Éditorial Alternatives

La Catalogne, terre de coopératives

Guillaume Gamblin, Michel Bernard

Barcelone est l’une des villes les plus touristiques d’Europe. La capitale de la Catalogne conserve un attrait ensoleillé, culturel et festif, qui ne semble pas faiblir. L’afflux de touristes a fait flamber les prix du logement, générant en retour un mouvement de résistance dynamique, avec notamment l’ouverture de nombreux squats.

La situation présente puise ses racines dans l’Histoire. La seconde République proclamée en 1931 avait permis l’essor du mouvement anarchiste, de nombreuses usines avaient été transformées en coopératives, avant que cela ne soit détruit par le franquisme. Ce mouvement coopératif a repris après la mort de Franco en 1975 puis s’est amplifié à partir du mouvement d’occupation des places de 2011. Une partie de ce mouvement s’est lancé dans la politique électorale (Podemos), une autre dans la tentative d’une économie anti-capitaliste intégrant mieux qu’en France les différentes luttes (écologie, féminismes, antifascisme…).

Gouvernée pendant huit ans par la liste de gauche alternative Barcelone en commun, avec à sa tête Ada Colau, Barcelone est passée sous la bannière socialiste en mai 2023, après un jeu d’alliances complexe où la question de l’indépendantisme était un sujet de clivage majeur. L’indépendantisme ainsi que la défense de la culture et de la langue restent des thèmes et des luttes centrales en Catalogne, portés à droite mais aussi à gauche avec des valeurs autogestionnaires.

Ce dossier aborde aussi ce qui se passe en milieu rural ainsi que dans les autres provinces de cette communauté autonome de 8 millions d’habitant·es, située à la frontière avec la France (1).

Des défis nombreux l’attendent autour du logement, de la ressource en eau, de la souveraineté alimentaire ou encore de la préservation des milieux face aux projets industriels. Citons aussi celui de sortir la région de sa dépendance aux énergies fossiles et de rattraper son retard considérable dans le domaine des énergies renouvelables, sans abîmer le vivant ni détruire l’activité agricole (2).

Pour cela, la région peut compter sur sa riche et vivante culture coopérative et politique.

(1) D’autres reportages paraîtront après ce dossier.
(2) Fin 2022, la Catalogne consomme 17, 5 % d’électricité d’origine renouvelable contre 46, 7 % pour l’ensemble de l’Espagne.

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