Éditorial Éducation Jeunesse Paix et non-violence

Violences à l’école : discipliner ou protéger ?

Guillaume Gamblin

L’actualité résonne tantôt de faits violents perpétrés par des élèves à l’école (tel le meurtre d’une assistante d’éducation à l’entrée d’un collège à Nogent, en Haute-Marne, le 10 juin 2025), tantôt de scandales de maltraitance de la part d’institutions éducatives (comme au collège-lycée privé Bétharram, dans les Pyrénées-Atlantiques).

Dans le premier cas, cela alimente les discours déplorant un « manque d’autorité » des institutions face aux « jeunes ». La « jeunesse », suivant sa propension naturelle à l’ensauvagement, constituerait un danger pour la société. Un retour à la bonne vieille discipline militaire s’imposerait (SNU, uniforme…).

De l’autre côté, on commence à percevoir l’iceberg des maltraitances éducatives en institutions scolaires publiques et privées qui se cache derrière l’affaire Bétharram. Une culture hiérarchique et coercitive de l’obéissance, du non-dit, du non-droit, de l’abus, a pu s’y développer depuis des décennies en toute impunité. Le rapport parlementaire sur la prévention de la violence dans les établissements scolaires, publié en juillet 2025, pointe l’ampleur insoutenable des violences vécues ainsi que les défaillances de l’éducation nationale à protéger les enfants de celles-ci.

Les enfants comptent parmi les personnes les plus vulnérables de notre société. Les violences qu’iels vivent sont multiformes et se jouent dans les différentes sphères de leur existence, du foyer à l’école, du club sportif aux réseaux sociaux.

Lorsque certain·es enfants deviennent aut·rices de violences, il convient de se demander, encore plus que pour des adultes, ce que ces enfants ont pu souffrir pour en arriver à commettre de tels actes.

L’école peut être un espace qui protège les enfants d’un milieu familial ou social violent. Elle est aussi traversée par des conflits (entre enfants, entre adultes, entre adultes et enfants) et par des violences institutionnelles. Peut-elle devenir plus protectrice, moins violente, et si oui, comment ? Que peuvent les associations qui cherchent à faire rentrer de la non-violence dans l’école ? Pourquoi si peu de moyens financiers leur sont-ils alloués ? N’est-ce pas, plus profondément, la place assignée aux enfants dans nos sociétés qui est à interroger ?

Ce dossier a été réalisé avec le soutien financier du Fonds associatif Non-Violence XXI, qui soutient la culture de la non-violence au 21e siècle en France et dans le monde. Non-Violence XXI, 47 avenue Pasteur, 93100 Montreuil, tél. : 01 45 48 37 62, nonviolence21.org.

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