Fukushima, juin 2014

1er juin

  • Japon : un train entre pour la première fois depuis l’accident dans la zone évacuée. Il dessert la gare de Nahara, commune évacuée en voie de réinstallation. 160 passagers étaient dans le train et une vingtaine d’employés municipaux ont rouvert la mairie à cette occasion.
  • Japon : une manifestation contre le projet de réouverture de la centrale de Sendaï a réunit à Tokyo 1300 personnes selon la police, 10 000 selon les organisateurs.
  • Japon : lancement de la campagne Super cool Biz pour inciter les gens à s’habiller légèrement plutôt que d’avoir recours à la climatisation.
  • France : en clôture des Nuits sonores à Lyon, le groupe allemand Kraftwerk joue « Radioactivity » (initiée en 1976) alors que défile derrière eux en alternance en immenses lettres de feu les différentes catastrophes. Le morceau s’allonge à chaque nouvel accident, se terminant maintenant par Fukushima…

2 juin

  • Suisse : les médias révèlent que les autorités ont caché pendant un an et demi la découverte de produits radioactifs dans une ancienne décharge lors de la construction d’une autoroute. Il s’agit de stock de peinture au radium, une peinture utilisée jusqu’en 1963 pour rendre les montres lumineuses la nuit. 50 ans après, la peinture présente encore jusqu’à 2 millions de becquerels par kilo !
  • Japon : polémique après la révélation de l’ancien directeur de la centrale : TEPCO aurait demandé au gouvernement dans la nuit du 14 au 15 mars 2011, l’autorisation d’abandonner le site de Fukushima. Le gouvernement aurait alors refusé. C’était juste avant l’explosion du réacteur n°2. Selon Goshi Hosono, alors ministre de l’environnement, interrogé par le quotidien Asahi , il y aurait bien eu cette demande de la part de la direction de TEPCO à Tokyo, mais pas de la part du directeur de la centrale. Celui-ci aurait seulement demandé que ne restent sur place que les personnes indispensables… ce qui a provoqué la fuite de 90 % du personnel. Dans les mémoires de l’ancien directeur, décédé depuis d’un cancer, on peut lire que celui-ci expliquait au ministre qu’il ne savait pas ce qui pouvait se passer, mais qu’il n’était pas exclu que le nord-est du Japon soit entièrement contaminé et invivable : « La situation va devenir plus grave qu’à Tchernobyl, peut-être pas exactement comme dans le film le syndrome chinois, mais quelque chose comme cela ». En gros, le directeur n’en savait pas plus qu’un simple militant antinucléaire.
  • Japon : TEPCO relâche en mer 833 m3 d’eau pompée en amont des réacteurs.
  • Japon : TEPCO annonce avoir retiré 968 assemblages de la piscine du réacteur n°4 soit 63 % du total.
  • Japon : TEPCO annonce le lancement du chantier pour la construction d’une barrière souterraine par le froid. Les essais se font dans un premier temps en amont des réacteurs. 1550 trous de 30 mètres vont être creusés pour y faire passer un liquide à -30°C. Cela va coûter 230 millions pour la construction et, si cela marche, cela consommera 45 millions de kWh par an, la consommation de 13 000 foyers. Le plan prévoit de geler les sols d’ici mars 2015 au moins jusqu’en 2020.

3 juin

  • Japon : le gouvernement annonce une révision de la loi sur la responsabilité financière en cas d’accident nucléaire. Celle-ci prévoit actuellement que c’est l’exploitant qui doit tout payer… loi qui n’a pas pu être appliquée pour l’accident de Fukushima : le gouvernement a dû renflouer TEPCO à de multiples reprises pour lui éviter la faillite.
  • Japon : il n’y a pas que les ingénieurs et les ouvriers qui ont fui, à 90 %, au moment de l’accident. Le quotidien Asahi, continuant à publier le témoignage de l’ancien directeur, annonce que les inspecteurs de la NISA (devenue depuis NRA) se sont, dans un premier temps, réfugiés dans une salle technique à 5 km avant d’aller s’installer dans la ville de Fukushima, à 50 km. Ceci fait que les seules informations concernant l’accident dont disposait le gouvernement, provenaient de la direction de TEPCO. La loi prévoit que les inspecteurs doivent rester dans la salle de contrôle, mais dans une limite d’exposition de 100 mSv.

 4 juin

  • Suisse : l’Inspection fédérale de la sûreté nucléaire publie trois scénarios d’accidents majeurs dans une centrale nucléaire suisse. Ce rapport souligne qu’en cas de conditions météorologiques défavorables, les régions situées au-delà des 20 km retenus habituellement, pourraient devoir être évacuées. Et selon le sens du vent, cela peut toucher n’importe quelle région du pays. Ces scénarios sont pourtant très insuffisants : alors que ceux de références jusqu’à maintenant ne prévoyaient pas une fuite de radioactivité de plus de deux heures, les experts ont pris cette fois comme hypothèse la plus grave, une fuite de 48 heures. Pour Fukushima, on en est déjà à 28 000 heures et ce n’est pas fini !
  • Japon : découverte de fuites sur deux cuves de stockage des eaux de pluie contaminées. TEPCO estime les quantités à 4 m3. Cette eau aurait dû être retenue par les digues prévues à cet effet, mais malheureusement une vanne a été laissée ouverte et l’eau s’est écoulée dans le sous-sol.
  • Japon : TEPCO fait des découvertes étonnantes en creusant les futurs puits pour la création d’un mur gelé : elle a trouvé jusqu’à 3100 Bq/litre de tritium dans de l’eau pompée en amont des réacteurs... alors que le tritium vient en principe des réacteurs.

5 juin

  • Japon : le quotidien Asahi a découvert dans les confidences de l’ancien directeur de Fukushima l’existence de 772 interrogatoires par la commission d’enquête gouvernementale représentant 1479 heures d’enregistrement. Le quotidien demande que ces entretiens soient rendus publics. Le quotidien a reçu le soutien d’actionnaires de TEPCO et d’autres personnes qui ont menacé d’engager une procédure légale. Le gouvernement va devoir répondre sur 30 jours. Il dit vouloir d’abord demander l’autorisation aux personnes interrogées.
  • Japon : TEPCO annonce qu’une fuite dans le réacteur n°1 détectée par un robot laisse passer de 0,75 à 1,5 m3/h d’eau très contaminée. TEPCO étudie comment obstruer cette fuite, sachant qu’il est impossible de faire faire le travail à des humains.

6 juin

  • Japon : TEPCO reconnaît ne pas avoir fait de vérifications sur les cuves qui ont fui le 4 juin dernier depuis le mois de mars. TEPCO promet une nouvelle fois de renforcer les contrôles.
  • Japon : le quotidien Asahi a interrogé 72 hommes politiques ce qui a permis de retrouver 11 des 772 personnes interrogées par la commision d’enquête parlementaire. 10 d’entre elles disent être d’accord pour la publication de leur entretien, dont l’ancien premier ministre Naoto Kan et son chef de cabinet Yukio Edano.
  • Japon : alors que les niveaux de contamination mesurés sur le site sont toujours en hausse, ceux en mer montent également, de plus en plus loin, bien au-delà du port de la centrale.
  • France : en 2008, les élus de la commune de Grand (Vosges) s’était portés volontaires pour accueillir des déchets radioactifs faiblement radioactifs à vie longue. Cela avait provoqué la colère des habitants. Une nouvelle équipe municipale a été élue en mars 2014 et a voté à l’unanimité l’annulation de la délibération de 2008.

7 juin

  • Japon : une enquête montre que le gouvernement a oublié de déclarer en 2012 et 2013 à l’AIEA, Agence internationale de l’énergie atomique, un stock de 640 kg de plutonium présent dans les piscines de stockages de la centrale de Genkai. Le gouvernement a expliqué que l’arrêt des réacteurs dans le pays avait provoqué des erreurs dans la comptabilisation des produits stockés. Il s’agit là de combustible Mox d’où le plutonium peut difficilement être extrait pour en faire un usage militaire.
  • Japon : Satoru Tanaka devient membre de la NRA. Président de la société pour l’énergie nucléaire, il enseignait à l’Université de Tokyo dans le cadre d’un partenariat avec TEPCO. La firme a financé les cours à hauteur de 860 000 euros, cours qui ont été arrêtés en septembre 2011.

8 juin

  • Japon : le gouvernement avait adopté comme limite de décontamination à atteindre, 20 mSv/an. Pour atteindre ce chiffre, le calcul a tenu compte qu’à l’intérieur des maisons en béton, le rayonnement est moins intensif et il a supposé que les habitants passeraient plus de 16 heures sur 24 à l’intérieur... ce qui permet de tolérer en extérieur jusqu’à 0,23 mSv/h. Alors que les communes demandent toujours à ce que l’on prenne pour base l’ancienne limite de 1 mSv/an, le gouvernement, lui, veut aller dans l’autre sens, en doublant la dose admissible. Pour cela, il ne modifierait pas la limite de 20 mSv/an... mais estimerait que les personnes peuvent rester à l’intérieur des bâtiments au moins 20 heures sur 24. Et évidemment, en ne sortant que dans les zones décontaminées soit souvent moins de 30 % des surfaces des communes. Le manque d’argent est en train de provoquer des contorsions pseudo-scientifiques qui vont avoir comme conséquence que l’on aura au Japon des personnes qui vivront dans un environnement hautement radioactif.

9 juin

  • Japon : TEPCO a procédé au quatrième rejet en mer d’eau souterraine pompée en amont. Le volume augmente à chaque fois : 1563 m3 qui ont été rejetés en 6 heures.
  • Japon : le gouvernement envisage la construction d’une ville nouvelle pour le logement des 5000 personnes qui sont en permanence sur le site de la centrale. On s’installe dans la durée...
  • Japon : le gouvernement veut expérimenter une ferme contrôlée par ordinateur qui pourrait ainsi cultiver les terres contaminées sans présence humaine en zone interdite. Nous ne sommes pas le 1er avril, mais cela y ressemble.
  • Japon : un professeur interrogé par le site Fukushima Diary explique que chez les enfants de la préfecture de Fukushima, le taux de cancer de la thyroïde a déjà été multiplié par quarante ; que c’est le seul chiffre disponible. Les données à l’extérieur de la préfecture de Fukushima et celles concernant les adultes ne sont pas communiquées par les autorités.

10 juin

  • Japon : entretien exclusif avec Naoto Kan sur le site de Reporterre (http://www.reporterre.net/spip.php?article5979). Le premier ministre au moment du début de l’accident raconte comment il l’a vécu. Il dénonce notamment les mensonges de TEPCO rappelant qu’à ce jour les liaisons en vidéo-conférences entre le siège de l’entreprise à Tokyo et la direction de la centrale n’ont toujours pas été rendues publiques. Il rappelle qu’il a été envisagé d’évacuer à 250 km de la centrale, ce qui incluait Tokyo et 50 millions de personnes... et que ce qui a évité cela, c’est uniquement le sens du vent qui heureusement a entraîné 80 % de la radioactivité vers la mer. Sur la sortie du nucléaire, il fait le constat que le pays vit sans nucléaire depuis bientôt un an et que donc il est possible de continuer ainsi.
  • France : publication du rapport de la commission parlementaire sur le coût du nucléaire. Rapporteur du texte, Denis Baupin, député EELV, dénonce le secret autour des coûts, la sous-estimation systématique par les acteurs, et rappelle que le prolongement des actuels réacteurs va nécessiter selon la Cour des comptes des investissements à hauteur de 110 milliards d’€, soit 2 milliards par réacteur. Le coût du démantèlement n’est pas connu, mais les chiffres donnés actuellement sont largement sous-estimés. Nucléaire ou pas, le coût de l’énergie va augmenter et l’avenir est à la maîtrise des consommations.
  • France : Greenpeace produit une contre-enquête sur le coût du nucléaire. Selon l’association, ce n’est par 2 milliards qu’il faut prévoir par réacteur, mais 4,35 milliards. Ce qui place le prix du MWh nucléaire à 133 €, bien au-dessus du prix de l’éolien terrestre (40 à 80 € par MWh) et sensiblement au niveau le moins cher du solaire, dont le prix baisse très rapidement.
  • Japon : l’Institut national des sciences industrielles et technologiques publie une estimation des coûts de décontamination pour le périmètre évacué. Selon ses estimations, il faudrait 4,7 milliards d’euros pour décontaminer la zone centrale où l’on dépasse 50 mSv/an (les essais faits par le gouvernement pour le moment se sont avérés peu probants), 13,7 milliards pour la zone en cours de traitement (entre 20 et 50 mSv/an) et encore 7,4 milliards pour la gestion des déchets collectés pour une durée de trente ans. Cela ne concerne pas ce qui se passe sur le site de la centrale... et ne tient pas compte du renouvellement de la pollution radioactive qui se poursuit inlassablement.
  • Japon : un robot envoyé dans le réacteur n°1 a pu mesurer la température de l’eau qui noie l’actuel cœur du réacteur. Il a trouvé 35°C, ce qui signifierait que la réaction nucléaire est, soit très faible, soit arrêtée. TEPCO n’en tire pour le moment aucune conclusion. L’entreprise cherche d’abord à s’assurer que le magma radioactif soit entièrement submergé pour limiter les émissions de radioactivité.
  • Japon : le Ministère de l’environnement reconnaît que les essais de décontamination en « zone de retour difficile » (entre 20 et 50 mSv/an) ne sont guère concluants et n’ont pas permis de passer en dessous de 20 mSv/an.
  • Japon : selon le site Fukushima diary, en 2011, on pouvait mesurer du césium 134/137 dans 37 % des selles des bébés du district de Kanto-Tohoku, région regroupant 7 préfectures dont celle de Tokyo.
  • Japon : selon un rapport officiel, plus de 50 enfants ont déjà subi l’ablation de la thyroïde dans la préfecture de Fukushima.

11 juin

  • Japon : après l’accident, la culture du riz avait été interdite dans 12 communes. Ce printemps, le gouvernement a autorisé la reprise de la culture dans 6 de ces communes, annonçant un taux de radioactivité suffisant bas. Cela concernait 5600 hectares de rizières dans lesquels les agriculteurs peuvent revenir travailler de jour, alors qu’ils doivent continuer à vivre plus à l’écart. Mais les agriculteurs ne semblent pas pressés de revenir : à Minami-Soma, 3,6 % des rizières ont été plantées, c’est 0,1 % à Namie et Ôkuma, 0,06 % à Katsurao, 0 % à Futuba. Les agriculteurs estiment que la contamination reste trop forte et n’ont fait que quelques plantations pour pouvoir faire des analyses. Ceux-ci sont donc plus responsables que le gouvernement.
  • Japon : selon TEPCO, une mesure dans un canal de dérivation des eaux vers la mer présente un taux de radioactivité de 1,7 millions de Bq/m3, ce qui dépasse la limite de 200 000 Bq/m3 que s’est fixée l’entreprise pour les rejets en mer. Ceci deux jours après un important rejet en mer. On peut penser que ce qui a été rejeté était beaucoup trop radioactif, mais c’est trop tard !
  • Japon : selon TEPCO, la catastrophe a déjà coûté 71 milliards d’euros. Des associations disent que cela ne prend en compte que ce qui se passe sur le site. Si on ajoute tout le reste (prise en charge des personnes déplacées, décontamination...) on en serait déjà à 280 milliards d’euros, soit un prix de l’ordre de grandeur de l’ensemble de la construction des tous les réacteurs nucléaires du pays.

12 juin

  • Japon : le quotidien Asahi poursuit son enquête : après que le premier ministre de l’époque ait indiqué qu’il avait envoyé au siège de TEPCO, en mars 2011, un fonctionnaire pour transmettre ce qui se passait au gouvernement, TEPCO se disant débordé, le média a obtenu l’autorisation de ce fonctionnaire de publier ses rapports. Ken’ichi Shimomura raconte qu’à plusieurs reprises, TEPCO a demandé l’autorisation de faire partir ses salariés du centre de commandement de la centrale, mais que le gouvernement a refusé. Il dénonce de multiples autres manipulations : ainsi les ouvriers qui sont partis de la centrale ne se sont pas réfugiés à quelques kilomètres, mais ont rejoint une autre centrale nucléaire (Fukushima Dai-ni) à 12 km de l’accident pour pouvoir bénéficier de contrôle sur les doses de radioactivité qu’ils ont reçues. Le quotidien révèle que bizarrement Ken’ichi Shimomura n’a pas été interrogé par la Commission d’enquête gouvernementale.
  • Japon : TEPCO publie ses statistiques de l’exposition des travailleurs du site. Fin avril 2014, on en est à 34 145 personnes qui sont passées sur le site dont 29 975 sous-traitants. Selon TEPCO, la plus forte dose reçue par une personne sur le site est de 102,69 mSv... soit à peine plus que la limite autorisée (100 mSv sur 5 ans).
  • Japon : un expert du nucléaire confie au site Enenews : « Les cœurs fondus des réacteurs ne sont pas restés d’un bloc à Fukushima, comme le prétend le gouvernement. Je pense que le combustible nucléaire s’est éparpillé partout, qu’il s’est collé aux murs. Il se peut qu’il faille construire un sarcophage analogue à celui de Tchernobyl. Rien n’a été fait ; d’ici à ce qu’ils s’en occupent, je serai mort depuis longtemps ».
  • Japon : 23 % des enfants de la province d’Ibaraki, voisine de Fukushima, soit 369 sur 1615 examinés, ont été classés dans la catégorie « suivi médical obligatoire » après un premier examen de la thyroïde. Autant dire qu’ils présentent des indices suspects. Au moins 4 des enfants présentent une anomalie thyroïdienne visible sans échographie. Le nuage d’iode radioactif ne s’est donc pas arrêté à la frontière administrative de la province de Fukushima.

13 juin

  • États-Unis - Japon : les compagnies des États-Unis qui sont sollicitées pour venir intervenir sur le site de Fukushima ont demandé que le Japon signe la convention internationale de responsabilité civile suite à un accident nucléaire. Pour le moment, cette convention n’a été signée que par les États-Unis, l’Argentine, le Maroc et la Roumanie et ne peut être promulguée. Le gouvernement japonais a répondu qu’il allait proposer la ratification au parlement.
  • Japon : selon un sondage, 52 % des Japonais sont contre le redémarrage des réacteurs nucléaires, 34 % sont pour, les autres ne se prononcent pas.
  • Japon : la NRA a publié une carte de la pollution radioactive sous-marine. Il en ressort qu’à part quelques kilomètres autour de la centrale de Fukushima, il y a d’autres sources de pollution : les estuaires de rivières descendant des montagnes contaminées. Ainsi, alors que la pollution atteint entre 1000 et 2000 Bq/kg en césium 137, entre 4 et 6 km de la centrale, cela monte à 2700 Bq/kg à l’estuaire du fleuve Abukuma à 80 km au nord de la centrale.
  • Japon : un rassemblement d’un millier de personnes proteste à Kagoshima contre un éventuel redémarrage de la centrale voisine.

14 juin

  • France : quatre immigrés albanais clandestins qui cherchaient à se rendre en Grande-Bretagne se sont cachés dans un camion... qui se rendait sur l’usine de retraitement de La Hague. Ils n’ont été découverts que longtemps après sur le site nucléaire, ce qui a provoqué des protestations aussi bien des écologistes que des syndicats qui se demandent comment une telle négligence est possible.
  • France : sur le chantier de l’EPR de Flamanville (Manche), EDF annonce avoir rebouché correctement les trous détectés dans le béton (dénoncés par le Canard enchaîné du 4 juin 2014). Plusieurs médias s’étonnent de ce rafistolage et rappelle qu’en cas de non démarrage avant fin 2016, toutes les procédures juridiques seront à refaire.
  • Japon : le gouvernement annonce un budget de 160 millions d’euros pour l’aide aux exportations alimentaires, c’est 14 fois plus qu’en 2012.

15 juin

  • Japon : séisme de magnitude 5,8 au large de la préfecture de Fukushima, fortement ressenti sur le site de la centrale accidentée. Selon TEPCO, sans conséquence détectée sur le site.
  • Japon : il existe un centre d’écoute téléphonique style SOS Suicide dans la province de Fukushima. Ce centre a communiqué le nombre d’appels reçus : 13 677 en 2010, 16 649 en 2011, 17 881 en 2012, 18 194 en 2013. Il signale qu’en 2011, la hausse était principalement due aux personnes qui avaient tout perdu dans le tsunami, mais que depuis 2012, ce sont les conflits familiaux qui poussent au désespoir : faut-il ou non partir de la région ?
  • Japon : un éleveur de chevaux qui est resté dans une ferme proche de la zone interdite s’inquiète : quatorze des quinze poulains nés ce printemps sont déjà morts.

16 juin

  • États-Unis-Japon : la société Kurion qui travaille déjà sur la gestion des déchets radioactifs du site de recherche militaire de Hanford annonce sa venue prochaine sur le site de Fukushima pour y installer une usine de traitement mobile pour en théorie extraire le césium radioactif de l’eau contaminée. Preuve que TEPCO n’arrive pas à faire fonctionner l’usine ALPS qui est censée remplir le même rôle. Et on notera qu’enlever le césium ne signifie pas enlever la radioactivité produite par des centaines de radio-éléments différents (ALPS était censé en enlever 32 différents). Kurion annonce pouvoir traiter 300 m3 par jour... alors que la catastrophe produit 400 m3 par jour.
  • France : la région Basse-Normandie s’inquiète du manque de personnel pour les entreprises chargées du démantèlement : il faut 600 personnes pour un chantier sur le site Areva de la Hague or il n’y a pas assez de bras. Un quart des effectifs actuels a plus de 50 ans. La région estime que l’image négative de ce secteur provient d’une méconnaissance !
  • Japon : Nobuteru Ishihara, ministre japonais de l’environnement, provoque la colère du gouverneur de la région de Fukushima en déclarant qu’il suffit de donner suffisamment d’argent pour que les élus locaux acceptent le stockage des déchets nucléaires. C’est pourtant bien comme cela que ça se passe en France, non ?
  • Japon : alors que les explications du gouvernement restent floues, certains élus consultés pour l’entreposage des déchets nucléaires, proposent de louer les terrains à l’État pour 30 ans, plutôt que de les vendre, pour être sûr qu’au bout de ce délai, l’État soit obligé de reprendre les déchets.
  • Japon : deux séismes de magnitude supérieure à 5,5 dans la même journée, au large de Fukushima.

17 juin

  • Japon : depuis le mois d’avril, TEPCO essaie de congeler 11 000 tonnes d’eau radioactive qui stagne dans deux fosses situées sous les réacteurs n°2 et 3. TEPCO reconnaît aujourd’hui que cela ne fonctionne pas, avançant que le niveau de l’eau fluctue trop et l’empêche de se figer en glace. Autre explication possible : l’eau se renouvelle et de l’eau chaude provenant du voisinage du cœur en fusion vient réchauffer en permanence cette eau qui fuit lentement en mer. TEPCO va essayer d’intensifier la congélation.
  • Japon : la NRA écarte les dossiers de deux réacteurs nucléaires jugés insuffisamment préparés. Concernant le réacteur n°2 de Tokaï, l’exploitant dit prévoir de recouvrir les gaines électriques inflammables alors que la NRA demande qu’elles soient remplacées. Comme il y a des dizaines de kilomètres de câbles, cela aurait un coût énorme et la centrale pourrait ne jamais redémarrer. Concernant la centrale de Higashidôri, elle n’est pas aux nouvelles normes sismiques et sa remise à niveau coûterait aussi très cher.
  • Japon : le quotidien Asahi continue à publier des témoignages. Tetsuro Fukuyama, haut fonctionnaire, avait la charge de coordonner l’évacuation des populations. Le 11 mars au soir, une évacuation a été organisée dans un rayon de 3 km, le 12 mars au matin, on est passé à 10 km, le soir à 20 km puis le 15 mars, à 30 km. Mais cette dernière évacuation n’a pas été menée à bien car les premiers évacués se trouvaient déjà logés de manière précaire dans cette zone, le manque de moyen et les embouteillages ont fini par bloquer les mouvements... et finalement l’ordre a été transformé en « évacuation volontaire ». Conséquence évidente de tout cela : les évacués et les résidents des zones situées entre 20 et 30 km ont été exposés à de fortes doses de radioactivité. Les conséquences sanitaires sont encore à venir.
  • Japon : des chercheurs japonais ont mesuré l’irradiation interne de 9 personnes âgées de 60 à 74 ans vivant à Minami-Sôma, à 30 km au nord de la centrale, à la limite de la zone évacuée. Ces personnes disposant d’un jardin, ont continué à manger des produits de leur production. Ils ont trouvé des doses de contamination importante (de 3230 à 15 918 Bq/kg, alors que la limite est normalement en-dessous de 50). Cette contamination interne vient s’ajouter à la contamination externe. Après les avoir persuadées de ne plus consommer leur production, ni champignon, ni gibier, l’irradiation interne a baissé de moitié en quelques mois, mais reste préoccupante.
  • Japon : réunion des pédiatres de la région de Fukushima. Première constatation : il y a beaucoup moins de médecins qu’avant, nombre d’entre eux ont préféré quitter la région (eux, ils savent ce que provoque à long terme la radioactivité, même à faible dose). Deuxième constat : il y a bien une multiplication des saignements de nez chez les enfants en école primaire et ceci au moins jusqu’à Tokyo. Enfin, globalement, les nouveau-nés sont plus faibles et plus malades.
  • Japon : nouveau séisme de magnitude 5,3 à l’est de Tokyo.

18 juin

  • Japon : alors que des demandes d’autorisation de redémarrage ont été déposées pour ces six centrales nucléaires : Tomari (Hokkaïdô), Takahama et Ôï (Fukui), Ikata (Ehimé), Genkaï (Saga) et Sendaï (Kagoshima), le quotidien Asahi a fait une enquête exhaustive auprès des maisons de retraite et des hôpitaux se trouvant dans un rayon de 30 km autour des centrales. Il s’avère que 204 maisons de retraites sur 823 (soit 25 %) et 18 hôpitaux sur 217 (soit 8 %) disposent d’un plan d’évacuation en cas d’accident. Le quotidien rappelle que ce sont ces établissements qui ont eu le plus de mal à évacuer leurs résidents au moment de la catastrophe de Fukushima... et que manifestement le discours gouvernemental concernant la validité des plans d’évacuation est pour le moins mensonger.
  • Japon : les eaux pompées en amont des réacteurs présentent maintenant un taux de radioactivité de plus de 2000 Bq/l. TEPCO s’était fixé initialement une limite à 500 Bq/l d’où un changement de discours : on continue à pomper, on mélange cela avec de l’eau de mer pour diluer la radioactivité et on rejette en mer... Et comme on peut diluer autant qu’on veut, la question de la limite ne se pose plus. Depuis le début des manipulations sur la radioactivité, c’est toujours la solution qui est finalement retenue, car c’est la seule qui fait baisser la densité de radioactivité... sans évidemment changer quoi que ce soit aux quantités !
  • Japon : le CIO, comité international olympique, répond à une lettre signée par des médecins qui l’alertent sur les risques pour la santé si les athlètes viennent au JO à Tokyo en 2020. Le CIO estime qu’au vu des informations transmises par le gouvernement japonais, il n’y a pas lieu de s’inquiéter.
  • Chine : l’administration nationale des affaires océaniques s’inquiète de la présence de césium 134 dans les eaux à proximité de la côte chinoise. Ce radionucléide provient des rejets de la centrale de Fukushima.

19 juin

  • Japon : TEPCO annonce qu’il n’est pas possible de continuer à vider la piscine du réacteur n°4 car la piscine centrale est saturée. Initialement, les ingénieurs pensaient pouvoir retirer certains combustibles usés de cette piscine centrale et les stocker à sec, pour laisser la place à ce qui reste dans le réacteur n°4, mais les vérifications sur les niveaux de radioactivité ont montré que ce n’était pas possible. TEPCO propose d’utiliser la piscine intacte du réacteur n°6 où il reste de la place. La NRA va étudier le dossier. Au mieux les opérations reprendront en novembre 2014. 1078 assemblages ont été transférés dans la piscine centrale. Il en reste 455 dans la piscine du réacteur n°4, en équilibre précaire au-dessus du vide.
  • Japon : les témoignages sur les saignements de nez se multiplient sur les réseaux sociaux. Plusieurs témoignages signalent que les animaux aussi ont eu des saignements de nez surtout dans les premiers jours après le début de l’accident.
  • Japon : pour combattre « les rumeurs malveillantes », le gouvernement annonce, avec le soutien du gouverneur de la province de Fukushima, que la flamme olympique passera près de la centrale de Fukushima en 2020, le long de la côte. Il faudra courir très vite !
  • Japon : une analyse du sol près d’une fontaine publique d’eau potable dans la ville de Yaita (entre Fukushima et Tokyo, bien au-delà de la zone évacuée) a montré un niveau de contamination de 17 000 Bq/kg de césium, soit 170 fois la limite autorisée.

20 juin

  • Japon : plusieurs agriculteurs de la région de Fukushima sont venus avec une vache devant le ministère de l’agriculture pour demander un suivi médical des 350 bovins abandonnés puis recueillis dans une ferme à seulement 14 km du site de la centrale. Ces bêtes commencent à être malades : des plaques blanches se développent sur leur pelage.
  • Japon : selon les chiffres officiels, en janvier 2014, il y avait 89 491 personnes relogées dans des bâtiments provisoires au sein de la province de Fukushima et 48 364 relogées en dehors de la province. À ceci s’ajoutent les départs volontaires estimés selon les médias à 35 000 personnes. Au départ, les relogements étaient annoncés pour durer deux ans, puis cela a été prolongé d’un an, puis d’un an, puis... 16 000 évacués ont signé une lettre commune adressée au premier ministre lui demandant de mettre en place des mesures sur le long terme.
  • Japon : une Japonaise, qui s’est réfugiée dans le sud-ouest du Japon, annonce sur Twitter que des mesures au niveau d’un paquet posté depuis Tokyo par son mari donne une irradiation de 2,39 microSv/h, soit 21 mSv/an ! Elle contrôle tous les paquets reçus et dit que la radioactivité est en hausse continue depuis mars 2011.
  • Japon : TEPCO annonce que la concentration de la radioactivité dans l’eau d’une tranchée creusée entre les réacteurs accidentés et la mer atteint 2,2 téraBq/m3 (2200 milliards de becquerels) soit trois fois plus qu’il y a un an.

22 juin

  • Japon : TEPCO annonce avoir remis en marche les trois lignes de décontamination d’eau de la station ALPS. Cette station tombe régulièrement en panne et ne permet pas pour le moment de résorber les quantités d’eau stockées. Deux des trois lignes sont déjà programmées pour un arrêt de maintenance dans un mois, du fait de la corrosion rapide.
  • Japon : des parents d’élèves de la région de Fukushima protestent : alors que les examens menés sur leurs enfants dans les écoles concluaient qu’il n’y avait pas d’atteinte à la thyroïde, ils ont fait faire des examens dans des hôpitaux plus éloignés... qui ont trouvé des goitres sur certains enfants. Le cynisme peut-il aller jusqu’à mentir sur la santé des enfants ?

23 juin

  • Japon : l’IRSN, Institut français de radioprotection et sûreté nucléaire, publie un nouveau rapport sur la situation à la centrale de Fukushima. Les entrées d’eau dans les trois cœurs accidentés se montent à 350 m3 par jour auxquelles s’ajoutent les eaux d’infiltration pour 50 m3 soit un total de 400 m3 à pomper chaque jour. À la mi-juin il y a 460 000 m3 d’eau radioactive stockés sur le site et aucun processus technologique de traitement des eaux testé n’a pour le moment fonctionné. Alors que le réacteur n°1 a été recouvert dès 2012, le réacteur n°3 devrait l’être à son tour d’ici la fin de l’année. C’est difficile car il faut d’abord enlever les débris et il faut veiller à ne pas fragiliser les piscines de stockage situées en haut des bâtiments. Ces couvertures des bâtiments doivent permettre en principe de faire retomber le maximum de radioactivité sur place. L’évacuation des piscines des réacteurs 1 à 3 n’est pas envisageable pour le moment (trop de radioactivité). TEPCO estime que cela devrait être fait... d’ici 2020 ! Comme d’habitude, aucune mention n’est faite sur les quantités émises dans l’atmosphère, sujet totalement tabou. Les associations qui font des mesures sur place estiment que ces émissions sont toujours sensiblement au même niveau que depuis le début de l’accident (10 millions de Becquerels par heure). Ce qui explique en grande partie l’échec des tentatives de décontamination des sols.
  • Japon : Greenpeace annonce avoir acheté des actions de TEPCO pour avoir le droit de s’exprimer lors de l’assemblée générale de la compagnie. Les représentants de l’association vont déposer une motion demandant que la firme se concentre sur l’arrêt des émissions radioactives et sur l’aide aux victimes plutôt que sur la relance de ses autres centrales nucléaires.
  • Japon : une étude scientifique réalisée par le département de chimie de l’Université de Toho et publiée au Japon le 30 mai 2014 en japonais, aujourd’hui en anglais, montre la présence d’iode radioactif dans les différents cours d’eau au sud de la zone interdite. Si l’iode 131 relâché en début d’accident a disparu rapidement (demi-vie de 8 jours), il en est tout autrement d’autres isotopes beaucoup plus lent à se désintégrer comme l’iode 129 (demi-vie de 15,7 millions d’années). L’étude montre une augmentation plus importante dans les mares, les étangs et les lacs, zone où les sédiments s’accumulent davantage qu’en rivière. Elle montre aussi une migration lente vers la mer.
  • Japon : les demandes de retour en zone « décontaminée » du gouvernement provoquent de nombreuses polémiques avec les autorités locales. Ces dernières demandent que l’on revienne à la norme d’avant l’accident, soit 1 mSv d’exposition par an et non pas de 20 mSv/an, nouvelle norme du gouvernement. Celui-ci a fait réaliser une étude sur l’exposition à long terme. Selon les résultats de celle-ci, les zones où l’on a autour de 100 mSv/an passeraient naturellement en-dessous de 20 mSv dans une dizaine d’années ; là où il y a actuellement 50 mSv/an, on descendrait entre 6 et 11 mSv... Mais, ceci, en prenant comme hypothèse que les gens ne soient pas à l’extérieur plus de 8h par jour en moyenne (donc pas d’agriculteurs, pas d’artisans du bâtiment, pas de taxis...) et que les gens habitent une maison spécialement aménagée avec doublage en bois qui freine le rayonnement. Le gouvernement promet de redescendre la norme à 1 mSv, mais ne l’envisage pas à court terme. Concrètement, cela signifie clairement que les personnes qui rentrent chez elle, en zone évacuée, prennent d’énormes risques pour leur santé.
  • Japon : des cultures sous serre de shiitakés, un champignon très prisé, ont été menées dans la province de Fukushima, à titre expérimental. 65 analyses ont été faites montrant un taux moyen de contamination en césium de 6,6 Bq/kg alors que la limite pour la consommation est fixée à 100 Bq/kg. Les agriculteurs demandent à pouvoir reprendre leur commercialisation.
  • Japon : TEPCO reçoit une aide du gouvernement de 638 millions d’euros. C’est le 29e versement.
  • Japon : sur 375 000 enfants contrôlés par l’Université de Médecine de Fukushima, le taux de maladies de la thyroïde a déjà été multiplié par 40. Pire : 180 000 jeunes (soit 48 %) présentent des anomalies pré-cancéreuses et cela s’accélère.

24 juin

  • Japon : Kyûshû Electric a remis un nouveau rapport de 8600 pages pour demander le redémarrage de la centrale de Sendaï, répondant ainsi aux questions de la NRA. La NRA devrait se prononcer d’ici le 9 juillet. En cas d’aval de la NRA, une consultation publique devrait démarrer pendant un délai d’un mois ; il faut ensuite obtenir l’accord des élus locaux. C’est le dossier le plus avancé pour un redémarrage qui, au plus vite, pourrait avoir lieu en septembre 2014.
  • Japon : c’est maintenant officiel, le Japon va passer son premier été sans aucun réacteur nucléaire en fonctionnement, contre deux l’été précédent. L’été est la période de plus forte consommation du fait du fort usage de la climatisation. S’il n’y a pas de coupure de courant pendant l’été, la preuve sera faite que le Japon peut poursuivre sans recours au nucléaire.
  • Japon : TEPCO annonce avoir fait des mesures dans les salles des turbines des réacteurs 3 et 4, inondées par les infiltrations d’eau : on trouve 5,5 millions de Bq/l dans le réacteur n° 4 où il n’y a pas eu de fusion de cœur et 52 millions de Bq/l, soit dix fois plus, dans le réacteur n° 3 où le cœur continue de fondre.
  • Etats-Unis : Selon les statistiques de l’Etat de Washington, Etat se trouvant au bord du Pacifique, au nord du pays, le nombre de morts fœtales a augmenté de 20 % en 2011 par rapport à 2010 ; les décès liés aux anomalies congénitales ont augmenté de 60 %, les morts par complications concernant le placenta ont augmenté de 20 %. En 2012, les niveaux de mortalité sont revenus au niveau de 2010. Cette pointe de mortalité pourrait être liée au passage du nuage radioactif de Fukushima.
  • Japon : les paquets de tabac de Japan Tobaccos précisent maintenant que fumer peut augmenter le risque d’infarctus du myocarde. Les césiums 134/137 sont connus pour s’accumuler dans le muscle cardiaque et y provoquer des maladies. Le tabac est un bon concentrateur de radionucléides.
  • Japon : une analyse dans la cour d’une école primaire de Fujisawa, indique un taux de contamination de 67 886 Bq/kg en césium… soit 700 fois trop. Cette école se trouve à 50 km au sud de Tokyo, à 300 km de Fukushima, preuve que le nuage a largement contaminé la capitale et ses 30 millions d’habitants.
  • Italie : une étude concernant le nuage de Tchernobyl montre que les mesures annoncées ne prenaient en compte à l’époque que l’iode131 et que lorsque les médias annonçaient 1700 Bq/m3, la réalité était bien différente : en prenant en compte l’ensemble des radionucléides, on se retrouve à 141 400 Bq/m3… soit 83 fois plus. Le temps d’exposition, le 1er mai 1986 pour atteindre la limite annuelle a été par endroits à seulement 2,2 heures. Aujourd’hui, la plupart des mesures annoncées à Fukushima par TEPCO ne mesurent que le Césium… la réalité est bien pire.

26 juin

  • Japon : assemblée générale agitée pour TEPCO. A l’extérieur des dizaines de militants antinucléaires ont hué les actionnaires à leur arrivée. A l’intérieur, Katsutaka Idogawa, ex-maire de la ville de Futaba qui héberge en partie la centrale Fukushima Daiichi (commune aujourd’hui interdite), a directement invectivé les dirigeants de Tepco : « Et vous, pourquoi vous n’êtes pas exposés aux radiations ? Pourquoi n’avez-vous pas perdu vos terres ? », a-t-il crié dans la salle. Pour pouvoir pénétrer dans la salle, il avait acheté des actions de TEPCO. Une actionnaire qui habite près de la centrale de Kashiwazaki-Kariwa, arrêtée suite à un précédent séisme en 2007 et que TEPCO voudrait redémarrer, a aussi pris la parole : « Allez-vous y répéter les mêmes erreurs qu’à Fukushima ? » et elle a demandé que la compagnie s’engage à renoncer au nucléaire. Quant aux « actionnaires » de Greenpeace, ils ont été bloqués à l’entrée du bâtiment. Ils étaient venus en tenue de protection. Dans les assemblées générales des 8 autres compagnies, des actionnaires ont aussi demandé l’arrêt du nucléaire. Cela ne réunit jamais la majorité des deux tiers nécessaires, notamment parce que les banques qui sont de gros actionnaires des compagnies électriques continuent à soutenir le nucléaire.
  • Japon : la NRA dénonce les méthodes utilisées par les exploitants des réacteurs. Pour demander à redémarrer, ils remplissent d’imposants dossiers techniques qui justifient de la sûreté de leurs installations, mais n’effectuent pas les travaux que la NRA leur demande.
  • Japon : TEPCO annonce avoir mesuré un taux de radioactivité de 4700 Bq/l dans un puits à 25 m en dessous du niveau du sol, près du réacteur N° 1. C’est la première fois qu’un tel taux est mesuré à cette profondeur, preuve que la pollution s’étend aussi vers le bas et qu’elle peut ainsi trouver d’autres voies pour s’écouler dans la mer.
  • Japon : après une visite sur place, la NRA annonce qu’elle n’autorisera pas la construction du mur de glace autour des réacteurs tant que les essais menés depuis avril 2014 dans des galeries souterraines ne seront pas concluants.
  • Japon : TEPCO annonce avoir le soutien du gouvernement pour investir dans des unités de stockage de l’électricité en Europe. Elle achèterait de l’électricité quand elle serait peu chère et la revendrait aux heures de pointe. Premier projet en Grande-Bretagne.

27 juin

  • Japon : l’île d’Ukushima, aux marges de Nagasaki, annonce la mise en place de la plus grande centrale solaire au monde : 430 MW. 1,7 million de panneaux solaires vont occuper 6300 hectares soit le quart de la surface de l’île. Les panneaux seront placés à 2,5 m de haut, suffisamment espacés pour laisser passer la lumière suffisante pour la culture de maraîchage en dessous. Il n’y aurait pas de perte de terres agricoles. Les maraîchers devraient ainsi bénéficier d’un revenu supplémentaire important.
  • Japon : 15 000 habitants de la commune de Namié évacuée, soit plus de 70 % de la population, ont conjointement demandé à la commission de conciliation une meilleure indemnisation suite à leur évacuation. Actuellement, TEPCO verse 100 000 yens par personne et par mois (714 euros). La commission a proposé une hausse de 50 000 yens par personne (360 euros) et de 30 000 yens (214 euros) supplémentaires pour les plus de 75 ans. Les plaignants avaient accepté, mais TEPCO a refusé, craignant que la mesure ne s’applique ensuite aux 80 000 personnes indemnisées. Ceci en contradiction avec les engagements de TEPCO qui s’était engagé à respecter les décisions de cette commission.

28 juin

  • Japon : après un mois de pompage en amont des réacteurs et le rejet de 8 600 m3 d’eau légèrement contaminée à la mer, TEPCO fait le constat que cela n’a pas fait varier le niveau des nappes souterraines contaminées. TEPCO annonce continuer à pomper…
  • Japon : au moins 5 500 personnes manifestent à Tokyo contre le possible redémarrage des réacteurs de Sendaï d’ici l’automne.
  • Japon : des décontaminateurs volontaires commencent à avoir des problèmes de santé. L’un témoigne avoir un cancer du pharynx et les mains qui saignent.
  • Japon : TEPCO annonce un record de pollution radioactive en mer, avec 2,5 millions de becquerels/m3 au large des réacteurs 3 et 4.
  • Japon : un particulier publie une photo où son propre compteur Geiger indique une radioactivité de 0,565 microsievert/heure alors que la borne publique n’indique que 0,322. Il s’interroge sur cette différence.

29 juin

  • Japon : des analyses de sol sur une aire de jeu à 60 km de Fukushima révèlent la présence de plutonium. Si l’on savait que du plutonium s’était échappé, c’est la première fois qu’on en détecte aussi loin.
  • Japon : TEPCO annonce vouloir recouvrir de béton les 180 000 m2 du fond du port dela centrale de Fukushima pour y piéger les boues radioactives qui s’y sont entassées. Ces boues présentent des taux allant jusqu’à 190 000 Bq/kg uniquement pour le césium.

30 juin

  • Japon : alors qu’officiellement le plan d’évacuation de la centrale de Sendaï, celle dont la procédure de redémarrage est la plus avancée, a été validé par les autorités, une contre-expertise a été réalisée par des groupes citoyens d’Ichikikushikino et soutenue par plus de 15 000 personnes (sur 30 000 habitants). Cette étude montre qu’une route prévue pour l’évacuation est en réalité située en zone recouverte à marée haute, qu’un centre de regroupement prévu pour 90 personnes ne fait que 180 m2 de surface (soit 2 m2 par personne !), qu’une garderie pour enfants avec 60 jeunes n’a pas été prise en compte alors qu’elle est à 13 km de la centrale… La mairie d’Ichikikushikino a transmis la contre-étude au gouverneur de la province.
  • Japon : le gouvernement renouvelle ses appels à modérer les recours à la climatisation. C’est le premier été sans nucléaire depuis 40 ans. Le gouvernement craint des pannes dans les centrales thermiques. Il a fixé des objectifs d’économie : 11 % dans la région de Tokyo, 3,2 % dans le centre du pays, 7,1 % dans le nord-est, 8,5 % dans le sud-ouest.
  • Grande-Bretagne : GDF-Suez et Toshiba annoncent un projet commun de construction d’une centrale nucléaire comprenant 3 réacteurs pour une puissance de 3400 MW et un prix de 12,5 milliards d’euros. Le site retenu est près de Sellafield, dans le nord-ouest de l’Angleterre. Il devrait être opérationnel en 2024.