Des sécheresses en France ? Il y a quelques années cela aurait pu faire rire, tant le territoire hexagonal est habitué à des pluies abondantes et régulières. Mais la désertification de l’Espagne voisine et les brutales sécheresses de 2022 et 2023 ont laissé entrevoir ce que seront les étés de 2050 si la voix des mouvements écolos n’est pas plus entendue. Car ces sécheresses ne sont pas « la faute à pas de chance », elles découlent de choix politiques.
Comme nous l’explique l’hydroclimatologue Florence Habets, le changement climatique fait exploser les risques de sécheresses. Mais là n’est pas la seule explication : les cycles de la nature ont été dégradés, modelés pour permettre le productivisme agricole et industriel, ce qui crée les conditions de sécheresses intenses et durables, comme l’explore l’article sur les fausses bonnes solutions techniques face aux sécheresses.
Enfin, l’accaparement de l’eau au profit de quelques industriels prive les autres usagèr·es et les milieux vivants de ce bien commun vital, ce contre quoi s’élèvent de plus en plus de collectifs militants.
Faire face aux sécheresses, c’est donc lutter sur trois fronts : la fin des énergies fossiles pour limiter le changement climatique, le soin aux milieux pour restaurer les cycles naturels, et le juste partage de l’eau pour empêcher les accapareurs.
Faire face aux sécheresses, c’est aussi et avant tout une affaire de justice environnementale, comme dans les Outre-Mers, où face à la gestion néo-coloniale de la pénurie, les habitant·es inventent des solidarités nouvelles.
Enfin, faire face aux sécheresses, c’est résister mais aussi nécessairement s’adapter et transformer ensemble nos modes de vie et de production pour affronter les désastres écologiques à venir.