Éditorial Prison répression

Des perspectives anticarcérales face à la surenchère répressive

Lola Keraron

Entre Gérald Darmanin qui veut faire payer les personnes emprisonnées et construire 3 000 places de prison supplémentaires en seulement quelques mois, Gabriel Attal qui veut durcir la justice pour les mineur·es et Laurent Wauquiez qui veut envoyer des personnes sous Obligation de quitter le territoire français à Saint-Pierre-et-Miquelon, l’heure est à la surenchère répressive. Face à un contexte ultra-sécuritaire, il est essentiel d’alerter sur les conditions de détention inhumaines et de remettre en question plus largement l’utilité de la prison. Il paraît utopique d’imaginer une société sans prison. Pourtant, cela a existé et cela existe encore.

L’idée de ce dossier est née autour d’un café avec Pinar Selek, sociologue et militante antimilitariste et féministe, qui a été emprisonnée pendant deux ans et demi en Turquie. Grâce à elle, nous avons l’honneur de publier une lettre inédite écrite par Narges Mohammadi, prisonnière politique en Iran et prix Nobel de la paix, pour Silence. Si la situation n’est pas comparable, l’emprisonnement politique existe aussi en France : du Pays basque à la Kanaky, les militant·es indépendantistes en savent quelque chose (1). Les écologistes ne sont pas épargné·es : rien que pour la lutte contre l’A69, six personnes ont été incarcérées l’année dernière. Au Royaume-Uni, la justice a condamné en mars dernier 10 activistes de Just stop oil à de la prison ferme pour avoir bloqué une autoroute.

Du combat pour améliorer les conditions de détention à celui pour abolir les prisons, ce dossier dresse un aperçu des alternatives et luttes anti-carcérales et espère vous donner envie d’y contribuer.

(1) La Kanaky a été rebaptisée Nouvelle Calédonie par les colons français. Pas moins de 243 Kanaks ont été incarcéré·es suite aux révoltes de mai 2024. 124 Basques étaient encore en prison en janvier 2025 (dont 5 en France), plus de 13 ans après l’arrêt des activités armées de l’organisation indépendantiste ETA.

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