Éditorial transports vélos

Vélo, boulot, cargos

Michel Bernard

Il est toujours étonnant de voir que nos gouvernements successifs offrent des primes importantes pour acheter des véhicules moins polluants… en limitant cela aux seules voitures. Ceci alors que le potentiel des vélos en ville est très important et que l’arrivée des vélos à assistance électrique permet d’en multiplier les usages (1).
Certaines municipalités font bouger les lignes mais, au niveau national, nos élu·es semblent avoir du mal à comprendre que la bicyclette n’est pas seulement faite pour le loisir ou le sport, mais qu’elle constitue le véritable moyen de développer les transports du futur. Contrairement aux véhicules électriques terriblement lourds et donc fortement consommateurs d’énergie et de matériaux, le vélo présente de nombreux avantages : il est léger, économe, occupe moins de place, pollue peu, et enfin pédaler est bon pour la santé.
Dans le dossier « Tout le monde en selle » (2), nous montrions des initiatives permettant d’utiliser le vélo lorsque l’on n’est pas valide. Dans ce nouveau dossier, nous vous présentons la dynamique actuelle des « boîtes à vélo », c’est-à-dire des exemples d’entreprises qui ont réussi à remplacer les camionnettes par des vélos à assistance électrique (VAE).
Nous avons choisi de ne pas parler de ce qui vient en tête en premier (livraison et réparation de vélos) pour mettre plutôt en avant des métiers divers, avec souvent une démarche écologique qui dépasse le seul usage du vélo. Car ces deux-roues ne sont que l’un des outils d’une transition écologique plus large.
Le potentiel en milieu urbain est immense ; alors, plutôt que de subventionner des camions électriques, il faut favoriser les usages du vélo, ce qui, progressivement permettra de diminuer la surface des voies de circulation et de stationnement (3), donc de libérer de la place pour la marche, les aires de jeu pour les enfants et la végétalisation.

(1) Le vélo électrique se développe aussi en milieu rural et/ou montagnard.
(2) Silence no 448, septembre 2016.
(3) Environ un tiers de la surface d’une ville est occupée par les voies de circulation et de stationnement des véhicules. Un vélo-cargo occupe entre 2, 5 et 3, 5 m² contre 12 à 15 m² pour une camionnette. Un vélo simple occupe six fois moins de place qu’une voiture individuelle en déplacement, huit fois moins en stationnement.

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