1er mai
- Japon : dans les manifestations de la fête du travail, des banderoles demandaient le respect du droit du travail pour les liquidateurs de Fukushima, une garantie de protection sanitaire contre leur irradiation, un salaire équitable et la fin de la sous-traitance aux mains des yakusas.
- Japon : huit compagnies d’électricité sont dans le rouge pour l’année 2012. Une se porte bien car elle n’a pas de centrales nucléaires, une autre pas trop mal et elle n’a qu’un réacteur. La seule maintenance des 50 réacteurs à l’arrêt a coûté environ 10 milliards d’euros sur l’année.
- Japon : début d’une nouvelle campagne à la télévision de la part du gouvernement pour appeler à utiliser moins la climatisation pendant l’été. Le gouvernement conseille notamment de ne pas la régler en-dessous de 28°C.
- Allemagne : un navire brûle dans le port de Hambourg. Près de 300 pompiers mettent 16 heures pour venir à bout du sinistre. Problème : il y avait au moins 9 tonnes d’hexafluorure d’uranium dans la cargaison détruite.
2 mai
- Japon : TEPCO analyse l’eau radioactive trouvée sous les réservoirs : les concentrations d’éléments radioactifs montrent qu’il y aussi de l’eau qui provient de fuites dans les bâtiments réacteurs.
- Japon : le gouvernement annonce un accord entre Mitsubishi, Areva et le gouvernement turc pour la construction de quatre réacteurs nucléaires d’ici 2023. Concrètement, aucun contrat n’est signé et il s’agit seulement d’une avancée dans les négociations. La Turquie est confrontée à un fort potentiel séismique.
3 mai
- Japon : le docteur Matsui Eisuké, de l’Institut de médecine environnementale de Gifu propose que le gouvernement fasse une loi qui rend légal, pour une personne qui a peur d’être contaminée dans une zone touchée par un accident nucléaire, de s’enfuir sans avoir à attendre le feu vert des autorités. Ceci pour éviter la situation actuelle, où des millions de Japonais vivent dans une zone radioactive sans pouvoir partir par manque de moyens financiers. Pour lui, il s’agit non pas de « sortir du nucléaire », mais de « sortir de l’irradiation ».
- France : le groupe des Verts au Parlement pose une question au gouvernement sur la transparence des négociations entre Areva et la Turquie, estimant que le prix de 15,4 milliards annoncé dans la presse ne peut correspondre au vrai prix de 4 réacteurs et que les contribuables français risquent une nouvelle fois, comme pour le réacteur vendu à la Finlande, de payer la différence.
6 mai
- Japon : un patron yazuka est condamné pour avoir prélevé une part du salaire de ses employés présents comme sous-traitants sur le site de Fukushima. L’entreprise de sous-traitance en question sous-traitait un travail confié par une entreprise qui travaillait elle-même en sous-traitance de TEPCO.
- Japon : 17 préfectures du pays (sur 50) ont déjà déposé des permis de construire pour de grosses centrales solaires.
7 mai
- Japon : le nombre d’enfants scolarisés dans la préfecture de Fukushima est en baisse pour la deuxième année consécutive : environ 19 000 enfants ne sont plus scolarisés dans ce département. Il en reste un peu moins de 100 000 qui sont quotidiennement exposés à la radioactivité. Des associations de parents demandent une nouvelle fois l’évacuation des plus jeunes.
8 mai
- Belgique : deux organismes (Bel V et AIB Vinçotte) ont rendu, en janvier 2013, leur rapport sur l’état des cuves de Doel 3 et Tihange 2. L’AFCN, autorité de sûreté belge a refusé de les rendre publics, se contentant de publier un résumé d’une vingtaine de lignes. Le député écologiste flamand Kristof Calvo a réussi à se procurer les rapports et les a mis ce jour en ligne. Les deux font état de « sérieuses préoccupations » sur la résistance des cuves des deux réacteurs. Les réacteurs sont à l’arrêt depuis août 2012.
- Japon : des associations font des mesures de radioactivité indépendantes. Elles découvrent ainsi sur deux parkings de la ville de Fukushima des points chauds jusqu’à 430 000 bq/kg. Les autorités ont fermé les deux parkings… mais aucune carte des points chauds n’est pour le moment réalisé. Cela confirme que les gens vivent dans une atmosphère hautement contaminée.
- Japon : TEPCO propose de pompe l’eau souterraine en amont du site pour la détourner et la rejeter en mer sans qu’elle passe sous les réacteurs. Les hydrologues sont septiques : l’eau qui s’écoule des réservoirs et des réacteurs risque de s’étaler en amont du site.
9 mai
- Japon : TEPCO annonce vouloir enlever la structure construite en hâte autour du réacteur n°1 pour limiter les rejets atmosphériques. Selon TEPCO, ces rejets ont diminué d’un facteur 100 depuis la construction en octobre 2011. Enlever la structure permettrait de commencer à enlever des poutrelles effondrées qui empêchent pour le moment tout travail d’évacuation du combustible usé présent dans les piscines de stockage.
10 mai
- Japon : un physicien de Tokyo a mis au point un logiciel qui, en tenant compte du trajet des personnes que l’on peut connaître par la localisation de leur téléphone portable, permet de calculer les doses radioactives reçues avant et pendant l’évacuation qui a suivi l’accident. 76 000 personnes ont ainsi pu être « pistées » mais les estimations ne sont pas pour le moment connues.
11 mai
- Japon : exercice antiterroriste sur le site de Fukushima. Plus de 150 policiers participent à l’opération. Le gouvernement dit craindre une action terroriste sur des réacteurs quasiment à l’air libre.
- Japon : la NRA demande à KEPCO de renforcer la résistance des réacteurs d’Oï, les deux seuls réacteurs en activité, pour pouvoir résister à un séisme touchant simultanément les trois failles présentes sous le réacteur. KEPCO conteste cette exigence.
13 mai
- Japon : la NRA n’a pas été satisfaite de l’inspection menée sur le site du surgénérateur Monju. Un réacteur qui a pratiquement presque toujours été en panne depuis sa mise en route. Il a fonctionné brièvement d’août à décembre 1995. L’inspection a révélé que 10 000 des 39 000 pièces d’équipement n’ont pas été vérifiées. La fermeture définitive pourrait être annoncée prochainement… ce qui, de fait, conduirait à ne pas mettre en route l’usine d’extraction du plutonium de Rokkasho…
- Japon : le gouvernement aurait décidé de laisser passer les élections sénatoriales de juillet 2013 avant de prendre une décision sur la relance possible du nucléaire.
- Suisse-France : le maire de Genève, Rémy Pagani se rend à Paris pour rencontrer l’ASN, Autorité de sûreté nucléaire et protester contre le projet de stockage de déchets radioactifs sur le site de la centrale de Bugey, à 70 km de sa ville.
14 mai
- Japon : dans son éditorial, le Japon Times s’étonne du discours du premier ministre qui annonce des accords pour exporter la technologie nucléaire nippone en Turquie et dans les Emirats arabes unis. Rappelant que 150 000 personnes ne peuvent retourner chez elles après l’accident de Fukushima, le quotidien critique le discours qui consiste à dire que l’accident permet de progresser au niveau de la technique. Il s’interroge aussi sur la critique faite à l’Iran de vouloir avoir ses réacteurs nucléaires… et de vouloir en vendre aux pays voisins !
15 mai
- USA : test d’un drone à propulsion nucléaire X-47B. Que se passera-t-il lorsqu’un drone loupera son atterrissage ou sera détruit en vol ?
- Japon : publication d’un rapport de la NRA. Le fonctionnement du surgénérateur de Monju est suspendu. Le réacteur n°2 de la centrale de Tsuruga situé sur une faille active est interdit de redémarrage sauf si l’exploitant Japan Atomic Power arrive à démontrer le contraire. D’autres réacteurs sont à l’étude.
16 mai
- Japon : les occupants du camp installé depuis l’accident devant le ministère de l’économie et des finances lancent une grève de la faim, une semaine avant l’ouverture d’un procès qui leur est fait pour occupation illégale de l’espace.
17 mai
- Allemagne : Plusieurs médias reviennent sur l’incendie spectaculaire d’un cargo dans le port de Hambourg. On y apprend que non seulement le cargo contenait de l’hexafluorure d’uranium (une forme gazeuse permettant le transport de l’uranium enrichi), mais également 3,8 tonnes de munitions, 200 tonnes d’éthanol… et que tout cela a brûlé alors qu’à 500 m, se tenait un rassemblement de 35 000 personnes dont le président allemand Joachim Gauck à l’occasion du 1er mai. Les pompiers se sont trouvés en panne de CO2 du fait que le 1er mai est férié. Les Verts allemands ont demandé au gouvernement de faire une enquête sur la dispersion du nuage toxique (chimique et radioactif).
- Japon : la NRA annonce que la faille sous la centrale de Higashidôri est active.
- Japon : une analyse faite par une université relève que des anguilles de la rivière Edogawa qui fait la frontière entre les régions de Chiba et Tokyo, présentent des taux de contamination allant de 97 à 130 bq/kg.
- Japon : le président de Japan Atomic Energy Agency qui est propriétaire du surgénérateur Monju, donne sa démission.
- Japon : selon une enquête de la chaîne de télévision NHK , la décontamination des maisons en zone évacuée n’avance pas : seules 5 % des habitations et 4 % des jardins ont été nettoyés. Et dans ces terrains nettoyés, on dépasse encore la limite de 1 mSv/an dans 77 % des cas. Ce qui n’est guère étonnant puisque le nuage radioactif en provenance de Fukushima continue à déposer ses particules radioactives.
18 mai
- Japon : séisme de magnitude 6,1 à 14h48 (heure locale) à 50 km au large de la centrale accidentée de Fukushima. Selon TEPCO, cela n’a eu aucune conséquence sur le site.
- Japon : des agriculteurs de la commune de Tamura font des essais de plantation de riz en saturant le sol de potassium pour limiter l’absorption en césium. 6 hectares sont semés avec l’espoir de rester en-dessous des limites autorisées pour la commercialisation.
- Japon : dans son éditorial, le quotidien Asahi dénonce les pratiques des dirigeants de KEPCO, compagnie qui gère les deux seuls réacteurs en fonctionnement à Ohi. Ceux-ci ont en effet refusé de faire une étude demandée par la NRA sur ce qui se passerait en cas de mouvement simultané des trois failles présentes sous le réacteurs. Ils estiment que c’est très peu probable. Le quotidien rappelle que le tremblement de terre suivi d’un tsunami et de pannes électriques qui a provoqué l’accident de Fukushima était aussi très peu probable.
19 mai
- Japon-USA : les Etats-Unis acceptent de vendre du gaz de schiste au Japon à partir de 2017, ceci afin de faire baisser la facture des importations en énergies fossiles du pays.
- Japon : 29 personnalités, dont l’ancien ministre de l’éducation et de la recherche, Akito Arima, physicien nucléaire, lancent un appel pour le redémarrage des réacteurs. Le quotidien Asahi dénonce que cet appel ait été préparé par l’Agence des ressources naturelles et de l’énergie, au sein du ministère de l’industrie et que des réunions ont eu lieu avant cela entre industriels du nucléaire et gouvernement.
20 mai
- Japon : TEPCO et la NRA publient pratiquement en même temps les analyses des sédiments marins au large de la centrale accidentée : non seulement la contamination reste importante, mais elle ne baisse pas, ce qui signifie que la contamination se renouvelle.
21 mai
- Japon : Le Monde publie une lettre ouverte à TEPCO en provenance de Sumi Hasegawa, chercheuse à l’Université McGill de Montréal. Celle-ci dénonce les conditions très dures dans lesquelles travaillent les sous-traitants sur le site de Fukushima : ceux qui sont en charge de récupérer les débris peuvent prendre 100 mSv en quelques jours… la dose limite tolérée en France sur une période de 5 ans. Elle dénonce également l’absence de vérification des dosimètres et le fait que nombre d’entre eux continuent à travailler au-delà des doses autorisées. Elle a essayé de faire un sondage sur les conditions de travail auprès des ouvriers. Si 3186 d’entre eux ont répondu, le mensuel japonais Sekai a révélé que leurs réponses ont souvent été dictées par leurs employeurs. TEPCO se défend en rejetant la responsabilité du suivi médical sur les entreprises sous-traitantes. Malgré le trucage de l’enquête, au moins 5 % des ouvriers déclarent des salaires inférieurs au minimum légal.
- Japon : une étude de l’Agence japonaise des sciences marines portant sur des analyses en dix points de l’océan pacifique le long des côtes japonaises, montre que partout, à l’est, on constate une augmentation de la radioactivité dans le plancton. Cela va de 1,9 à 10,5 bq/kg selon les points de mesure. Le plancton est en bas de la chaîne alimentaire… et le césium va se concentrer tout au long de cette chaîne.
- Japon : le gouvernement verse 1,2 milliards d’euros à TEPCO. C’est le 16e versement pour un total de 30,6 milliards d’euros.
22 mai
- Japon : selon Rue89, le gouvernement annonce qu’à partir du 28 mai, sera mis en place un nouveau découpage administratif autour de la centrale accidentée. Jusqu’alors on distinguait la zone interdite (10 km autour de la centrale) dans laquelle la population ne pouvait aller récupérer des objets que ponctuellement, avec masques et combinaisons de protection et la zone évacuée (20 km autour de la centrale) où il est possible de se rendre en journée, sans protection, mais avec un dosimètre quand même. A partir du 28 mai, on aura une zone de retour indéterminé dans laquelle la contamination est supérieure à 50 mSv par an et où les visites ne pourront qu’être courtes et contrôlées et la zone de préparation à l’annulation de la directive d’évacuation où le gouvernement prévoit un retour à la normale d’ici deux ans, délai pendant lequel il va essayer de faire baisser le taux de contamination en-dessous de 20 mSv par an, dose considérée comme tolérable (mais vingt fois supérieure aux normes recommandée par la CIPR, Commission internationale de protection radiologique. Le gouvernement espère ainsi faire croire que l’on va vers un retour à la normale… alors que la centrale continue à libérer de la radioactivité en continu. De nombreuses personnes évacuées ont déjà refusé de regagner leurs anciennes habitations situées entre 10 et 20 km du lieu de l’accident. Ils dénoncent aussi le pillage des maisons par des voleurs.
22 mai
- Japon : les établissements scolaires de la région de Fukushima ont du mal à recruter des enseignants. Notamment, les sept universités de la région manquent de professeurs d’anglais qui sont recrutés dans les pays anglophones et qui refusent — avec raison — de venir travailler en zone contaminée.
- Japon : l’arrêt définitif de la centrale de Tsuruga est officialisé.
- Japon : une enquête est réalisée sur les réfugiés des catastrophes du 11 mars 2011. 44 % de ceux qui habitent aujourd’hui dans l’agglomération de Tokyo (3555 foyers) veulent y rester (contre 37 % l’an dernier), 32 % veulent retourner vivre dans leur ancien lieu de vie (contre 50 % l’année dernière). 50 % des réfugiés sont au chômage.
- Japon : publication de nouvelles mesures sur les poissons pêchés en avril 2013 au large de la centrale : certains poissons concentrent jusqu’à 700 fois les limites autorisées.
23 mai
- Japon : nouveau point sur l’eau contaminée par TEPCO. Il y a 290 000 m3 dans 940 cuves et 94 500 m3 dans les sous-sols des réacteurs. La vidange des réservoirs creusés dans le sol, qui fuient, se poursuit. Les taux de tritium dans les eaux souterraines continuent de monter, et, nouvelle source d’inquiétude pour la compagnie, les cuves s’érodent avec le temps et il faut les surveiller pour éviter de nouvelles fuites. 280 de ces cuves ne sont garanties que pour 5 ans. Les différents essais pour purifier l’eau ne donnent toujours aucun résultat concret (rappelons-nous que c’est Areva qui prétendait fournir une usine clé en main dans les jours qui ont suivi l’accident : ce n’était qu’un moyen de faire de la communication !).
- Japon : TEPCO ne le dit pas ouvertement, mais la firme est confrontée à un dilemme : si le gouvernement donne son autorisation pour le redémarrage de réacteurs, une partie du personnel qualifié devra s’occuper de la maintenance de ces réacteurs… ce qui fera moins de personnes disponibles pour le suivi de la catastrophe sur place… Or TEPCO a déjà beaucoup de mal à maintenir les effectifs présents à un niveau correct (autour de 3000 personnes) du fait que les taux de contamination obligent à changer souvent d’intervenants. Et ce n’est pas mieux à l’extérieur du site : alors que le gouvernement a prévu la création de 2124 emplois pour la décontamination, seuls 312 postes sont actuellement pourvus. Donc redémarrer des réacteurs, c’est prendre le risque de perdre la main sur le contrôle des réacteurs de Fukushima qui ne sont toujours pas à l’arrêt.
24 mai
- Japon : Anand Grover, rapporteur spécial pour les droits à la santé aux Nations Unies a lancé un appel au Japon pour qu’il intensifie les mesures de contrôle d’exposition à la radioactivité, en lien avec l’accident de Fukushima. Il demande que le suivi médical des enfants soit systématiquement fait dans les zones où les gens reçoivent plus d’un millisievert par an… ce qui va bien au-delà des zones évacuées et concerne au moins 8 millions de personnes. Il se heurte ainsi à la politique du gouvernement japonais qui pour le moment n’interdit les territoires qu’au delà de 20 millisievert par an. Le rapporteur demande que le gouvernement prenne en compte les analyses indépendantes et en particulier les analyses d’urines faites auprès des enfants qui montrent souvent une contamination inadmissible.
- Grande-Bretagne : deux réacteurs de la centrale de Torness, en Ecosse, appartenant à EDF, ont du être stoppés du fait de la présence trop importante d’algues dans l’eau de mer servant au refroidissement. Les algues auraient pu obstruer les canalisations.
- Japon : dans un laboratoire de recherche situé à Tokai-mura (à mi-chemin entre Tokyo et la centrale de Fukushima), quatre chercheurs provoquent une réaction incontrôlée en projetant un rayonnement intense de protons sur de l’or. Les 4 chercheurs prennent une dose de radioactivité supérieure à la limite annuelle, 51 autres chercheurs présents dans le bâtiment prennent des doses moindres. Les bâtiments sont contaminés. Mauvais réflexe : les chercheurs mettent en route des ventilateurs non équipés de filtres et la radioactivité est rejetée à l’air libre. 100 milliards de becquerels sont ainsi retombés autour du site, heureusement avec des demi-vies très courtes. Les populations qui habitent autour ont été informées avec un retard de 30 heures. Le laboratoire appartient à Japan Atomic Energy Agency, par ailleurs propriétaire du surgénérateur de Monju, en panne depuis ses débuts.
- France : l’association française des malades de la thyroïde annonce qu’elle porte plainte contre l’Etat français devant la Cour européenne des droits de l’Homme. Ceci fait suite à l’épuisement en novembre 2012 des poursuites judiciaires engagées en France contre les responsables des mensonges autour du nuage de Tchernobyl et le manque de mesures de protection concernant l’alimentation.
25 mai
- Japon : alors que le gouvernement essaie de faire passer l’idée qu’il sera bientôt possible de revenir dans une partie de la zone évacuée, le quotidien Asahi rappelle qu’à Tchernobyl, la population a été évacuée pendant les cinq premières années jusqu’à une limite d’exposition de 5 mSv. Au Japon, pour le moment, seuls ceux exposés à plus de 20 mSv ont pour le moment été évacués. Descendre à 10 mSv supposerait de déplacer 70 000 personnes supplémentaires. Alors que la législation japonaise prévoit qu’un ouvrier qui est exposé à plus de 5 mSv peut faire reconnaître les maladies engendrées en maladies professionnelles, il y a donc des gens qui vivent bien au-delà de ce seuil. Asahi rappelle que l’évacuation à 5 mSv a été débattue lors d’un conseil des ministres le 28 octobre 2011… et repoussé pour des raisons économiques et politiques et le seuil de 20 mSv fixé le 4 novembre 2011. Alors que le gouvernement dit vouloir faire tomber les seuils d’exposition à 1 mSv, aucune date n’est avancée et pour cause : avec un nuage radioactif qui continue de s’échapper des réacteurs en perdition et une décontamination au point mort, rien ne laisse envisager que l’on puisse obtenir de redescendre à un tel taux avant de nombreuses années.
27 mai
- Japon : le quotidien Asahi s’est procuré en avance le prochain rapport de l’UNSCEAR, organisme des Nations Unies chargé de la protection contre les rayonnement ionisants. Ce rapport souligne les nombreuses incertitudes des mesures. Il estime toutefois que les contaminations au niveau de la thyroïde par l’iode radioactif est trente fois moins important qu’à Tchernobyl du fait que 80 % du nuage radioactif est parti en mer. Au niveau du corps entier, cette exposition serait dix fois moindre qu’à Tchernobyl. Ce rapport, qui sera présenté à l’ONU en septembre prochain ne fait pas pour le moment le point sur la contamination qui suit du fait de l’ingestion d’aliments contaminés ni sur la suite des retombées radioactives des autres isotopes qui se poursuivent toujours.
28 mai
- Corée du sud : deux réacteurs nucléaires sont arrêtés et deux chantiers mis en veille dans le cadre d’une enquête judiciaire portant sur une corruption de fonctionnaires portant sur l’achat de pièces non certifiées pour ces réacteurs.
- Japon : un avion F15 de l’armée américaine s’écrase au large de l’île d’Okinowa. Rappelons qu’aucun réacteur au monde ne résisterait au choc avec un avion de ce type et que la situation serait encore plus catastrophique pour un réacteur accidenté comme ceux de Fukushima.
- Japon : la NRA annonce constituer 3 équipes d’une vingtaine d’inspecteurs chargés d’analyser les dossiers de sûreté de chaque réacteur en fonction des nouvelles normes mises en place. L’examen de chaque dossier pourra prendre entre six mois et un an. Comme il y a une cinquantaine de réacteurs encore potentiellement redémarrable, cela prendra donc entre 8 et 16 ans… Il faudra ensuite s’assurer d’avoir le consentement des autorités locales et de la conformité des plans d’évacuation d’urgence dans un rayon de 30 km. Autant dire, que sauf passage en force du gouvernement, les réacteurs ne sont pas près d’être remis en marche.
29 mai
- Japon : la NRA a non seulement interdit définitivement le redémarrage de la centrale de Tsuruga, mais s’inquiète maintenant de la résistance des piscines de stockage du combustible usagé présentes sur place.
30 mai
- Japon : la NRA transmet un ordre écrit à Japan Atomic Energy Agency officialisant ainsi l’interdiction de redémarrer le surgénérateur de Monju. Ce réacteur est à l’arrêt depuis une fuite de sodium en 1995.
- Japon : le Réseau Sortir du nucléaire publie un témoignage sur la contamination masquée. Alors que les autorités incitent les habitants à revenir, certains méfiants demandent aux associations de faire des mesures de radioactivités. lors d’une visite dans un village proche de la centrale (2 km), le compteur permanent de TEPCO indique 17 microsieverts/heure… ce qui ferait déjà 153 milliSieverts par an, alors que le Japon interdit plus de 20 milliSieverts par an… et les instances internationales 1 milliSieverts. Mais plus inquiétant : une mesure faite par les habitants au même endroit indique 35 microsieverts, soit le double. Comment cela est-il possible ? Les compteurs de TEPCO sont-ils faussés ? Les centaines de compteurs mis en place par TEPCO mesurent la radioactivité à plus de 2m du sol… alors que les associations le font à 1 m du sol. Dans des villages plus éloignés, où le gouvernement incite les gens à revenir, les associations ont mesuré 2 microsieverts/h à l’entrée des maisons (ce qui fait 18 microsieverts par an, proche de la limite), mais ce taux monte à 10 microsieverts dès que l’on s’éloigne un peu de la rue pour entrer dans les jardins. Ce qui est déjà 5 fois trop pour les limites japonaises. Seule la rue a été vaguement « décontaminée ». Les arbres, plus encore les résineux, présentent des taux de contamination importants et fort loin de la centrale. Et il n’est pas possible de décontaminer des végétaux.
- Japon : le maire de Namié et des avocats représentant 11 602 personnes, soit plus de la moitié de la population de la commune, déposent une plainte concernant les indemnisations : ils demandent que l’indemnité de 770 euros par mois et par personne passe à 2700 euros. C’est le nombre le plus important de personnes qui portent plainte pour le moment et c’est la première fois que c’est financé par une collectivité.
- Japon : la NRA envoie cinq inspecteurs pour vérifier les dires de TEPCO concernant les piscines de combustibles usés du réacteur n°1. Il s’agit de savoir si ces piscines fuient ou non. Les doses sont si importantes à cet endroit là du réacteur que les inspecteurs devront se faire un avis en moins de 5 minutes.
- Japon : l’agence japonaise des sciences et technologies marines a indiqué que 4 mois après l’accident de Fukushima, une contamination au césium 134 a été mesurée jusqu’à une profondeur de 7 553 m dans une fosse située à 110 km de la centrale.
31 mai
- France : dans le cadre de la loi sur la transition énergétique, Delphine Batho annonce qu’y sera inscrite une augmentation de la responsabilité civile des exploitants de centrale nucléaire : ils devront en cas d’accident payer jusqu’à 700 millions d’euros contre 91,5 actuellement. A comparer au coût possible d’un accident : comme cela peut aller jusqu’à 5300 milliards selon les scénarios de l’IRSN, les exploitants ne sont donc impliqués que jusqu’à hauteur de… 0,01 %. Qui paiera les autres 99,99 % ?
- Japon : alors que le gouvernement a déjà déboursé plus de 30 milliards d’euros pour maintenir hors faillite TEPCO, la compagnie électrique lance un appel pour une aide financière plus importante. Elle demande immédiatement 4,5 milliards de plus. TEPCO indique que, non seulement elle doit financer le chantier de la catastrophe, les indemnisations à verser à 160 000 personnes déplacées, mais maintenant, en plus, elle doit répondre sur le terrain juridique à de nombreux procès : personnes expulsées, entreprises arrêtées, production agricole détruite, frais de nettoyage par les collectivités publiques, demandes de financement du suivi médical, remboursement des contrôles de radioactivité… et même les actionnaires qui s’estiment lésés devant les manquements de la compagnie et qui réclament à eux seuls 42 milliards d’euros. Aux 30 milliards d’euros donnés par le gouvernement à TEPCO, il faut ajouter 10 milliards d’euros rien qu’en 2013 comme aide aux collectivités pour la décontamination des zones touchées par la radioactivité.
- Japon : une équipe de scientifiques suggère de créer un « mur de glace » en gelant les sols à -50°C sous les réacteurs accidentés pour empêcher la radioactivité de s’écouler en mer. Le coût énergétique serait très élevé (d’autant que les réacteurs rejettent de l’eau très chaude !). Un budget a été débloqué pour faire une étude complète sur le sujet.
- Japon : TEPCO annonce que pour 699 intervenants (sur 27 000) dans la centrale, la limite d’exposition a été relevée de 20 à 100 mSv par an car ils sont indispensables au contrôle de la situation. Sur les 699, 122 ont déjà dépassé 75 mSv au cours des trois premiers mois de l’année. Ceux-là sont d’ors et déjà sacrifiés.
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