont pas pu partir à temps. Le gouvernement a donc annoncé la construction d’un abri atomique pouvant permettre d’accueillir au moins 70 personnes pendant trois jours… ce qui devrait laisser le temps de venir les chercher. Le maire de l’île doute de la validité de ce scénario.
  • Japon : le journaliste anglais Peter Barakan animait une émission sur plusieurs radios du pays. Il annonce qu’il arrête à la fin du mois, estimant qu’il n’a plus de liberté de parole. Il a expliqué que son émission "Barakan morning’ démarrée en 2009 avait été interrompue de 2011 à 2013 après avoir été critique sur le traitement de la crise nucléaire par le gouvernement. Après 2013, il avait dû promettre de ne plus parler du nucléaire au moins jusqu’aux élections du printemps 2014. Depuis, il a essayé de remettre le sujet sur le tapis, mais a reçu immédiatement des pressions.

21 septembre

  • Japon : débat télévisé sur NHK. La ministre de l’Economie, Yuko Obuchi, a plaidé sans surprise pour une relance des réacteurs, avec tous les mauvais arguments possibles. Par exemple : "on importe le fuel et le gaz, ce qui coûte cher…" mais elle oublie de dire que 100 % de l’uranium dans les réacteurs du pays est aussi importé que cela coûte aussi cher.
  • Grande-Bretagne : selon EDF, la Commission européenne ne trouverait rien à redire au fait qu’EDF aurait négocié un prix d’achat de son électricité provenant de futurs EPR à un prix garanti de 109 € le MWh pendant 35 ans… soit deux fois plus que le prix de gros sur le marché européen actuel. Cela ne fausserait pas le "libre marché".
  • Russie-Japon : la douane russe a interdit l’entrée sur le port de Vladivostok de 58 voitures d’occasion en provenance du Japon. Celles-ci présentaient des taux de radioactivité 26 fois supérieurs à la limite. Seules 2 voitures du convoi ont pu être déchargées.

22 septembre

  • Japon : le gouvernement pourrait ratifier un traité international d’assistance en cas d’accident nucléaire. Cela permettrait aux sociétés des autres pays signataires (5 pour le moment dont les Etats-Unis) de répondre à des appels d’offre pour le démantèlement de Fukushima ou d’autres activités liées à ce domaine.
  • Japon : 104 communes présentant un taux de contamination supérieur à 1 mSv par an — autres que celles évacuées — doivent être décontaminées. A ce jour, 34 affirment avoir terminé, 40 ont entamé les travaux… Sur les 40 en cours, cela concerne le nettoyage de 311 700 habitations dont 286 000 dans la préfecture de Fukushima. Les communes qui n’ont pas commencé expliquent qu’elles attendent qu’il y ait une solution pour le stockage des déchets radioactifs. Sur les 34 qui ont annoncé avoir terminé, 5 sont en train de mettre en place un deuxième programme de décontamination après avoir constaté qu’avec le temps la radioactivité remonte.
  • Japon : record de contamination dans un puits de contrôle : 790 000 Bq/l.
  • France-Japon : parution du livre "Petite éloge de l’errance" d’Akira Mizubayashi (éd. Folio/Gallimard). Professeur de français à l’université de Tokyo, il dénonce dans ce livre écrit en français l’irresponsabilité du gouvernement japonais.

23 septembre

  • Japon : au moins 16 000 personnes (selon la police) ont manifesté dans les rues de Tokyo contre le redémarrage possible de réacteurs nucléaires. 

24 septembre

  • Europe : l’Autriche annonce qu’elle engagera une procédure devant le Conseil de l’Europe si la Commission donne son feu vert au projet de prix garantis à EDF par la Grande-Bretagne. L’Autriche estime que ce prix n’a rien à voir avec le prix du marché de l’électricité. Rappelons que l’Autriche a renoncé au nucléaire par référendum en 1979.
  • Japon : trois séismes de magnitude 5, 5,2 et 3,6 en deux heures, à 50 km au large de la centrale de Fukushima. Les plus fortes secousses ressenties sur le site depuis l’accident. Sans conséquence selon TEPCO… mais des ingénieurs ont communiqué par internet pour dire qu’ils craignaient que séismes et sols gorgés d’eau entraînent des glissements de terrain.
  • Japon : le premier ministre japonais présent à la réunion de l’ONU sur le climat à New York n’a pris aucun engagement visant une réduction des émissions de gaz à effet de serre de son pays.
  • Japon : la solution du gel des sous-sols n’ayant pas fonctionné, TEPCO a demandé à la NRA l’autorisation de bétonner les canalisations souterraines. La NRA va se pencher sur le sujet. Rappel : quand on empêche l’eau de passer quelque part, elle s’accumule ou passe ailleurs… mais on ne la supprime pas.

25 septembre

  • Chine : après avoir revu ses normes de sécurité, la Commission Nationale du Développement et de la Réforme (CNDR), principal organisme de planification, a donné son feu vert à la reprise des chantiers de 4 réacteurs arrêtés depuis mars 2011. Le nucléaire représente 2 % de la production d’énergie en Chine… qui pourrait donc facilement s’en passer.
  • Japon : selon l’ Asahi Shimbun , suite à la catastrophe en cours 15 281 jeunes sont scolarisés dans un nouvel établissement dont 9767 en-dehors de la province de Fukushima.

26 septembre

  • Japon : des élèves du lycée agricole de Nagano (centre-est) ont eu comme exercice à faire de se rendre à Kawauchi, une commune agricole depuis peu sortie de la zone interdite, pour y découvrir les nouvelles productions maraîchères du village et ont ensuite dû trouver comment les commercialiser au sein de leur établissement. Des parents ont protesté, mais en vain, les professeurs assurant que les lieux visités sont peu radioactifs et les aliments en-dessous des limites légales.
  • Japon : un comité scientifique chargé de conseiller le gouvernement, demande que les compagnies d’électricité construisent des centres d’entreposage pouvant accueillir leur production de déchets radioactifs pendant trente ans. Ceci avant toute autorisation de redémarrage des réacteurs. Cette disposition ne figure pas pour le moment dans les nouvelles règles de sûreté.
  • Japon : la compagnie Kyûshû Electric annonce qu’elle va refuser les nouvelles demandes de rachat d’électricité renouvelable car elle a trop de demandes et s’inquiète de ne pouvoir réguler la distribution. Les projets actuels permettraient en effet de couvrir 80 % des besoins dans sa zone de distribution, avec parfois une production excédentaire lors des périodes de faible consommation. C’est la même compagnie qui fait le forcing pour ses deux réacteurs nucléaires à Sendaï.
  • Japon : la libéralisation du marché de l’électricité provoque de nouveaux investissements : de nombreuses compagnies électriques visent en effet à prendre le marché de Tepco dans la région de Tokyo. Kyûshû Electric a un projet de centrale au charbon de 112 MW, Chûbu Electric veut aussi construire une centrale thermique… alors que les projets de renouvelables se multiplient et que la région de Tokyo a déjà assez d’électricité, même sans nucléaire ! On est en pleine absurdité libérale.
  • Japon : la compagnie Tôhoku Electric annonce 2,2 milliards d’euros d’investissement pour la mise aux nouvelles normes de sûreté de ces centrales d’Onagawa et Higashidôri. Elle espère ainsi arracher une autorisation de redémarrage d’ici le printemps 2016.
  • Japon : les insectes se reproduisant vite, il est possible de les voir évoluer sur plusieurs générations rapidement. Des chercheurs japonais ont étudié des papillons au cours de l’année 2012 et publient leurs résultats : ceux qui vivent dans la région de Tohoku, près de Fukushima ont mangé des feuilles dont la dose moyenne de radioactivité était de 161 Bq/kg, d’autres dans le sud du pays, à Okinawa, ont mangé des feuilles avec seulement 0,2 Bq/kg. Résultat : le taux de mortalité des larves est de 53 % dans le premier cas, de 8 % dans le second cas. Des malformations ont été observées sur les survivants. Le travail s’est poursuivi sur la génération suivante. Les papillons maintenus dans la région de Fukushima ont aggravé leur mortalité et malformations, ceux qui venaient de la région contaminée et qui ont reçu de la nourriture non contaminée, ont eu une durée de vie presque normale. En conclusion, l’étude montre que même à un faible niveau de contamination (à peine supérieur aux limites de consommation pour l’humain), les conséquences sur la santé sont importantes… et que la santé des papillons dépend assez peu de la contamination des parents.

27 septembre

  • Japon : reprenant les plans d’évacuation dans les 30 km autour des centrales nucléaires, le quotidien Asahi a comptabilisé le nombre de bus que cela nécessiterait… et montre qu’il n’y a pas assez de véhicules disponibles dans de nombreuses régions. En ne prenant en compte que les personnes qui n’ont pas leur propre véhicule, il faudrait environ 5000 bus autour de la centrale de Shimané, alors qu’il n’est possible d’en mobiliser que dix fois moins.Le quotidien pose aussi la question du risque de refus de travailler des chauffeurs de ces bus, un syndicat de ces chauffeurs ayant déjà annoncé qu’il n’accepterait une mobilisation de ses membres que si ceux-ci disposent des combinaisons de protection adéquates. Ce syndicat demande à avoir des pastilles d’iode et des dosimètres à disposition. A Fukushima, en mars 2011, aucun chauffeur n’a refusé de se rendre dans la zone à évacuer… mais ils n’avaient pas les mêmes informations que maintenant.

28 septembre

  • France-Allemagne : les associations opposées à la centrale nucléaire de Fessenheim ont décidé d’envoyer un exemplaire du récent livre de Corinne Lepage "L’Etat nucléaire" à une cinquantaine d’élus dont François Hollande, Ségolène Royal et Angela Merkel. Le livre démontre l’irrationalité de poursuivre le nucléaire et l’obstination de quelques groupes de pression présents au plus haut niveau de l’Etat.
  • Japon : éruption du volcan du Mont Ontake, à 200 km à l’ouest de Tokyo. Les rejets de cendres et de gaz font au moins 36 victimes. La précédente irruption en 2007 avait été liée à d’importants séismes. Les activités volcaniques comme les séismes sont directement liés aux mouvements des plaques du sous-sol.
  • Japon : 7500 personnes manifestent à Kagoshima contre l’éventuel redémarrage de la centrale de Sendaï. L’ancien premier ministre Naoto Kan y a fait un discours.

29 septembre

  • Japon : le gouvernement fait adopter par le parlement une loi qui précise que les déchets de la décontamination seront enlevés des deux projets actuels de centres d’entreposage dans un délai de 30 ans, mais sans aucune précision sur leur nouvelle destination.
  • Australie : Areva annonce vouloir attaquer le gouvernement pour obtenir réparation après que ses terrains aient été inclus dans le parc national de Kakadu. Ces terrains, achetés en 1995, pour y faire une mine d’uranium, ne pourront jamais être exploités.
  • Japon : lors d’une visite de journalistes en zone de retour, à 15 km du réacteur, ceux-ci remarquent que les compteurs Geiger placés en évidence indique 0,42 mSv/h... mais un habitant qui fait la visite leur montre que près de sa maison, on arrive à 10 mSv/h, alors que la maison est censée être décontaminée. Explication : la radioactivité continue de se déposer, en provenance de la centrale et les employés municipaux ont la consigne de décontaminer en permanence autour des compteurs !
  • Japon : la pêche n’a toujours pas repris autour de la centrale. Sur 1700 pêcheurs d’Iwaki, à 30 km des réacteurs, 1 % seulement travaillent : le gouvernement les paie au poids pour les débris qu’ils peuvent collecter en mer. La production d’algues est aussi au point mort.
  • Japon : selon les données de TEPCO, il y a actuellement 5730 travailleurs sur le site... soit près du double d’il y a un an. Les accidents nucléaires créent des emplois.
  • Japon : la Japan Atomic Energy Agency, l’équivalent du CEA, annonce la fermeture d’ici 2017 de son usine de retraitement de Tôkaï-mura. Cette usine qui fonctionne depuis 1977 devait être remplacée par l’usine de Rokkashô-mura (Aomori), qui n’a jamais démarré. Elle a reconditionné 1140 tonnes de combustibles usés et devait gérer le Mox et le combustible usé du surgénérateur de Monju, mais ce dernier n’a pratiquement jamais fonctionné.
  • Japon : officiellement le nombre d’hôpitaux pouvant accueillir des personnes irradiées est passé de 83 à 201 depuis la catastrophe de 2001. L’agence de presse Kyodo s’étonne que dans les nouveaux établissements, il n’y ait pas de personnel formé pour cela.
  • Japon : nouvelle panne d’une des trois lignes de la station de décontamination de l’eau ALPS : TEPCO annonce un arrêt d’au moins un mois.
  • Japon : un concert antinucléaire à Tokyo réunit 2500 spectateurs. Deux anciens premiers ministres, Junichiro Koizumi et Morihiro Hosokawa, y étaient présents. Parlant de l’éruption du Mont Ontaké, ils ont rappelé que le nucléaire n’est pas compatible avec un pays volcanique et fortement séismique.
  • Japon : nouveau record de contamination dans les eaux souterraines : 910 000 Bq/l.

30 septembre

  • Japon : TEPCO annonce avoir signé un accord avec Sellafield Limited, société britannique qui a eu la charge de démanteler le réacteur de Windscale accidenté en 1957. (Rappel : À l’époque l’accident a été caché aux médias. Il est aujourd’hui considéré comme légèrement moins grave que Tchernobyl. Un incendie dans le réacteur n°1 aurait relâché 740 000 milliards de becquerels d’iode 131. Aucune population n’a été évacuée. Seul le lait a été collecté et détruit dans un rayon de 500 km2. Le nuage à l’époque a traversé l’Angleterre puis la France. L’accident n’a été rendu public qu’en 1988, deux ans après l’accident de Tchernobyl).
  • Japon : l’exploitant de la centrale de Sendaï est en retard dans la procédure à suivre et reconnaît que le redémarrage n’aura pas lieu en 2014.
  • États-Unis : Daniel Poneman, sous-secrétaire du département d’État à l’énergie, déclare : "Fukushima est une catastrophe d’une ampleur sans précédent. L’énergie nucléaire menace l’existence humaine. Le Japon est profondément marqué par la radioactivité. L’ampleur des dégâts est extraordinaire".