Fukushima, avril 2014

1er avril

  • Russie : le gouvernement russe réagit à la publication du rapport du GIEC sur le réchauffement climatique et s’inquiète de la fonte du permafrost (sol gelé) dans le nord du pays. En Nouvelle-Zemble, le sous-sol gelé a en effet servi à enterrer des déchets provenant d’essais nucléaires et aussi des pièces usagées de sous-marins et brise-glace atomiques. Au moins 1200 objets pourraient remonter à la surface si celle-ci dégèle.
  • Ukraine : Tim Mousseau, de l’Université de biologie de Californie du sud a étudié la vitesse de décomposition des arbres dans la zone interdite de Tchernobyl. Alors qu’ailleurs une feuille morte, tombée au sol, perd 90 % de sa matière en un an, celles de la zone interdite ne perdent que 40 %. Le biologiste en tire comme conclusion que les micro-organismes, les insectes et champignons du sol sont toujours affaiblis par la radioactivité.
  • Japon : le ministre de l’environnement annonce que la décontamination est terminée dans trois communes : Ôkuma, Naraha et Kawauchi. C’est un poi(s)son d’avril, car en réalité seules les maisons et les voies d’accès sont passées en dessous de la limite officielle de 20 mSv/an*… pour le moment (cela peut remonter après une pluie). Rappelons qu’avant l’accident, la limite était de 1 mSv/an.*millisievert. Le sievert (Sv) est « l’unité de mesure de l’impact des rayonnements radioactifs sur l’homme ». (Lexique CEA). Ou « l’unité qui mesure l’absorption du rayonnement par le corps humain » Réseau Sortir du Nucléaire.
  • Japon : premier jour de l’année fiscale. TEPCO est officiellement séparée en deux nouvelles entreprises : une pour la décontamination et le démantèlement du site de Fukushima et l’autre qui a pour charge les activités de production, transport et vente d’électricité. Cette deuxième entreprise perd en même temps son monopole sur la région de Tokyo, conséquence d’une loi d’ouverture à la concurrence. La première compagnie, qui s’appelle Fukushima Daiichi D&D Engineering Compagny , est en rapprochement avec les sociétés qui ont participé à la construction (Hitachi, Toshiba et Mitsubichi) pour créer une société spécialisée dans le démantèlement au niveau international. C’est sûr que lorsque l’on voit l’état de désorganisation sur le site de Fukushima, cela doit donner envie à plein d’états de confier leurs réacteurs à une telle entreprise ! Cette séparation en deux sociétés semble très théorique puisque dans les jours suivants, c’est toujours TEPCO qui communique sur le suivi de la catastrophe… 

2 avril

  • Japon : selon le Comité scientifique des Nations Unies sur les effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR), l’évacuation rapide des populations autour de Fukushima devrait éviter une hausse "perceptible" du nombre de cancers. Le problème n’étant pas les personnes évacuées… mais celles qui sont restées au-delà ( ou en-deça ? Au-delà = qui sont à plus de 20km de la centrale, en-deça qui en sont à moins de 20km, qui sont dans la zone des 20km ) des 20 km, celles qui mangent de la nourriture contaminée, celles qui sont incitées à revenir… dont l’étude ne parle pas. Étude qui évacue également les premières annonces de cancers de la thyroïde déjà trouvés sur des enfants alors que l’on n’est que trois ans après l’accident [ou ’que l’on n’en est qu’à trois ans’ -ou ’qu’à la 3e année’- après l’accident] et que nombre de cancers se déclareront bien plus tard. Toujours rassurer pour mieux faire oublier.
  • Europe : le parlement européen vote un rapport sur la sûreté nucléaire. Ce vote n’est qu’indicatif ce qui fait que l’amendement voté par les députés précisant la responsabilité totale de l’opérateur en cas d’accident ne sera sans doute pas retenu, le Conseil étant le seul décisionnaire.
  • États-Unis : un incendie se déclare dans le bâtiment réacteur du réacteur n°2 (1000 MW) de la centrale de Quad Cities, près de Davenport (Iowa). L’arrêt du réacteur, qui fonctionnait à faible puissance, est réussi 32 minutes après l’alarme, malgré la panne d’un groupe diesel de secours, l’alimentation électrique étant fournie par le réacteur n°1. La situation est classée critique pendant près de 8 heures. C’est le même type de réacteur que le réacteur n°1 de Fukushima.
  • Japon-Chili : après un fort séisme au Chili (8,2 de magnitude), une alerte au tsunami est lancée au Japon. Les travaux sur le site sont interrompus pendant plusieurs heures. Les vagues ne dépassent finalement pas 1 m d’amplitude. Le gouvernement a beaucoup communiqué pour montrer combien il était attentif. C’est moins compliqué de lancer une alerte au tsunami que d’avouer que des centaines de milliers de personnes vivent dans des zones trop contaminées depuis plus de trois ans.
  • Union européenne : assouplissement des contrôles des aliments importés du Japon suite à "l’évolution de la situation sur place". Comme quoi, au niveau européen, on croit au négationnisme du gouvernement japonais.

3 avril

  • Japon : deux compagnies d’électricité, Kyushu Electric Power (sud-ouest) et Hokkaido Electric Power (extrême-nord), envisagent de demander à l’État de racheter une partie de leur capital pour compenser leurs pertes liées, selon elles, au maintien à l’arrêt de leurs réacteurs nucléaires. La première demande un rachat de capital à hauteur de 700 millions d’euros, la seconde à hauteur de 350 millions d’euros. Reste à savoir si ces difficultés sont réelles ou simplement s’il s’agit d’un moyen de pression sur le gouvernement pour le pousser à prendre une décision de relance des réacteurs nucléaires.
  • Japon : comme chaque jour depuis des mois, les relevés dans les eaux souterraines indiquent une hausse de radioactivité et un étalement de plus en plus vaste de la pollution.

4 avril

  • Japon : TEPCO annonce que les cuves de stockage actuelles, d’une capacité de 480 000 tonnes sont déjà remplies à 90 % et annonce vouloir porter leur capacité à 800 000 tonnes. Sachant que nous en sommes à 3 ans après le début de l’accident, on peut en conclure que TEPCO prévoit donc que le refroidissement des cœurs des réacteurs accidentés devra durer au moins encore autant de temps. Les nouvelles cuves sont préfabriquées à l’extérieur et apportées ensuite par bateau.
  • Japon : TEPCO annonce avoir fini de déblayer les débris du toit du réacteur n°3, ce qui devrait permettre de passer à l’étape suivante : construire un nouveau toit, ce qui permettra de limiter la radioactivité qui s’échappe massivement du réacteur, et ensuite d’installer un système de pont roulant comme sur le réacteur n°4 pour pouvoir évacuer les barres de combustible présentes dans la piscine de ce réacteur.
  • Japon : TEPCO présente comment se feront les futurs rejets en mer de l’eau pompée en amont du site. Il est prévu que l’eau transite par des cuves transitoires pour vérifier que le niveau de radioactivité est suffisamment bas… car cette eau vient quand même de traverser la zone interdite et sera au moins légèrement radioactive.
  • Japon : 96e manifestation hebdomadaire devant la résidence du premier ministre avec environ 350 personnes.
  • Japon : la journaliste Mako Oshidori fait l’objet d’une surveillance par des agents du gouvernement. Elle a réussi à les photographier. Elle est très surveillée, car ayant une formation en médecine, elle a mené une enquête précise sur les affirmations de TEPCO concernant les doses reçues par les travailleurs du site de Fukushima. Elle a notamment publié le témoignage d’un infirmier de la centrale qui affirme que seules les morts par accident du travail sont rendues publiques par TEPCO alors que les personnes touchées par les radiations sont discrètement licenciées et interdites de séjour pour éviter qu’elles meurent à proximité. TEPCO répond aux questions en affirmant avoir perdu leur trace. Le blog de Fukushima a commencé à lister les informations liées à la mort d’ouvriers. (Voir http://www.fukushima-blog.com/article-les-premiers-morts-dus-a-la-catastrophe-de-fukushima-72115727.html)

5 avril

  • Japon : les députés votent en faveur de la vente de réacteurs nucléaires à la Turquie et aux Émirats arabes unis. Nombre de députés qui s’opposent au Japon à la reprise du nucléaire ont voté pour ses exportations… ou se sont absentés au moment du vote comme l’ancien premier ministre Naoto Kan. C’est vrai que vendre des centrales à des pays lointains ne présente pas le même danger que de redémarrer des réacteurs proches de chez soi. En Turquie, les centrales sont en projet sur des zones fortement sismiques.
  • Japon : alors que le gouvernement a annoncé que le stockage des déchets dans la province de Fukushima ne doit pas durer plus de 30 ans, avant d’être évacué "ailleurs", un sondage indique que 83 % des habitants de la province de Fukushima ne croient pas à cette promesse. Il reste donc quelques naïfs.
  • Selon l’agence de la reconstruction, il ne resterait plus qu’à trouver des emplacements pour 1149 logements (sur 4890) pour reloger les familles déplacées définitivement par l’accident nucléaire. Elle promet que toutes seront relogées d’ici septembre 2016.

6 avril

  • Japon : alors que le délai est déjà dépassé, l’agence de presse Kyodo publie une enquête qui montre que les plans d’évacuation dans un rayon de 30 km autour de chaque centrale ne sont toujours pas finalisés dans 11 provinces sur les 21 concernées.
  • Japon : le gouvernement annonce qu’il va financer la mise en place de filières de formation pour le démantèlement dans deux ou trois universités. Ceci pour essayer de contrer la baisse du nombre d’étudiants qui choisissent la filière énergie nucléaire. Cette baisse du nombre d’étudiants s’observe au niveau mondial et pas seulement au Japon.

7 avril

  • France : un sondage indique que 65 % des Français sont pour la fermeture de la centrale de Fessenheim avant la fin du mandat de François Hollande. Une majorité qui se dégage dans tous les partis sauf à l’UMP.
  • Japon : le quotidien Maïnichi raconte comment une escroquerie a été mise en place dans le pays : des sociétés ont proposé à la vente des forêts contaminées de la région de Fukushima en donnant comme argument qu’il sera ensuite possible de les revendre cher à l’État car celui-ci ne pourra les décontaminer. Certains ont payé leur parcelle jusqu’à mille fois le prix normal… Une spéculation qui a peu de chance d’aboutir.
  • Japon : les syndicats de pêcheurs sont prêts à accepter que TEPCO rejette en mer l’eau pompée en amont de la centrale à condition toutefois qu’un suivi de la radioactivité soit assuré par une expertise indépendante.
  • Japon : le gouvernement essaie toujours de pousser les gens à rentrer chez eux. Ainsi, la commune de Miyakoji est officiellement de nouveau habitable… mais dans la réalité, les deux tiers des enfants ne se sont pas inscrits à l’école pour la rentrée qui a lieu en ce moment et sur ceux qui sont inscrits, 60 % viennent le matin en bus depuis un nouveau lieu de résidence de la population situé à une heure de route. Deux magasins ont rouvert dans la commune… tenus par des employés municipaux, pour inciter les gens à revenir… Le gouvernement est en train de mettre en place un décor dans une zone maudite.

8 avril

  • Japon : TEPCO estime avoir à stocker 560 000 m3 de débris radioactifs d’ici 2027 et avoue ne pas savoir où les mettre. Il y a notamment dans ces déchets, la forêt qui va être rasée pour installer de nouvelles cuves de stockage de l’eau contaminée. Ces déchets ne concernent pas l’intérieur des bâtiments accidentés dont le démantèlement pourrait (conditionnel !) commencer après 2027. Autant dire que l’on est parti pour encore de longues années de gestion de la catastrophe.
  • Japon-Etats-Unis : 79 marines états-uniens portent plainte contre TEPCO aux États-Unis estimant que l’entreprise leur a menti sur le niveau de contamination des zones où ils effectuaient des opérations humanitaires au début de l’accident. Ils avaient précédemment porté plainte contre le gouvernement japonais, mais le tribunal s’était déclaré incompétent. 

9 avril

  • Japon : TEPCO annonce le début du pompage de l’eau souterraine en amont du site. Cette eau va être stockée dans des cuves pendant au moins un mois, délai nécessaire pour mesurer le taux de certains radionucléides comme le strontium. TEPCO a accepté qu’une expertise indépendante vérifie ses mesures. TEPCO espère ainsi diminuer de 100 m3 sur 400, les quantités d’eau qui sont pompées dans la nappe sur le site.

10 avril

  • Ukraine : en 2008, le gouvernement ukrainien alors pro-européen, a changé le combustible de ses quatre centrales nucléaires en commandant des barres de combustible à la firme étatsunienne Westinghouse pour se libérer de l’approvisionnement russe. Malgré des problèmes d’adaptation, le gouvernement provisoire actuel a reconduit le contrat jusqu’en 2020.
  • Japon : selon les principaux médias, le dossier de la centrale de Sendaï (2 réacteurs) est le plus complet et la NRA pourrait rendre son avis d’ici fin mai, ce qui signifierait alors l’ouverture d’une consultation du public en juin… et un possible redémarrage après, si les élus locaux donnent leur accord.
  • Japon : pour justifier le pompage de l’eau en amont et la rejeter en mer après contrôle, TEPCO a indiqué que cela serait limité à de l’eau qui ne dépasse par 1500 Bq/litre… or, le dernier contrôle (du 8 avril 2014) indique que le taux monte progressivement et atteint déjà par endroit 1300 Bq/litre. L’eau ayant traversé avant, la zone interdite elle, n’est évidemment pas sans radioactivité.
  • Japon : la NRA publie une étude sur la contamination des sédiments marins à partir de prélèvements faits entre septembre et novembre 2013. Un tel délai est inexplicable.

11 avril

  • Japon : le gouvernement adopte le nouveau plan énergétique dans lequel le nucléaire est considéré comme "une ressource importante" sans que rien ne soit précisé sur le nombre de réacteurs qui pourraient être remis en route. Il ne renonce ni au MOX ni au retraitement… tout en affirmant que le recours au nucléaire doit être le plus faible possible. Ceci met fin au plan du précédent gouvernement qui prévoyait l’abandon total du nucléaire d’ici 2040. Le même document indique vouloir promouvoir au maximum les énergies renouvelables et miser sur le charbon. Le plan reste flou sur un calendrier, des objectifs… cela s’explique par la forte opposition que le gouvernement rencontre au sein de son propre parti, comme au sein de la population. Des opposants au nucléaire réagissent en disant que si l’objectif est "un recours le plus faible possible au nucléaire", on peut rester dans la situation actuelle, puisqu’actuellement tous les réacteurs sont à l’arrêt. Le Japan Times dans son éditorial dénonce un plan rétrograde. Le WWF-Japon a estimé que "le plan énergétique échoue à faire preuve d’innovation".
  • Japon : la région d’Aomori publie son plan d’évacuation autour de la centrale de Higashidori. Selon les circonstances, l’évacuation de 30 km de rayon pourrait durer entre 27 et 70 heures.
  • Etats-Unis : une étude publiée dans l’ Open Journal of pediatrics par les pédiatres J. Mayano, J. Sherman et Christopher Busby indique que pour les enfants nés lors du deuxième semestre 2011, on a compté un taux d’hypothyroïdie 7 fois plus important qu’attendu dans l’Etat de Californie. L’étude montre ainsi que, même si les doses d’iode radioactif qui ont touché l’Etat entre 6 et 10 jours après l’accident de Fukushima, ont été faibles, cela a été suffisant pour avoir des conséquences sur la santé des fœtus. Les auteurs rappellent que les conséquences des faibles doses de radioactivité sont bien connues et que le résultat est conforme à l’état des connaissances. Ils dénoncent le mensonge qui entoure les conséquences sur la population du nuage radioactif. Le gouvernement japonais, lui, n’a pas publié d’étude sur les nouveau-nés au Japon… au contraire, il a interdit la publication d’études épidémiologiques sur le sujet.
  • Japon : la NRA avait demandé un contrôle sur 14 000 points concernant le surgénérateur de Monju, en mai 2013. En mars 2014, l’exploitant a remis un rapport affirmant avoir contrôlé 47 500 points. Mais après en avoir vérifié seulement 80, la NRA a découvert que c’était déjà faussement contrôlé pour 9 points et a donc arrêté la procédure estimant que le rapport remis pas l’exploitant est falsifié. Le surgénérateur de Monju n’a pratiquement jamais réussi à fonctionner depuis sa mise en route en 1995. Il a déjà coûté plus de 7 milliards d’euros.

12 avril

  • France : 300 personnes manifestent contre la fermeture de la centrale de Fessenheim… En comparant aux 1200 salariés du site, on peut en conclure que la mobilisation est faible.
  • France : journée FukuChinon, 1500 personnes manifestent devant la centrale de Chinon en faveur de la fermeture du site (4 réacteurs)
  • Etats-Unis : le projet d’EPR près du lac Ontario est officiellement abandonné.
  • Japon : TEPCO annonce revoir à la hausse la quantité de radioactivité qui s’est échappée lors de la fuite de 300 tonnes d’eau d’une cuve durant l’été 2013 : cela passe de 80 millions de becquerels à 280 millions, soit une multiplication par 3,5. Cela en dit long sur le sérieux des mesures qui sont annoncées. L’incident avait été classé 3 sur l’échelle INES (sur 7 niveaux).
  • Japon : pour éviter que de nouvelles cuves fuient, des jauges plus perfectionnées ont été mises en place sur 433 cuves. Ces jauges sont reliées à un ordinateur dans le poste de contrôle. Deux alertes de fuite le 8 avril dernier n’ont pas donné lieu à une réaction des surveillants pendant deux heures… parce que le son de l’ordinateur avait été coupé !

13 avril

  • Japon : nouvel incident grave sur le site de Fukushima : TEPCO annonce que quatre pompes qui fonctionnaient par erreur ont répandu d’énormes quantités d’eau dans plusieurs bâtiments. Ceux-ci qui servent aux expériences de décontamination devaient rester non radioactifs. Ils ont été inondés par au moins 203 000 litres d’eau très radioactive : 37 millions de becquerels par litre pour le seul césium. Il n’est pas sûr que les unités de recherche placées là puissent encore fonctionner.

14 avril

  • Japon : les prélèvements d’eau de mer dans le port de la centrale montrent des taux de pollution radioactive toujours croissants (jusqu’à 1100 Bq/l).
  • Japon : du fait que seuls deux réacteurs ont fonctionné pendant quelques mois en 2013, le taux d’utilisation du parc nucléaire aura été de 2,3 % sur un an.
  • Japon : le quotidien Maïnichi rapporte que le 17 mars dernier, le ministère des affaires étrangères a demandé que chacune des 18 communes de la province de Fukushima équipée d’un appareil d’anthropogammamétrie permettant de mesurer la contamination interne des personnes, transmette l’ensemble des relevés pour la constitution d’un rapport par l’AIEA. Il est précisé que ce rapport a pour but de présenter de manière objective le niveau de contamination des populations. Les mairies se sont montrées réticentes car l’AIEA, Agence internationale de l’Energie atomique, est connue pour sa promotion du nucléaire et non pas pour la protection de la santé des personnes. 8 mairies ont communiqué leurs mesures en enlevant tout ce qui peut permettre d’identifier les personnes, les 10 autres ont refusé de transmettre leurs données.

15 avril

  • Japon : deux anciens premiers ministres, Junichiro Koïzumi and Morihiro Hosokawa, annoncent qu’ils vont lancer un nouveau mouvement antinucléaire pour peser sur les choix politiques. Ils cherchent à réunir un maximum de personnalités avant un lancement officiel du mouvement le 7 mai prochain.

16 avril

  • Japon : l’autorité de sûreté, la NRA, veut augmenter la qualité du travail sur le site de Fukushima afin d’éviter des accidents comme celui du 13 avril dernier. Elle propose l’installation de caméras de surveillance… car il y a un soupçon que la mise en route des pompes, qui ne pouvait se faire que manuellement, soit un sabotage (le terme officiel est "action erronée délibérée"). L’idée de sabotage peut aussi servir à masquer l’incompétence des ouvriers et de ceux qui les encadrent.
  • Japon : mensonge officiel, le gouvernement annonce que le taux de dépendance vis-à-vis des ressources fossiles est de 92 % au Japon… contre 83 % avant l’accident de Fukushima, ceci augmentant la facture énergétique… considérant que l’uranium, importé à 100 % n’est pas une ressource fossile et qu’il est sans doute gratuit. Une astuce également utilisée en France lorsque l’on parle d’indépendance nationale.
  • Japon : le quotidien Maïnichi revient sur les mesures de radioactivité cachées par le gouvernement. Celui-ci disposait en effet de mesures prises à l’automne 2013 montrant que dans 24 lieux testés sur 43, la dose d’un millisievert continuait à être dépassée, alors que la décontamination était en principe terminée. La commune de Miyakoji faisait partie des sites testés et présente un taux trop élevé de radioactivité… ce qui n’a pas empêché les autorités de lever l’interdiction de résider sur place. Aujourd’hui, ceux qui ont fait le choix de revenir protestent.
  • Japon : non seulement la station de décontamination ALPS ne fonctionne pas, mais lors de nouveaux essais, l’eau a débordé et environ 1000 litres se sont répandus dans le bâtiment. L’eau en question présente une contamination de 38 millions de becquerels par litre… A ce rythme, la station de décontamination risque de devoir être reconstruite ailleurs car l’actuelle sera trop contaminée !

17 avril

  • Japon : après enquête, TEPCO écarte l’hypothèse d’un sabotage : des ouvriers auraient branché les pompes qui ont relâché de l’eau contaminée le 13 avril dernier, en appuyant sur les mauvais interrupteurs, ceux-ci voisinant ceux de la climatisation.
  • Japon : les compagnies d’électricité estiment disposer d’assez de moyens de production pour passer le pic de consommation (climatisation) de l’été 2014, sans avoir besoin de redémarrer de réacteurs nucléaires. Comme le pic de consommation de l’hiver (chauffage et éclairage) a déjà été passé sans recours au nucléaire, nous avons la preuve que le pays n’a aucun besoin de redémarrer des centrales.

18 avril

  • Japon : la commune évacuée de Tomioka, annonce la construction, sur 3,1 hectares de terres en principe décontaminées, d’une centrale solaire de 2,2 MW, de quoi fournir l’électricité à 600 foyers. Ceci entre dans le cadre d’un plan régional pour se passer du nucléaire… et également d’incitation au retour des familles lorsque ces zones seront ouvertes.
  • France : arrêt du réacteur n°2 de Fessenheim suite à une panne… le réacteur n°1 étant aussi à l’arrêt pour réparation depuis le 9 avril. Pendant 2 jours, la centrale est totalement arrêtée.
  • Japon : sous la pression des médias, le gouvernement publie l’intégralité des données d’octobre 2013 portant sur l’estimation des doses que recevront ceux qui accepteront de retourner vivre dans les zones évacuées et soi-disant décontaminées. Si l’on reste en-dessous des 20 mSv/an, limite actuelle déterminée par nécessité, on est presque toujours au-dessus de 1 mSv/an, dose reconnue en situation normale internationalement : on est entre 0,7 et 3 mSv/an pour des personnes qui font attention à ne pas sortir des chemins balisés, et qui ne restent pas plus de 8 heures par jour à l’extérieur.
  • Japon : le 10 avril dernier, TEPCO a commencé à pomper de l’eau en amont des cuves de stockage pour la rejeter en mer. Devant les pêcheurs, la firme s’était engagée à ne pas rejeter en mer de l’eau contenant plus de 1500 Bq/litre. Une semaine après, ce taux limite est déjà atteint : en une semaine, cela est passé de 1300 à 1600 Bq/litre. Ceci s’explique par la diffusion de l’eau contaminée dans les sous-sols, lesquels battent jour après jour des records de contamination. La contamination souterraine s’étend de plus en plus loin…
  • Japon : à l’occasion d’une visite de presse, un dirigeant de TEPCO, Akira Ono, reconnaît que les problèmes d’eau contaminée ne seront pas maîtrisés avant la date fixée dans le calendrier de démantèlement (initialement prévu pour mars 2015)… et il a par contre présenté les nouvelles cuves de stockage prévues pour contenir l’eau pendant 30 à 40 ans. Il a aussi reconnu que "pour certaines parties du site, nous n’avons pas un contrôle total". 
  • Japon : TEPCO a rendu public des analyses sur la présence de strontium 90 dans les sols de la centrale. Cela va de 65 à 120 Bq/kg de matière sèche, ce qui est supérieur aux taux de contamination provoqués par les retombées des essais atmosphériques des années 1960. Ce sont donc bien les réacteurs incontrôlés qui provoquent cette nouvelle contamination.
  • Japon : selon un sondage, 53 % des Japonais sont contre le redémarrage des réacteurs nucléaires, même si la NRA, autorité de sûreté, a donné son accord. 40 % sont pour, les autres indécis.

19 avril

  • Japon : la Kansaï Electric (KEPCO) annonce qu’elle accepte finalement de renforcer la résistance sismique des réacteurs 3 et 4 de la centrale d’Ohi, les seuls qui avaient été autorisés à refonctionner après l’accident de Fukushima. Cela bloque de fait tout redémarrage de ces réacteurs pour plusieurs années.

20 avril

  • Japon : seules 64 communes sur 135 concernées (celles à moins de 30 km d’un réacteur) ont rendu un plan d’évacuation. Les communes de la province de Fukushima ne veulent pas faire ce plan, refusant d’envisager un redémarrage d’un réacteur. D’autres communes ont répondu qu’elles ne feront le plan que quand la reconstruction post-tsunami sera terminée.

21 avril

  • Japon : le déficit du commerce extérieur a été multiplié par quatre depuis 2011 pour atteindre 10 milliards d’euros rien que pour le mois de mars 2014. Cela s’explique par la perte de valeur du yen. La monnaie se dévalue du fait que le gouvernement édite sans cesse de la monnaie pour financer l’accident de Fukushima. Et c’est avec ce yen affaibli qu’il doit payer ses importations d’énergies fossiles dont le prix est à la hausse. Le yen faible favorise les exportations, mais celles-ci ne progressent que lentement.

22 avril

  • Japon : parution d’une bande-dessinée dénommée Ichi-efu (ou 1F, surnom de la centrale de Fukushima) : le dessinateur, Kazuto Tatsuta y raconte son expérience de sous-traitant sur le site de la centrale accidentée.
  • Monde : dans les trois ans qui ont suivi l’accident de Fukushima, 13 nouveaux réacteurs nucléaires ont été mis en route, alors que pendant ce temps 24 réacteurs ont été arrêtés définitivement : 16 du fait du renoncement au nucléaire, 8 parce que trop vieux. Une tendance qui devrait s’accélérer puisque seuls 17 des 48 réacteurs japonais demandent à redémarrer.
  • Japon : en visite au Japon, le Dalaï Lama demande à ceux qui ont peur du nucléaire d’accepter le redémarrage des réacteurs car selon lui "les centrales nucléaires peuvent permettre à des populations d’accéder à une électricité bon marché". Pour lui, "le risque zéro n’existe dans aucune activité humaine. Conduire une voiture, manger un repas ou même s’asseoir pour assister à une conférence comporte un certain degré de danger". Les Tibétains qui luttent contre le stockage des déchets radioactifs chinois chez eux apprécieront.
  • Japon : le quotidien Asahi révèle que Taro Aso, ministre des finances et n°2 du gouvernement, touche régulièrement de l’argent des compagnies d’électricité. La loi l’obligeant à déclarer les dons de plus de 200 000 yens (1400 euros), les dons sont toujours inférieurs à cette somme… mais en dix ans, cela atteint 70 000 euros. Tepco qui était le plus gros donateur jusqu’en 2011, a arrêté au moment de l’accident, mais les autres compagnies ont continué. Combien de responsables politiques sont ainsi "convaincus" de l’intérêt du nucléaire ?
  • Japon : alors que la décontamination est officiellement terminée à Iwaki et que la municipalité négocie les conditions de retour de la population, des mesures dans le centre de la ville montrent que les efforts de nettoyage n’ont en fait que divisé par deux la contamination radioactive : il y a encore 0,44 mSv/h au sol… on atteint donc la limite de 1 mSv en moins de 3 h et celle de 20 mSv, limite annuelle, en un peu plus d’un jour ! C’est donc 300 fois trop élevé si on accepte la nouvelle limite de 20 mSv ou 6000 fois si on en reste à la norme internationale. On comprend pourquoi le plus grand nombre des habitants ne souhaite pas revenir !

23 avril

  • Ukraine : selon Iouri Andreïev, ancien chef des opérateurs à Tchernobyl, aujourd’hui à la tête d’un parti écologique, la construction de l’Arche, par un consortium français Vinci et Bouygues, ne résoudra rien au danger provoqué par la dégradation du sarcophage construit juste après l’accident. Selon lui, l’arche, dont le coût est faramineux, n’aura une durée de vie que de 20 à 30 ans. Et, progressivement, les fuites reprendront. Il dénonce aussi l’organisation du chantier : ce sont des ouvriers ukrainiens payés 125 à 190 euros par mois qui interviennent sur le site et sont le plus exposés aux radiations, tandis que les contremaîtres turcs limitent leur temps de présence pour un salaire plus conséquent et que les ingénieurs français ne sont jamais sur place alors qu’ils sont payés jusqu’à 30 000 euros par mois.
  • Japon : selon des experts de l’Institut russe de la sécurité du développement énergétique, en visite sur le site de Fukushima, la situation de désorganisation actuelle pourrait s’éterniser pendant des dizaines d’années. Ils rappellent que les réacteurs construits par General Electric (Etats-Unis) ont bénéficié aux Etats-Unis d’importantes améliorations de sûreté… mais que le Japon a négligé de faire les travaux équivalents. Ils s’étonnent aussi du choix de mettre des réacteurs sur une côte où les amplitudes des marées sont aussi importantes.
  • Russie : annonce de l’abandon du projet de réacteur dans l’enclave de Kaliningrad.
  • Japon : le président de la NRA, dans une conférence de presse, s’étonne des dossiers transmis par les compagnies d’électricité pour demander le redémarrage des réacteurs : il n’y voit pas grand chose qui tienne compte des demandes faites depuis l’accident de Fukushima. Il estime qu’à part pour deux réacteurs, toutes les autres demandes (soit 15 réacteurs) ne sont pas correctes et vont devoir être recommencées. Donc sur 48 réacteurs à l’arrêt, seuls des demandes de redémarrage ont été faites pour 17 d’entre eux et 15 dossiers ne sont pas corrects. Il a critiqué l’arrogance des compagnies et rappelé que plus le temps passe et plus cela est néfaste à une culture de sûreté.
  • Japon : vous pouvez dorénavant consulter un médecin et faire le plein d’essence sur la commune d’Odaka. Bien que toujours évacuée, cette commune est accessible en journée pour ses anciens habitants et la mairie espère ainsi maintenir un minimum de liens entre les habitants.
  • Japon : TEPCO reçoit une nouvelle aide de l’Etat pour un montant d’1,4 milliard d’euros.
  • Japon : le gouvernement a subventionné l’achat par les communes situées entre 10 et 30 km des réacteurs de pastilles d’iode pour la prévention d’un nuage chargé en iode 131. Cela peut paraître décalé avec le fait que les réacteurs sont à l’arrêt, mais ceux-ci ne sont pas totalement inoffensifs : ils restent chargés en combustible, en stockent dans des piscines… qui peuvent subir les mêmes dégâts qu’à Fukushima.

24 avril

  • Japon : les autorités régionales de Shizuoka ont rendu public le plan d’évacuation des 860 000 habitants vivant dans un rayon de 30 km d’un réacteur. Il ressort que le temps d’évacuation peut varier énormément selon que l’accident soit le fait d’un séisme ou d’une autre cause. En cas de séisme, les routes ne sont plus forcément praticables. Le scénario — optimiste — prévoit un temps de 28 heures à 30 h pour l’évacuation des 30 km évacués. Le temps d’évacuation des personnes dépendantes n’a pas été pris en compte. 30 heures bloqués dans une voiture qui ne protège pratiquement pas des radiations, c’est catastrophique. Une contre-expertise d’un bureau privé estime ce plan encore trop optimiste et pense que cela pourrait aller jusqu’à 6 jours en cas de destruction des autoroutes et de panique. Les autorités régionales de Hyogo ont fait un autre calcul : elles ont estimé la dose que la thyroïde des enfants pourrait recevoir en cas d’évacuation dans des embouteillages qui s’éternisent. Ils arrivent à une dose de 50 mSv en cas de maintien dans la zone pendant une semaine. C’est dans un tel cas que l’absorption de pastilles d’iode est efficace en limitant la fixation de l’iode radioactif. Mais la pastille n’est efficace qu’après 48 h et il faut donc être en mesure d’attendre ce délai en se confinant avant d’évacuer… Pas sûr que les gens acceptent de rester deux jours sans fuir !
  • Japon : la région de Fukushima annonce avoir fini de tuer les 1692 bovins errants depuis l’accident. Il reste encore 750 bêtes qui vivent sur place, alimentés par des agriculteurs qui se sont engagés à ne vendre ni lait, ni viande.

25 avril

  • Japon : la centrale de Sendaï, deux réacteurs, est la seule dont le dossier a été jugé suffisamment bien réalisé par la NRA et c’est donc la centrale qui pourrait redémarrer en premier. Une première réunion publique a été organisée pour présenter le plan d’évacuation sur la commune d’Izumi. 130 personnes étaient présentes. La salle a émis des doutes sur le plan, jugeant les points de rassemblement trop éloignés les uns des autres pour les personnes se déplaçant difficilement, ces lieux n’étant pas à l’abri des variations du vent, comme cela a été constaté à Fukushima. La principale inquiètude concerne la capitale régionale, Kagoshima (600 000 habitants), dans le rayon des 30 km.
  • Japon : une rencontre s’est tenue à l’initiative de l’IRID, Institut japonais de Recherche International sur le Démantèlement, pour essayer de mettre en place un programme de démantèlement des réacteurs de Fukushima accidentés. TEPCO a présenté un scénario qui consisterait à colmater les bâtiments, puis à les remplir entièrement d’eau, puis à extraire le combustible en fusion par petite quantité en manipulant des robots dans l’eau. Les experts présents ont jugé ce scénario peu crédible… mais n’en ont proposé aucun autre. Personne ne sait donc, plus de trois ans après l’accident, comment on va pouvoir un jour arrêter la catastrophe. L’IRID a demandé au gouvernement japonais de lancer un appel international, ce que celui-ci a accepté de faire.
  • Japon : les patates chaudes vont commencer leur ronde infernale. Pour stocker 11 000 tonnes de déchets radioactifs, le gouvernement avait négocié des stockages provisoires avec de multiples communes de 11 provinces… pour une durée de deux ans. Cet engagement avait été pris en mai 2012 et depuis le gouvernement n’a pas trouvé de lieux de stockage pour rassembler tout cela : partout, il se heurte à des refus, même s’il promet cette fois que ce n’est que pour une durée de 30 ans. Il s’est donc excusé pour le retard en demandant aux communes d’accepter de garder encore leurs déchets pour le moment. Le quotidien Asahi est allé enquêter sur le terrain. Les élus et la population parlent de "colère" et de "trahison". 
  • Japon : le 19 janvier dernier, TEPCO disait avoir estimé la quantité de tritium à évacuer en mer à 875 TBq (875 mille milliards ou 875 000 000 000 000 de becquerels) soit l’équivalent de 40 années de rejets autorisés. Il vient de revoir son estimation à la hausse et annonce maintenant 3400 TBq, ce qui fait maintenant 150 ans de rejets en respectant les normes. 2500 TBq seraient encore contenu dans le combustible et il en sortirait environ 5 TBq par mois au fur et à mesure que les cœurs en fusion se désintègrent. En supposant une vitesse constante, 2500 divisé par 5, cela fait 500 mois à attendre pour que cela s’arrête, soit encore 40 ans !
  • Japon : Barack Obama, en visite au Japon, s’est félicité de la décision de l’actuel gouvernement de ne plus s’engager à arrêter le nucléaire. Les Etats-Unis avaient protesté lors de l’annonce de l’arrêt du nucléaire par le précédent gouvernement…
  • Japon : TEPCO pompe toujours de l’eau en amont des cuves et la stocke dans des cuves. Comme certains points de pompage dépassent déjà la limite autorisée, un mélange est fait entre plusieurs points de pompage pour rester en-dessous de la limite. Mais comme la pollution s’étend, il va falloir aller pomper de plus en plus loin… Ils espèrent ainsi avoir le feu vert pour le rejet de cette eau en mer.
  • Japon : au parlement, l’ancien premier ministre, Naoto Kan, a demandé au gouvernement de prouver ses affirmations comme quoi le niveau de sûreté au Japon était maintenant le meilleur au monde. Le gouvernement a répondu qu’ils avaient les critères les plus stricts, mais sans aucun point de comparaison. L’autorité de sûreté, la NRA, a refusé d’entrer dans le débat estimant difficile de faire un classement mondial.

26 avril

  • Taïwan : alors que le gouvernement a annoncé vouloir relancer le chantier du 4e réacteur du pays, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté dans les rues de Taipei, la capitale. Ils installent un camp en pleine rue et plusieurs milliers de personnes dorment sur place.
  • Tchernobyl : nombreuses manifestations dans le monde à l’occasion du 28e anniversaire de l’accident. En France, cela a été modeste : Bordeaux (100) Toulon (100), Lyon (50), Saint-Quentin-en-Yvelines (50), Le Mans (40), Poitiers (30), Dijon (30), Fessenheim (30), Narbonne (quelques dizaines), Vitré (20), Dunkerque (quelques dizaines), Paris (quelques dizaines), Chaumont (20), Auch (quelques dizaines), Albi (quelques dizaines)…

27 avril

  • Japon : les habitants d’une partie de la commune de Kawauchi, située à moins de 20 km de la centrale de Fukushima, sont autorisés à rentrer chez eux à partir de ce jour. Sur les 276 personnes concernées (134 foyers), seules 40 (18 foyers) ont fait le nécessaire au niveau administratif. La demande doit être renouvelée tous les mois et sera accordée en fonction des doses mesurées par les dosimètres que les habitants doivent obligatoirement porter avec eux.

28 avril

  • Taïwan : après deux jours de blocage du centre de la capitale par les antinucléaires, le président de la République annonce en pleine nuit sur sa page Facebook, la suspension du chantier du 4e réacteur du pays. Il annonce aussi le gel du chantier du 2e réacteur, construit à 90 % et du 3e réacteur dont le chantier est en cours de démarrage. Il accepte de faire un référendum sur le sujet, comme promis en février 2013, à condition que ce dernier soit réversible "pour laisser le choix aux prochaines générations".
  • France : alors que l’industriel Alstom va mal, le gouvernement s’inquiète d’un rachat par General Electric (USA) ou par Siemens (Allemagne) craignant que cela n’entraîne la fermeture du secteur nucléaire de l’entreprise. Alstom est spécialisé dans différents domaines : transports (TGV, TER, RER, tramways) et énergie (turbines et alternateurs pour les centrales thermiques, hydrauliques, nucléaires et éoliennes).

29 avril

  • Japon : le New-York Times publie un reportage sur le retour des habitants de la ville de Miyakoji. Les habitants, qui peuvent revenir depuis le 1er avril 2014, disent ne pas avoir le choix : comme les indemnités vont cesser d’ici un an et qu’il est impossible de revendre leur maison, la plupart des familles vont devoir revenir. Trois ans après, leur habitation est souvent très dégradée et rien n’a été prévu pour leur permettre de faire les travaux nécessaires. Environ la moitié des 1000 personnes (sur les 3000 d’avant) qui sont revenues ou envisagent de le faire ont engagé une action en justice pour demander une aide financière plus importante. Les plus réticents à revenir sont évidemment ceux qui ont des enfants. Le quotidien raconte que dans des villes non évacuées parce qu’à plus de 20 km de la centrale, mais où la radioactivité reste importante, les habitants se sentent victimes d’une injustice. La situation juridique et administrative devient inextricable… et ce n’est encore rien, cela se compliquera quand les gens commenceront à être malades.
  • Japon : une étude a été faite par la région auprès de 62 812 familles évacuées, qui a reçu 20680 réponses. 50 % des familles évacuées sont encore séparées (souvent le père est resté à proximité pour son travail alors que les enfants ont été relogés beaucoup plus loin) et 67 % ont un membre qui souffre encore de stress physique et mental. 3683 familles (18 % des réponses) ont changé de résidence administrative, signifiant qu’elles ne reviendront pas et ne touchent donc pas d’indemnités. Sans doute les plus aisées.

30 avril

  • Japon : pour la première fois depuis 2011, TEPCO annonce un bénéfice de 3 milliards d’euros. Cela a été rendu possible par les aides de l’Etat qui couvrent les frais de suivi de la centrale de Fukushima et par la hausse du prix de vente de l’électricité. Les actionnaires vont être contents.Six autres compagnies annoncent des résultats négatifs pour la troisième année consécutive, ce qui, selon la loi japonaise, leur interdit de faire des emprunts bancaires. Deux des compagnies ont demandé une aide publique.