Chronique 40 ans dans le rétro Alternatives

1990 : Bouteilles : Silence plastique Matignon !

Michel Bernard

Silence mène une vigoureuse campagne contre les bouteilles en plastique... et double le nombre de ses abonné·es.

Le n°128 annonce un concours avec 5,6 milliards à gagner… mais en ouvrant la revue, on découvre que c’est 5,6 milliards d’humains que l’écologie pourrait sauver (eh oui, on n’était « que » 5,6 milliards à cette époque !).

Dominique Zanda, avec l’association Bulle bleue, commence une longue série d’articles sur la menace climatique. Déjà à cette époque, les données montrent que l’on s’engage dans un réchauffement qui va devenir dramatique. Un hors-série, « La menace climatique » est publié en mai, peu après la naissance du GIEC.
Le n°126 de février donne la parole à des écologistes de l’Est, une suite à nos rencontres lors du voyage à Berlin au moment de la chute du mur.

Évolutions internes
Silence décide d’embaucher Michel Bernard comme journaliste. Après son départ de la Maison de l’écologie, il s’investit à plein temps dans la revue en tant que bénévole. Il est ensuite embauché en contrat aidé, puis en emploi normal à partir de 1992. Pour ne pas concentrer tout le pouvoir sur une même personne, il abandonne la responsabilité de directeur de publication. C’est Dominique Zanda qui prend ce poste.

Pour l’interdiction des emballages en plastique
À partir du numéro n°129, de mai, Christian Glasson consacre un certain nombres d’articles à l’impossibilité de recycler les plastiques. Germanophone, il s’appuie sur de nombreuses études réalisées par des instituts privés d’Allemagne et d’Autriche. Cette série d’articles s’accompagne d’une campagne pour l’interdiction des emballages en plastique. Une feuille de pétition est fournie dans la revue et chacun·e est invité·e à la placer dans une bouteille de plastique vide puis à la poster à l’adresse de Michel Rocard, alors Premier ministre. L’envoi est gratuit comme pour toutes les pétitions adressées à Matignon. Le soutien de nombreuses grandes associations (Greenpeace, Amis de la Terre, WWF, Confédération paysanne, les Verts) fait que ce sont plusieurs dizaines de milliers de bouteilles qui sont ainsi envoyées. Le Progrès, quotidien lyonnais, titre alors : Les écologistes plastiquent Matignon.

Le féminisme visibilisé
Le n°129 comprend pour la première fois une série de brèves « femmes ». Auparavant, les infos féministes étaient dispersées dans les autres catégories. Dans le courrier apparaît Michèle Dussault-Delorme qui va nous rejoindre et développer le côté féministe de la revue. C’est aussi l’arrivée d’Alain-Claude Galtié qui va publier de longs articles de réflexion.
Le numéro d’été est copieux (64 pages) : une vingtaine de pages sur les énergies renouvelables, des articles destinés à un hors-série sur le sujet, coordonné par Michel Bernard, qui sortira début 1991. Le numéro présente sur une page les 79 médias alternatifs avec qui nous avons des échanges.
À partir de l’été, la guerre en Irak bouleverse l’actualité. Silence publie plusieurs articles affirmant qu’une guerre ne fait qu’amplifier les problèmes au lieu de les résoudre. La fin de l’année se termine par une réédition du hors-série contre le Paris-Dakar. Le tirage de la revue a grimpé à 4000 exemplaires, avec un doublement du nombre d’abonné·es (de 1000 à 2000).

Silence existe grâce à vous !

Cet article a été initialement publié dans la revue papier. C'est grâce à vos abonnements et à la vente de la revue que nous pouvons continuer à proposer des alternatives à la société consumériste et destructrice actuelle. Sans publicité, sous forme associative, notre indépendance et notre pérennité dépendent de votre engagement humain et financier !

S'abonner Faire un don Participer

Disponibilité