Fukushima, février 2016

1er février

  • Japon : début de la production d’électricité du réacteur n° 3 de la centrale de Takahama.

2 février

  • Grande-Bretagne : EDF veut construire des réacteurs EPR à Hinkley Point, mais malgré les promesses de tarifs d’achat d’électricité avantageux, le projet suscite des résistances au sein même de l’entreprise. Ce jour, le directeur du projet Christopher Bakken annonce sa démission. Syndicats et économistes de la société dénoncent un risque financier trop important. Autant dire que la confiance dans le futur des EPR n’est pas à l’ordre du jour.
  • France : après avoir demandé à être associées aux contrôles dans les centrales nucléaires belges, les autorités allemandes demandent aussi à être associées aux procédures d’autorisation du centre Cigéo à Bure (à 200 km de la frontière).

3 février

  • Japon : l’Institut national de sciences agro-environnementales de Tsukuba avait signalé dès 2013 avoir trouvé des microparticules vitreuses riches en césium sur des plantes et des tissus. L’analyse de ces microparticules montre une concentration importante de césium et les chercheurs pensent que leur inhalation ou ingestion pourrait avoir de graves conséquences sur la santé. Trois ans après, ils pensent que ces microparticules sont issues de l’explosion des cœurs des réacteurs accidentés de Fukushima. Ils ne savent pas s’il s’en dépose encore où c’est lié à une phase particulière de l’accident.
  • Japon : séisme de magnitude 5,7 au large d’Iwate, au nord de Fukushima.

4 février

  • Japon : les déchets nucléaires ayant une radioactivité qui décroit naturellement avec le temps, le ministère de l’Environnement a suggéré de ne plus compter comme des déchets, ceux qui passent sous le niveau de 8000 Bq/kg… par comparaison, en Europe, la limite est à 200 Bq/kg. Les Japonais sont donc 40 fois plus résistants à la radioactivité que les Européens ! Ou alors le gouvernement serait en train de mentir…
  • Japon : le ministère de l’Environnement donne le détail de la répartition des 170 000 tonnes de déchets radioactifs collectés pour le moment lors d’opération de décontamination. On en trouve dans douze provinces, dont 982 tonnes dans la seule province de Tokyo. Tiens, jusqu’à maintenant le gouvernement disait que la capitale n’était pas contaminée… On en trouve même 2,7 tonnes dans la province de Kanagawa, province au sud de Tokyo… Le gouvernement aurait menti ?

5 février

  • Japon : le volcan Sakurajima, situé à 50 km de la centrale nucléaire de Sendai, est entré en éruption. En 2013 déjà, il avait arrosé de cendres toute la région. Les dirigeants de la centrale estiment que pour le moment cela n’a aucun impact sur les deux réacteurs en fonctionnement.
  • Japon : des boues analysées à Tokyo, dans le quartier Shibuya, présentent un niveau de radioactivité de 0,51 µSv/h soit l’équivalent de 4 mSv par an… alors que la limite d’exposition avant l’accident était de 1 mSv par an (et maintenant de 20 mSv/an depuis que le gouvernement a renforcé les défenses immunitaires des Japonais).

6 février

  • Japon : dans un entretien au quotidien Yomiuri , Haruki Madaramé, conseiller scientifique du Premier ministre au moment de l’accident nucléaire, raconte comment il s’est trompé à plusieurs reprises : il avait rassuré le gouvernement en disant que l’hydrogène ne pouvait pas exploser du fait de la présence d’azote dans l’enceinte de confinement… mais celle-ci s’étant fissurée, l’azote a fui et il y a eu plusieurs explosions d’hydrogène. Il a aussi expliqué que la NSA, ancienne autorité de sûreté nucléaire, n’arrivait pas à leur fournir les plans des réacteurs malgré des demandes répétées auprès de TEPCO. Il raconte que TEPCO a longtemps tenu un discours rassurant qui a trompé la cellule de crise mise en place par le gouvernement. Il conclut en disant que tout le monde avait sous-estimé l’ampleur d’un accident et que sa réputation de scientifique a été ruinée.
  • Japon : Veolia, compagnie française, rachète Kurion, compagnie étatsunienne présente sur le site de Fukushima où elle intervient dans le traitement de l’eau, la vitrification des déchets et l’accès robotisé au site. Le marché des accidents nucléaires est sans doute considéré comme un marché d’avenir !
  • Japon : le gouvernement annonce un projet de loi visant à augmenter sa participation dans Japan Nuclear Fuel Limited , entreprise chargée du retraitement. Cette compagnie (comme “Areva“ chez nous) est en difficulté du fait de l’impossibilité de démarrer l’usine de retraitement de Rokkashô. Cette usine commencée en 1993 (il y a donc 23 ans), en lien avec Areva, n’a jamais fonctionné.
  • Japon : les pêcheurs débattent sur la question de se rapprocher de la centrale de Fukushima. Actuellement, la pêche est interdite à moins de 20 km, ils voudraient réduire la distance, à titre expérimental, à 10 km. Quand on sait que les rejets en mer sont en hausse, malgré le mur mis en place, cette décision relève d’une pure propagande dans le but de faire croire que tout rentre dans l’ordre.

7 février

  • Japon : séisme de magnitude 4,4 dont l’épicentre est proche de la centrale de Fukushima.
  • Japon : lors d’une analyse des eaux souterraines, TEPCO mesure des taux records de pollution au strontium 90 : 3200 Bq/l dans un puisard et 54 000 Bq/l dans le puits de contrôle voisin… soit 11 fois plus que lors du précédent contrôle !

8 février

  • France : arrêt d’un réacteur à la centrale de Gravelines… du fait de l’absence de débouché pour l’électricité produite. EDF n’arrive plus à vendre d’électricité aux industriels, concurrencée au niveau européen par des producteurs non nucléaires moins chers (renouvelables ou fossiles).
  • Japon : le National Institute for Environmental Studies publie une étude sur la pollution sous-marine à proximité de la centrale de Fukushima. En avril 2011, la pollution de l’eau de mer a atteint 100 000 Bq/l par endroits, ce qui signifie que dans ces endroits les végétaux sous-marins ont été plus contaminés que les forêts par le nuage radioactif. Fin 2012, le nombre d’espèces animales était en baisse le long des côtes touchées par le tsunami, il n’en restait plus que 3 variétés à proximité de la centrale, le long de la province de Fukushima, contre vingt et une au large des provinces voisines. Fin 2013, légère remontée, 8 espèces pour la province de Fukushima contre 25 pour les provinces voisines. L’accident de la centrale nucléaire retarde donc la réimplantation de la faune et la flore après le tsunami. Les auteurs soulignent que ce n’est pas seulement la radioactivité qui est en cause, mais également les rejets très nombreux de produits chimiques.

9 février

  • Japon : selon un rapport de l’autorité de sûreté nucléaire, la radioactivité aurait baissé de 65 % dans une zone de 80 km de rayon autour de la centrale de Fukushima. Du fait de l’émission de radionucléide à vie courte, la radioactivité baisse rapidement en début d’accident, puis de plus en plus lentement. Dans le cas de Fukushima, il y a un renouvellement partiel de la radioactivité parce que les réacteurs libèrent toujours des nuages radioactifs et cette baisse risque fort de se stabiliser dans les années à venir comme cela a été observé à Tchernobyl.
  • Japon : les autorités veulent cesser les aides aux évacués d’ici mars 2017. Une rencontre a lieu ce jour avec les représentants de 5700 personnes qui ont quitté la région de Fukushima et qui vivaient en dehors des zones évacuées. Ceux-ci bénéficient pour le moment d’un logement gratuit. Le gouvernement leur propose une aide (770 euros) pour assurer les frais de déménagement vers la province de Fukushima, ainsi qu’une aide au loyer pour la première année (230 euros par mois). Les représentants ont répliqué qu’ils ne souhaitaient pas rejoindre leur ancien domicile tant que les réacteurs continueront à émettre de la radioactivité.
  • Japon : il y a quelque temps, 320 m3 de déchets radioactifs constitués de copeaux de bois ont été retrouvés dans une rivière de Takashima, dans la province de Shiga, dans l’ouest du Japon (donc loin de Fukushima). L’enquête judiciaire a permis de retracer l’itinéraire de ces déchets et de découvrir qu’au total ce sont 5300 tonnes qui ont été dispersées dans six provinces entre décembre 2012 et septembre 2013. Pour un trafic de déchets à grande échelle découvert, combien d’ignorés ?
  • Japon : TEPCO annonce qu’à partir du 18 février, va être testé sur le site de Fukushima un incinérateur de déchets radioactifs. Cela devrait donner des cendres très radioactives et un nuage qui serait filtré. L’objectif pour TEPCO est de diminuer les volumes de stockage. Les Japonais croient toujours au feu comme moyen de purification… mais pour le moment les essais dans des incinérateurs de la région de Tokyo ont surtout donné d’importantes contaminations autour des différents sites.

10 février

  • Japon : lors d’une visite de presse, le directeur actuel de la centrale s’est voulu rassurant en cas de nouveau séisme affirmant qu’un mur de 15 m de haut protégerait contre un nouveau tsunami. Il a juste oublié de parler de ce qui se passerait si le contenu des piscines des réacteurs 1 et 2 s’effondrait…
  • Japon : la NRA, autorité de sûreté, demande l’arrêt des essais de mur gelé installé le long du littoral. La NRA estime que TEPCO n’a pas apporté d’éléments permettant de prouver que le gel des sols va apporter une amélioration dans l’écoulement des eaux souterraines contaminées. Les essais de 2015 avaient en effet montré que le gel des sols provoquait des détournements d’écoulements de manière imprévisible.

13 février

  • Japon : annonce d’un symposium sur la radioprotection des enfants, organisé par l’OMS et différents groupes pronucléaires japonais, pour "mettre fin aux rumeurs négatives" sur la santé des enfants autour de Fukushima. La rencontre bénéficie de mécènes comme LVMH.
  • Japon : les compagnies électriques veulent se tourner vers le charbon dont le prix est actuellement très bas. Le gouvernement a longtemps été réticent du fait de la question des émissions de CO2. Actuellement, les centrales au charbon représentent environ l’équivalent de 20 réacteurs nucléaires. La COP21 étant passée, le gouvernement vient de donner son feu vert pour la construction de nouvelles centrales thermiques. C’est un double aveu : premièrement que le gouvernement se fiche de l’évolution du climat, deuxièmement, que le nucléaire ne pourra pas remonter à un niveau significatif.

14 février

  • Japon : le 8 février dernier, la ministre de l’environnement a provoqué un scandale en affirmant que le retour à un niveau de radioactivité de 1 mSv par an n’avait aucun fondement scientifique. Devant l’ampleur que cela a pris dans les médias, elle fait machine arrière en affirmant que le gouvernement vise bien à revenir en dessous de ce seuil "à long terme".

15 février

  • Japon : les pêcheurs de la région de Fukushima en grande partie au chômage ont reçu des financements pour aller récupérer en mer les déchets du tsunami. Ils en ont repêché 3 430 tonnes en 2011, 2 241 tonnes en 2012, 664 tonnes en 2013, 213 tonnes en 2014. Ils ont touché pour cela 37,5 millions d’euros. Mais aucun déchet n’a été récupéré à moins de 20 km de la centrale. Les pêcheurs sont prêts à poursuivre… mais les autorités ne le veulent pas pour le moment, car ces déchets probablement très radioactifs posent des problèmes de manutention et de stockage. Or sans ce retrait des débris, la reprise de la pêche n’est pas possible. Mais faut-il aller pêcher si près des réacteurs accidentés ?

16 février

  • Japon : le gouvernement a chiffré le coût du démantèlement du surgénérateur de Monju qui n’a presque jamais fonctionné depuis 1994. Cela pourrait atteindre 2,4 milliards d’euros et durer trente ans. 8 milliards d’euros ont été dépensés depuis le début pour un réacteur qui a été un échec total.
  • Japon : au 31 décembre 2015, 166 cas de cancers de la thyroïde ont été officialisés dont 116 ont fait l’objet d’une intervention chirurgicale.

17 février

  • France : parution du livre La désolation d’Arnaud Vaulerin, éd. Grasset. L’auteur, journaliste à Libération, a fait une enquête sur le mode de vie des "liquidateurs" de Fukushima.

18 février

  • Japon : selon une étude menée par l’IRSN et le CNRS français, les concentrations de césium 137 mesurées dans le plancton après l’accident sont trop faibles pour entraîner des effets "délétères" pour les plantes et animaux aquatiques… ces résultats ont été obtenus sur un simulateur et non en allant faire les mesures sur place.
  • Etats-Unis : le taux de radioactivité dans les eaux souterraines sous la centrale d’Indian Point, à 40 km de New York, a été multiplié par 650 entre deux contrôles, le dernier datant du 6 février. Le gouverneur de l’Etat de New York a demandé l’arrêt du réacteur alors que la licence de ce réacteur a été prolongée en décembre 2015.

19 février

  • Japon : la cour du district de Kyoto donne raison à une famille de cinq "auto-évacués" qui a attaqué TEPCO pour toucher des indemnités. Un couple va toucher 240 000 € suite à la détérioration de sa condition économique. TEPCO avait proposé dix fois moins.

20 février

  • Japon : découverte d’une fuite d’eau radioactive dans le réacteur n° 4 de la centrale nucléaire de Takahama (64 litres, 60 000 Bq). A l’arrêt depuis juillet 2011, ce réacteur est actuellement en phase de redémarrage. Kansai Electric estime que la fuite ne remet pas en cause le processus de remise en route… elle cherche à localiser la fuite. Greenpeace s’étonne qu’une fuite puisse se produire quelques jours seulement après la fin des inspections de sûreté.
  • Japon : Les autorités veulent lever les ordres d’évacuer à Minami-Sôma à la fin avril 2016. Plus de 11 000 personnes sont concernées. C’est la première fois qu’une commune comprise dans la zone entre 20 et 50 mSv/an est concernée. Officiellement, elle est passée sous les 20 mSv/an… mais c’est seulement en moyenne ! 350 personnes ont participé à une première réunion avec le conseil municipal, la plupart étaient là pour contester cette levée de l’interdiction. La mairie estime que 90 % des habitants ne souhaitent pas revenir dans les conditions actuelles.

21 février

  • Belgique : le site de l’Agence fédérale de contrôle nucléaire est bloqué pendant plusieurs heures suite à l’attaque d’un groupe de pirates informatiques.
  • Belgique : des coopératives belges, néerlandaises et luxembourgeoises déposent plainte contre le redémarrage des centrales nucléaires belges auprès de la Commission européenne, estimant que les aides de l’Etat au nucléaire faussent la libre concurrence.

23 février

  • Europe : l’Union européenne estime à 126 milliards d’euros le coût du démantèlement des réacteurs nucléaires existant et à 142 milliards le coût de la gestion des déchets… or, les compagnies électriques des 17 pays ayant des réacteurs en activité n’ont provisionné que 150 milliards… En France, les réserves se montent à 23 milliards alors que l’Union européenne estime le coût du démantèlement à 22,61 milliards et le coût de la gestion des déchets à 51,5 milliards. Il manque donc 69 % de la somme ! Le prix de l’électricité va sans doute augmenter !
  • Japon : c’est un boulon mal serré qui est à l’origine de la fuite d’eau radioactive détectée le 20 février dernier dans le réacteur n° 4 de la centrale nucléaire de Takahama.
  • Japon : la NRA, autorité de sûreté n’est pas favorable au plan présenté par TEPCO pour essayer de retirer du combustible fondu des réacteurs 1, 2 et 3. TEPCO voulait tenter cette opération pour essayer de stopper la réaction en chaîne. La NRA estime l’opération infaisable tant que l’on ne sait pas exactement où se trouvent les cœurs et dans quelle configuration.

24 février

  • Japon : la NRA donne son accord sur le principe d’un redémarrage des réacteurs 1 et 2 de Takahama, en précisant qu’ils devront encore subir avant le 7 juillet un contrôle spécial concernant les réacteurs de plus de 40 ans puis une consultation publique. La NRA demande un doublage des 1300 km de câbles électriques, le doublage des enceintes de confinement, la réduction du débit de doses auquel sont exposés les travailleurs. L’exploitant estime en avoir pour 3 ans pour réaliser ces travaux. Il s’agit du premier dossier concernant des réacteurs de plus de 40 ans demandant des dérogations.
  • France : en tournée en Polynésie, François Hollande annonce vouloir "tourner la page du nucléaire". Les associations locales apprécient qu’enfin soient reconnu qu’il y a eu des conséquences sur la santé et sur l’environnement, mais demande que le discours soit suivi d’actes : dépollution des sites, acceptation de la prise en charge des victimes, ouverture des dossiers classés secret défense…
  • France : Paul Quilès, ancien ministre de la Défense, s’inquiète des risques de piratage dans le domaine des missiles nucléaires. Il craint une possible mise à feu à distance. (Canard enchaîné.)

25 février

  • France : l’Autorité de sûreté publie un rapport qui indique que les équipements de stockage de déchets de La Hague se corrodent plus vite que prévu et demande à Areva d’accélérer leur remplacement.
  • Japon : TEPCO reconnaît avoir minimisé l’évolution de l’accident à ses débuts, notamment en mettant trois mois à reconnaître qu’il y avait fusion de trois cœurs nucléaires.
  • Japon : début des essais d’un incinérateur de déchets sur le site de Fukushima. TEPCO souhaite y brûler 66 000 m3 de déchets à raison de 14 tonnes par jour. Les essais consistent à vérifier que le nuage qui se dégage ne contient pas trop de dioxines et de radioactivité. Rappelons que le feu ne détruit pas la radioactivité et qu’elle se retrouvera forcément quelque part.
  • Japon : Greenpeace et l’ACRO organisent une campagne de mesure au large de Fukushima, à l’aide du navire Rainbow-Warrior III. Cela se fait en collaboration avec le laboratoire indépendant japonais Chikurin. Vont-ils trouver les mêmes résultats que le CNRS et l’IRSN (voir le 18 février 2016) ?
  • Japon : l’Etat verse une nouvelle aide à TEPCO d’un montant de 476 millions d’euros destinée à financer l’aide aux victimes. TEPCO a déjà reçu 47,6 milliards d’euros de l’Etat, en principe sous forme de prêt.

26 février

  • Japon : début de réaction en chaîne sur le réacteur n° 4 de Takahama. C’est le 4e réacteur redémarré depuis l’accident de Fukushima en mars 2011. Le réacteur n° 3 de la même centrale, démarré il y a un mois, commence à produire de l’électricité ce même jour. Les deux sont chargés avec du MOX, un combustible mixte uranium-plutonium, plus dangereux que le combustible ordinaire.
  • France : Areva annonce un nouveau déficit pour 2015 d’un montant de 2 038 millions d’euros (soit 50 % du chiffre d’affaires qui n’est plus que de 4 199 millions). C’est la cinquième année consécutive de déficit (ce qui correspond à l’arrêt brutal du développement du nucléaire mondial après l’accident de Fukushima). Sur ces cinq ans, le déficit cumulé est de 10 milliards d’euros. En tenant compte des capitaux accumulés auparavant, sa dette atteint maintenant 6,3 milliards. Malgré ces efforts, Areva n’a baissé ses coûts que de 487 millions cette année. Une entreprise classique avec un tel bilan aurait déjà été déclarée en faillite, mais pour le nucléaire, on ne compte pas : c’est le contribuable qui paiera !
  • Japon : TEPCO annonce que la radioactivité sur le site a suffisamment baissé pour que les ouvriers qui travaillent à l’extérieur du bâtiment puissent se déplacer sans avoir à mettre des tenues de protection. Un nouveau règlement devrait entrer en vigueur le 1er mars, autorisant une simplification de l’habillement. Reste à savoir s’il s’agit d’une réalité ou d’une nouvelle mesure de communication pour rassurer les populations qui ne veulent pas revenir.

27 février

  • Japon : un laboratoire indépendant fait des mesures régulières dans des rizières de Tochigi. Alors que le discours officiel annonce une baisse de la radioactivité, le laboratoire indique qu’il trouve des contaminations en hausse et demande la reprise des contrôles sur le riz produit.
  • Japon : publication de statistiques par TEPCO. Depuis le début de l’accident, 46 181 personnes ont travaillé sur le site dont 41 502 sous-traitants. Sur le seul mois de décembre 2015, ils sont 10 372 dont 9 315 sous-traitants. La dose moyenne reçue ce mois-ci par les salariés de TEPCO serait de 0,18 mSv, celle des sous-traitants de 0,51 mSv. 584 personnes ont dépassé 75 mSv au cours des cinq dernières années, la limite étant de 100 mSv sur cinq ans.

29 février

  • Japon : le réacteur n° 4 de Takahama, qui était en phase de démarrage depuis 48 h, s’arrête pour une cause technique non déterminée au niveau du générateur d’électricité. Le réacteur était à 5 % de sa puissance. Cela augmente les doutes émis par les opposants sur le sérieux des contrôles avant les autorisations de redémarrage.
  • Japon : l’ex-président du conseil d’administration du groupe TEPCO et deux vice-PDG de la firme vont être traduits en justice pour "négligence professionnelle ayant entraîné des décès et des blessures". Ce sont les premiers qui vont passer en procès, près de 5 ans après le début de la catastrophe de Fukushima. Ils sont âgés aujourd’hui de 75, 69 et 65 ans. La justice confirme ainsi avoir donné raison aux plaignants, des familles des 44 malades d’un hôpital évacué, décédés pendant leur transfert. Le procès pourrait commencer en 2017.
  • France : publication du livre Fukushima, le poison coule toujours de François-Xavier Ménage, grand reporter à BFM TV dans lequel il rapporte ce propos du Premier ministre japonais : "La France pourrait être le prochain pays à souffrir du nucléaire".