Fukushima, août 2012

1er août

  • Japon : premier jour de nationalisation pour Tepco qui, au lendemain du paiement aux actionnaires des parts rachetées par l’Etat annonce que finalement ses pertes en 2012/2013 seront plus importantes que prévu. L’Etat a acheté pour dix milliards d’euros de capital. Le déficit pour le seul premier semestre est de trois milliards d’euros.
  • France : la Collectivité territoriale de Corse annonce le lancement d’une enquête épidémiologique pour recenser les pathologies provoquées par le nuage de Tchernobyl. L’enquête est réalisée en partenariat avec l’hôpital Galliera de Gênes (Italie) pour se mettre à l’abri des pressions de l’Etat français.

5 août

  • France : une trentaine de cyclistes antinucléaires partent de Plogoff en Bretagne pour rejoindre Fessenheim en Alsace après un mois de vélo et 1200 km dans les jambes. Ils portant avec eux une lettre du maire de Plogoff au maire de Fessenheim pour l’inciter à suivre l’exemple breton du renoncement au nucléaire.

6 août

  • Japon : anniversaire du bombardement d’Hiroshima. Alors que 50 000 personnes participent au recueillement collectif, de très nombreux panneaux demandent la sortie du nucléaire. Certaines pancartes sont portées par les survivants du bombardement. Dans son discours le maire d’Hiroshima a demandé une politique énergétique qui préserve la sécurité des habitants. Dans son discours, le premier ministre lui a répondu en expliquant que le gouvernement étudiait la mise en place d’un nouveau plan énergétique et que l’option « zéro nucléaire » est sérieusement étudiée.
  • Paris : le jeûne qui se tient depuis 1983 contre l’arme nucléaire du 6 au 9 août regroupe cette année un nombre record de participants : environ 70 personnes. Le lien entre nucléaire civil et militaire est clairement mis en avant.

7 août

  • Ukraine : le gouvernement annonce sa volonté d’utiliser la zone interdite de Tchernobyl (260 000 hectares) pour y installer des centrales solaires et éoliennes, mais également des cultures d’agrocarburants. Un site de stockage des déchets nucléaires y est déjà prévu.
  • Japon : sous la pression du gouvernement, Tepco donne à la presse environ 150 heures de vidéos enregistrées au début de l’accident… mais sur les deux tiers des enregistrements, le son a été masqué.
  • Japon : le ministre de l’industrie, Yukio Edano, annonce qu’une option « nucléaire zéro » est tout à fait envisageable. Selon lui, les scénarios qui associent la sortie du nucléaire à une baisse de l’activité économique ne sont pas vraisemblables et une sortie du nucléaire pourrait au contraire être un facteur de relance économique. Toutefois, le scénario « zéro nucléaire » prévoirait pour le moment un arrêt progressif des réacteurs d’ici 2030, ce que conteste fortement la rue. Le gouvernement a indiqué travailler sur trois scénarios : 0 %, 15 % et 25 % (contre 30 % avant l’accident de Fukushima). Dans les trois cas, il est déjà acquis qu’il n’y aura plus de constructions de réacteurs nucléaires : le débat porte donc bien sur la vitesse de sortie du nucléaire.

8 août

  • Japon : Tepco estime que les coffrets en plomb mis autour des dosimètres par certains travailleurs font diminuer l’enregistrement de la radioactivité de l’ordre de 30 %. Les journaux japonais multiplient les révélations sur ce genre de fraude : des travailleurs ont même réussi à passer une journée sur le site sans que leur dosimètre soit branché ! Risquer sa vie pour gagner du pognon !
  • Belgique : un député Vert rend public un rapport de l’Agence fédérale de contrôle nucléaire, AFCN, qui indique que la cuve du réacteur Doel 3 présente des fissures qui ne sont pas réparables. Le réacteur arrêté pour maintenance depuis juin 2012, devrait, si l’on est rigoureux en matière de sûreté, ne jamais redémarrer. Le fabricant de ces cuves, une société néerlandaise qui n’existe plus, a fourni 22 cuves du même genre dans le monde : Tihange 2 en Belgique, dix réacteurs aux Etats-Unis, 2 en Allemagne (arrêtés), 1 en Argentine, 2 en Espagne, 2 aux Pays-Bas (dont un arrêté), un en Suède, deux en Suisse.

10 août

  • Belgique : le quotidien Le soir publie des extraits du rapport d’expertises sur le réacteur Doel 3 : des fissures de 15 à 20 mm sont visibles sur la cuve, la fragilisant. Le réacteur qui devait fonctionner jusqu’en 2022 pourrait être arrêté définitivement. Interrogée sur RTBF , un responsable de l’AFCN reconnaît que cela n’est pas réparable et qu’il n’est pas possible de changer la cuve (trop radioactive pour être manipulée). Il annonce une réunion le 16 août avec des représentants des autres pays concernés.

12 août

  • France : l’ASN, autorité de sûreté nucléaire, interrogée par la ministre de l’écologie Delphine Batho, qu’en France les cuves des réacteurs n’ont pas les défauts observés à Doel en Belgique. Ce à quoi le Réseau Sortir du nucléaire publie un rapport de la même ASN de 1999 qui affirmait que « le bureau de contrôle des chaudières nucléaires indique avoir trouvé sur une cuve de Tricastin une douzaine de défauts significatifs (dont certains de 10 mm) qui obligeraient à mener des investigations supplémentaires ».

13 août

  • Japon : Tepco annonce une nouvelle estimation des indemnités destinées aux personnes évacuées. Pour la première fois, sont pris en compte les « évacués volontaires », c’est-à-dire les personnes vivant dans la préfecture de Fukushima, en dehors de la zone interdite, et qui sont parties par précaution. Selon un décompte de l’Agence de la reconstruction japonaise, cela concerne 100 096 personnes qui ont déménagé au sein de la préfecture et 61 548 qui ont déménagé hors de la préfecture. Tepco a fixé à 1200 euros par mois et par personne les indemnités pour les personnes évacuées de la zone interdite, 1000 euros par mois et par personne pour la zone 20 à 30 km « zone d’évacuation non obligatoire » et pour les personnes déplacées depuis les zones « hot spots » identifiées en dehors de ces zones. Pour les départs volontaires, une indemnité unique de 6000 euros sera versée aux femmes enceintes et aux enfants de moins de 18 ans. Les millions de Japonais qui se contaminent tous les jours en habitant plus loin ne sont pas indemnisés pour le moment.

14 août

  • Japon : des spécialistes de l’Université Ryukyu d’Okinawa (sud du pays) ont comptabilisé les mutations sur les papillons autour de la centrale de Fukushima. Après deux générations (mai 2011), 12 % des papillons bleus, des lycénidés, présentent des malformations. A la troisième génération, le pourcentage monte à 18 %, à la quatrième 34 %, à la cinquième 52 %. Pour les humains, cela se voit moins vite, les générations étant plus espacées.
  • Israël : 32 % de la population serait favorable aux bombardements envisagés par le gouvernement sur les réacteurs nucléaires iraniens… lesquels sont chargés de combustible ! Une telle attaque pourrait avoir les mêmes conséquences qu’un bombardement avec une bombe nucléaire et enclencher une guerre mondiale.

16 août

  • Belgique : des experts belges, allemands, néerlandais, espagnols, suédois, suisses, états-uniens et argentins se réunissent pour débattre de la situation à la centrale nucléaire de Doel. Signe que la situation est grave ! Selon Mycle Schneider, expert reconnu, un affaiblissement de la cuve d’un réacteur par des fissures est un facteur de risque important pouvant favoriser l’explosion du réacteur. A Doel, le rapport fait état de plus de 8000 microfissures ou fissures ! Le directeur de l’AFCN affirme que c’est suite aux contrôles effectués en 2004 sur la centrale du Tricastin que l’AFCN a commencé à s’inquiéter pour ses propres réacteurs. Selon lui, les fissures trouvées à Doel 3 « sont parallèles à la paroi de la cuve et présentent donc en principe moins de risques de fragiliser cette structure » que celles perpendiculaires détectées au Tricastin ! (AFP, 20h25)
  • France : Greenpeace publie des extraits des rapports de l’ASN sur les fissures sur les cuves de centrales nucléaires en France : il en a été observé sur les tubes d’entrée et de sortie de 12 cuves (Dampierre 4, Saint-Laurent, Gravelines 3…) et sur au moins dix cuves elles-mêmes (dont Tricastin). Greenpeace demande une harmonisation au niveau européen des contrôles sur les réacteurs nucléaires.

17 août

  • France : Denis Baupin, vice-président de l’Assemblée nationale publie des extraits d’un rapport de l’ASN de 2004 sur les fissures au Tricastin qui sont présentées comme dangereuses et demande pourquoi le gouvernement belge prend très au sérieux la situation à Doel alors que rien n’est fait en France.
  • Belgique : l’AFCN ordonne le maintien à l’arrêt du réacteur Tihange 2 qui dispose de la même cuve que Doel 3. Il faudra attendre fin octobre pour savoir si la cuve de Tihange 2 est aussi détériorée que celle de Doel 3. La Belgique dispose de sept réacteurs : trois à Tihange et quatre à Doel.
  • Japon : nouvelle journée de manifestations pour la sortie du nucléaire. Plus d’un millier de personnes à Tokyo devant la résidence du premier ministre. 

18 août

  • France : Le Monde relève que dans une note de l’ASN de novembre 2010, il est fait état de 33 fissures détectées en France entre 1993 et 2010 dont 17 au Tricastin, les autres à Fessenheim 1 et 2, Chinon B3, Gravelines 6, Blayais 2, Dampierre 3, Saint-Laurent B1 et B2. L’ASN répond que cela n’a rien de comparable avec la situation à Doel 3. 

19 août

  • Espagne : après les révélations sur les cuves du réacteur belge Doel 3, les écologistes espagnols protestent : la cuve de la centrale de Garoña, la plus ancienne en activité dans le pays, a été construite par la même société. Ils demandent l’arrêt immédiat pour vérification.

20 août

  • Belgique : alors que le gouvernement pensait être arrivé à un compromis sur la sortie du nucléaire le 3 juillet dernier, la découverte de 8000 fissures sur la cuve du réacteur de Doel 3 provoque une tempête dans le pays. Plusieurs spécialistes demandent une vérification sur l’ensemble des sept réacteurs. GDF-Suez qui devait reprendre la gestion du parc a émis des réserves tant que le gouvernement n’aura pas clarifié la situation. Les ministres s’invectivent par média interposés… Certains quotidiens parlent d’une « sortie accélérée du nucléaire ». 
  • Allemagne : 100 milliards, c’est la somme dont dispose la banque KfW (l’équivalent de notre Caisse des dépôts et consignations) pour prêter à des projets concernant les énergies renouvelables. Cette somme a été provisionnée par le gouvernement pour favoriser la sortie du nucléaire. Au premier semestre 2012, 12 milliards ont été utilisés, principalement pour des projets à petite échelle. L’objectif est de faire passer en dix ans la production électrique d’origine renouvelable de 25 % à 35 %, avec comme objectif plus lointain 80 % en 2050.
  • Japon : faut-il s’attendre à une augmentation des problèmes de thyroïdes ? John Boyce, spécialiste de la radioactivité à l’université Vanderbilt de Nashville, dans le Tennessee, estime que non : il affirme à l’agence Reuters que le nuage se serait dispersé trop rapidement. Une déclaration qui ne s’appuie sur rien de concret… et surtout pas sur les observations faites actuellement par les médecins japonais. 

21 août

  • Belgique : les deux partis écologistes Ecolo et Groen alertent les médias suite à une rumeur sur le remplacement prochain de Willy de Roovere, l’actuel directeur de l’AFCN à qui il est reproché… d’avoir dit la vérité sur les dangers des réacteurs belges !
  • Japon : des taux records de radioactivité ont été relevés sur des soles pêchées à 20 km au large de la préfecture de Fukushima : ils présentent des taux de 25 800 bq/kg en césium (alors que la limite autorisée est de 100 bq/kg). 

22 août

  • Japon : le premier ministre au cours d’une conférence de presse qui a suivi un entretien avec les organisateurs des manifestations qui se tiennent en permanence devant sa résidence depuis des mois, exprime clairement que le Japon s’engage vers une sortie du nucléaire. Il a affirmé que tous les réacteurs seraient fermés avant 2030… mais que le débat est encore en cours pour savoir à quelle vitesse cela va se faire. L’option « Zéro » qui consisterait à tout arrêter dès maintenant, est étudiée. Les organisateurs ont indiqué qu’ils appelaient au maintien des manifestations chaque vendredi tant que le nucléaire ne serait pas arrêté et tant que la situation à Fukushima ne serait pas totalement sous contrôle.
  • Japon : selon les mesures communiquées par Tepco, les émissions radioactives depuis Fukushima resteraient stables depuis des mois autour de 220 microSieverts par heure. On reste donc – officiellement – à environ 1000 fois au-dessus des limites autorisées, un chiffre identique à celui communiqué en mars 2012. 
  • Japon : Le Nouvel observateur publie un reportage de son envoyé spécial sur place : « Fukushima : et si le pire était à venir ? ». L’article présente la menace que représente la piscine de stockage du combustible du réacteur n°4. Une photo illustre l’article (photo AP-AFP) où on voit clairement que la piscine au sommet du réacteur n°4 est à l’air libre ! Il rappelle que les scientifiques craignent ce qui va se passer si une tornade passe sur le réacteur : la saison des tornades commence fin août. Si la piscine se vide pour une raison ou une autre, c’est l’incendie assuré, avec un nuage radioactif qui pourrait être dix fois plus important que celui de Tchernobyl ou l’équivalent de 5000 fois la bombe sur Hiroshima.
  • Japon : le gouvernement indique que la consommation d’électricité a baissé de 6,3 % en juillet 2012 par rapport en juillet 2011 où l’on était déjà en baisse par rapport à l’année précédente. Cette baisse importante intervient alors que le mois de juillet 2012 a été plus chaud que celui de l’année précédente, preuve de la motivation des Japonais à se passer du nucléaire.
  • Japon : des conférences citoyennes sont organisées avec des personnes tirées au hasard pour poser des questions au gouvernement sur l’avenir énergétique du pays. A la fin de ces conférences, le gouvernement a demandé l’option que choisiraient les participants : 47 % sont pour l’option zéro (on ne redémarre rien), 15 % sont pour maintenir 15 % d’électricité nucléaire en 2030, 13 % pour maintenir entre 20 et 25 %. Les autres ne se prononcent pas.

23 août

  • Japon : un ouvrier de 50 ans décède d’une crise cardiaque. C’est le cinquième mort… mais selon Tepco « il ne semble pas y avoir de lien de causalité entre sa mort et la radioactivité ».

24 août

  • Belgique : le quotidien De Morgen rappelle que des fissures avaient été détectées dès 1979 à Doel 3 et Tihange 2. L’AFCN rappelle que ces fissures avaient été détectées avant la mise en route des réacteurs et donc réparées… ce qui n’est plus possible pour les fissures d’aujourd’hui.
  • Allemagne : du fait de l’irrégularité de la production électrique par les éoliennes et de la consommation, à de nombreuses reprises les éoliennes ont dû être arrêtées, ce qui provoque une perte de rentabilité. L’électricien EON annonce la construction d’une usine d’électrolyse qui servira à produire de l’hydrogène lorsqu’il y aura surplus d’électricité. Cet hydrogène pourra ensuite être injecté dans des centrales thermiques en période de consommation de pointe ou servir pour des moteurs à hydrogène. 
  • Japon : un millier de personnes manifestent devant la résidence du premier ministre. Ils demandent toujours l’arrêt des deux seuls réacteurs en activité à Ohi. Chaque semaine maintenant, ce rassemblement du vendredi marque le début des manifestations antinucléaires du week-end qui se tiennent dans de nombreuses villes du pays. 
  • Japon : selon l’Asahi Shimbun, huit travailleurs de Fukushima ont été trouvés sur le site du réacteur n°1 sans dosimètres. Il se révèle qu’ils travaillaient depuis le mois de juin sans aucun contrôle. Tepco signale également avoir trouvé 20 autres travailleurs qui ont affirmé avoir perdu leur dosimètres la veille du contrôle. Comme quoi, il y a des volontaires pour toucher un bon salaire avant de mourir irradiés ! Quand sous-traitance rime avec maltraitance.

25 août

  • Luxembourg : Greenpeace publie un rapport critique sur les « stress tests » demandés par l’Europe après l’accident de Fukushima. Les deux experts qui ont analysés les rapports remis par EDF notent que sur les trois sites français étudiés (Cattenom, Fessenheim, Gravelines), il n’existe qu’un générateur diesel de secours, lequel n’est pas conçu pour résister à un tremblement de terre. Les experts rappellent une nouvelle fois que le site de Fessenheim, en aval d’un barrage, peut être victime d’une inondation ; ils rappellent qu’en janvier 2012, l’ASN a demandé la mise en place de casse-siphon sur les piscines de combustibles sur le site de Fessenheim et que ce n’est toujours pas fait. Ils notent enfin qu’en cas d’accident grave à Cattenom, situé à 9 km de la frontière du Luxembourg, ce dernier deviendrait totalement inhabitable. 
  • France : arrivée au Tricastin de la marche de la vie partie de Cadarache le 18 août. 

26 août

  • France : Arnaud Montebourg, ministre français du redressement productif, estime sur BFM TV, que « le nucléaire est une filière d’avenir » car « nous avons besoin d’une énergie pas trop chère ». Rappelons qu’Arnaud Montebourg a commencé sa carrière politique comme député de Chalon-sur-Saône, en Saône-et-Loire, commune qui accueille comme principal industriel… Areva qui y fabrique des composants de centrales nucléaires. Bref, un ministre totalement indépendant. 

27 août

  • France : Manuel Valls, sur Europe 1, apporte son soutien à Arnaud Montebourg sur sa vision du nucléaire. David Assouline, porte-parole du PS a assuré lui qu’il ’s’agit d’un point de vue personnel« . Les ministres d’EELV ont protesté. Le Réseau Sortir du nucléaire a envoyé aux médias des extraits du blog où le même Montebourg annonce qu’il faut »dépasser le nucléaire" (www.arnaudmontebourg2012.fr/content/depasser-le-nucleaire)
  • Japon : le typhon Bolven (200 km/h) balaie le Japon depuis le sud. C’est l’un des plus puissants depuis des décennies selon la télévision NHK. La région de Fukushima est heureusement épargnée.
  • Japon : le 17 juillet dernier, une étude médicale indiquait que sur 38 000 enfants de la préfecture de Fukushima déplacés lors de l’accident, 36 % avaient des modules thyroïdiens anormaux. Selon une source médicale française rapportée par Médiapart, le taux attendu était de seulement 3 à 3,5 % et environ 20 % d’entre eux provoqueront des cancers dans un délai de 10 à 15 ans. Les résultats sont donc anormalement hauts et les autorités japonaises ont décidé d’élargir l’étude à 4500 autres enfants non déplacés, mais habitant sous le passage du nuage radioactif (au nord-est). 
  • Belgique : le premier ministre Elio Di Rupo indique que « si Doel 3 et Tihange 2 devaient rester fermés, la Belgique ne sera pas confrontées à des coupures de courant ». Une expertise est en cours à Tihange 2… et la possibilité de redémarrer ou non les réacteurs ne devrait pas être étudiée avant décembre 2012.

28 août

  • France : le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, sur France   2, a rappelé à l’ordre Arnaud Montebourg, démentant tout changement de cap. Claude Bartolone, président PS de l’Assemblée nationale a lui affirmé que si l’on voulait maintenir l’objectif d’assurer 50 % de nucléaire en 2025, il fallait dès maintenant prévoir le remplacement des réacteurs. Là aussi, c’est contraire aux engagements de François Hollande qui a pris l’engagement de ne plus engager aucune construction de réacteurs pendant son quinquennat.
  • Japon : Tepco lance un appel d’offres pour l’achat de nouvelles citernes pour pouvoir stocker l’eau contaminée. Tepco dispose actuellement d’une capacité de stockage de 220 000 tonnes et cela se remplit de l’ordre de 400 tonnes chaque jour. Selon Tepco, les cuves actuelles seront pleines en novembre 2012.
  • Japon : la préfecture de Fukushima a mis en place 192 stations de mesure des radiations pour contrôler la production agricole du département. Alors que la récolte de riz pourrait y atteindre 360 000 tonnes, les premiers contrôles portant sur une centaine de kilos auraient montré un taux de radioactivité inférieur aux limites de consommation. 
  • Autriche : la très pro-nucléaire AIEA, Agence internationale de l’énergie nucléaire organise à Vienne la rencontre annuelle de la Convention sur la sécurité nucléaire qui réunit 75 pays. On peut lire dans un communiqué : « Après cette catastrophe [Fukushima], à l’exception, peut-être, de la France, les principaux pays de l’Union européenne se préparent à fermer leurs réacteurs nucléaires vers 2020-2025 »… mais malgré cela « Vers 2030, la production globale de l’énergie atomique va doubler et se déplacera à l’est. Principalement grâce à des géants comme la Chine et l’Inde ». Rappelons à l’AIEA que pour le moment, la réalité, c’est que depuis 2000, donc bien avant l’accident de Fukushima, la production électrique d’origine nucléaire dans le monde est en baisse 

29 août

  • Japon : dans un article sur Rue89, deux chercheurs du CNRS à Kyoto présentent les manœuvres du lobby nucléaire au Japon. Ils rappellent que la visite de Laurent Fabius le 8 juillet 2012 au Japon avait été précédée d’une rencontre le 20 mai 2012 où déjà Fabius et son homologue japonais, Koichiro Gemba, avaient échangé sur « la coopération énergétique dans le domaine du nucléaire ». Ils rappellent que Laurent Fabius et Anne Lauvergeon sont tous deux administrateurs de l’Institut François-Mitterrand et qu’ils sont très proches. Côté japonais, Yukio Edano, ministre de l’industrie a déclaré le 16 août 2012 que le Japon voulait renforcer le partenariat avec le Vietnam pour y construire des centrales nucléaires. Les auteurs révèlent également un accord de coopération avec les Philippines et l’Indonésie qui prévoit l’accueil de personnels soignant de ces pays… en échange d’une collaboration dans le domaine du nucléaire. Ces accords ont été signés juste avant l’accident de Fukushima, en mars 2011. Des firmes japonaises ont également des intérêts dans des centrales ou des projets de centrales en Lituanie, Turquie, Etats-Unis, et Jordanie. En cas de sortie du nucléaire, la question des interventions des firmes japonaises à l’étranger restera un sujet de débat. 
  • France : au micro de BFMTV et de RMC, la ministre de l’environnement, Delphine Batho estime que nous aurons « durablement » besoin du nucléaire. « C’est une filière industrielle qui a un avenir effectivement ».

29 août

  • Japon : le gouverneur de la préfecture de Shizuoka a annoncé qu’il acceptait d’organiser un référendum sur l’opportunité de redémarrer ou non la centrale de Hamaoka (centre du Japon). Les comités de citoyens ont en effet collecté 165 127 signatures en faveur d’un référendum alors que le seuil à atteindre est de 61 541. Jusqu’à maintenant, les gouverneurs de Tokyo et d’Osaka ont refusé d’organiser de tels référendums alors que pourtant le nombre de signatures a aussi été atteint dans ces départements.
  • Japon : le gouvernement annonce qu’il tiendra compte de l’opinion de la population, laquelle est majoritairement pour un abandon du nucléaire et qu’il reste à déterminer à quelle vitesse cela se fait sachant que le gouvernement observe que l’option non-redémarrage a de plus en plus de soutien de la population.
  • Japon : le gouverneur de la préfecture de Aomori interdit la pêche dans le Pacifique après la découverte de poissons radioactifs pêchés à 400 km des côtes.

30 août

  • Japon : la mairie de la ville de Fukushima condamne la diffusion d’informations qui déconseillent les mariages dans la région et avertissent du risque d’avoir un bébé mal formé. Le texte incriminé, publié par la Société japonaise pour la conservation des écosystèmes n’indique pourtant que la vérité : « Les mariages avec des personnes vivant dans la zone exposée à la radioactivité autour de la centrale de Fukushima donneront de plus en plus de bébés présentant des malformations ». Les autorités étudient la possibilité d’attaquer en justice ce genre de déclaration… pour discrimination. 
  • France : Jean-Vincent Placé, président du groupe EELV au Sénat demande au gouvernement de rendre public le calendrier de fermeture de la centrale de Fessenheim. 

31 août

  • Iran : la centrale nucléaire de Bouchehr de 1000 MW, sous licence russe, a atteint sa pleine puissance. C’est l’agence fédérale russe de l’énergie atomique Rosatom qui en fait l’annonce.
  • Japon : conférence de presse de Reporters sans frontière à Tokyo en soutien à Minoru Tanaka, journaliste indépendant, attaqué en justice après avoir publié des données sur les versements effectués par TEPCO en direction d’hommes politiques.