Après Où atterrir ? de Bruno Latour, l’un des ouvrages clés
de la pensée écologique de ces dernières années, ce court
essai très facile à lire est lui aussi stimulant. La pensée écologique
tend à devenir centrale, mais elle peine à émerger
comme force organisée au sein du champ politique. Pour
les auteurs, face à un système de production qui "est devenu
synonyme de système de destruction, l’inflexion décisive, c’est de donner la priorité au
maintien des conditions d’habitabilité de la planète et non pas au développement de la
production.” Actuellement, une nouvelle classe “écologique” entre en conflit
avec les anciennes classes libérales, socialistes et néofascistes qui ne prenaient
pas en compte les conditions d’habitabilité. Cette classe peut trouver de
potentiel·les allié·es dans de nombreuses catégories de la population qui ont
souffert de l’extension sans limites de la production et qui trouveraient avantage
à en sortir : classes prolétaires, femmes, populations néo-colonisées, etc.
Cet essai vise à défricher les conditions par lesquelles une écologie politique
pertinente peut gagner en puissance, sans s’emparer du pouvoir tel qu’il existe
actuellement, mais en prenant en compte les intérêts actuels et les désirs des
autres classes. Ce n’est pas une mince affaire, mais ce livre aide à trouver un
alphabet pour s’y aventurer.
Les empêcheurs de penser en rond, 2022, 96 p., 14 €
Mémo sur la nouvelle classe écologique de Bruno Latour, Nikolaj Schultz
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