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Les vaccins anti-COVID, cheval de Troie des nouveaux OGM

Annick Bossu, Christophe Noisette

L’imposition de vaccins OGM à une grande partie de la population des pays riches sous la menace du COVID-19 n’en finit pas de nous interroger. Quelles sont les logiques à l’œuvre, quels sont les risques associés ? Qu’est-ce qui distingue les vaccins OGM de la question des OGM en agriculture ? Christophe Noisette et Annick Bossu, du média indépendant Inf’OGM, apportent quelques éclairages.

Agricoles, sanitaires, en milieu ouvert ou confiné, transgéniques ou mutés avec ou sans CRISPR, tous les OGM ont en commun qu’ils sont pensés dans une logique réductionniste, mécaniste et utilitaire du vivant. Au lieu de réfléchir globalement, les OGM, que ce soit des plantes Bt (1) ou des vaccins à ARN messager, permettent une action immédiate sur un élément précis. Exemple : à un parasite (la pyrale pour le maïs), on propose un antiparasite (un maïs Bt), sans prendre en compte le contexte, la globalité de l’écosystème et l’évolution. Pour le vaccin OGM, de même, on peut dire qu’il empêche de voir les causes de la pandémie et fait fi de l’immunité naturelle. L’évaluation actuelle des risques liés aux OGM ne s’intéresse pas aux perturbations globales et sur le long terme.

Les OGM de laboratoire : vraiment sûrs ?

Cependant, il y a des différences entre une plante Bt et un vaccin à ARN messager (ARNm). Ce dernier type d’OGM est produit en fermenteur (milieu fermé) alors que les plantes transgéniques, elles, ont été et sont encore disséminées dans l’environnement sur des centaines de millions d’hectares. Cette différence a donc un effet sur les impacts notamment environnementaux. Les interactions entre les OGM cultivés et les autres êtres vivants ne sont ni maîtrisées, ni maîtrisables. En théorie, les micro-organismes en fermenteurs n’entrent pas en contact avec l’environnement. En théorie seulement… car à l’heure actuelle, la piste que le SARS-CoV-2 se soit échappé d’un laboratoire, celui de Wuhan est très sérieuse. Et ce ne serait pas le premier cas d’un virus, modifié ou non, qui se serait échappé d’un laboratoire.

Un vaccin censé faire accepter les autres OGM

Plus fondamentalement, le vaccin ARNm est utilisé actuellement par certain∙es chercheu∙ses comme cheval de Troie. (2) Une offensive médiatique est orchestrée, comme en témoigne la tribune publiée dans Le Monde intitulée « Le génie génétique, paradoxalement accepté pour les vaccins, mais refusé pour la betterave » (3). Pour les aut∙rices, chercheu∙ses à l’INRA ou au CEA, les gouvernements bloqueraient un remède « écologiquement et socialement acceptable », sous-entendu les plantes GM.
Le mot « remède » n’est pas là par hasard. Ainsi pour lutter contre les infections virales actuelles des betteraves, la stratégie classique des croisements « prendra donc une dizaine d’années, sans garantie de succès », et « il semblerait donc cohérent de choisir une stratégie de production de betteraves génétiquement modifiées résistantes aux virus, écologiquement vertueuse et sans risques ». Les deux derniers qualificatifs ne sont pas plus démontrés que l’efficacité annoncée de cette stratégie. Les signataires concluent : « S’il peut paraître exagéré de comparer la pandémie de COVID-19 et la jaunisse de la betterave, (…) on peut se féliciter qu’un consensus favorable émerge concernant les technologies vaccinales appliquées aux humains, (…) mais il est paradoxal que les [OGM] rencontrent encore autant de résistance, lorsqu’elles peuvent concourir à résoudre des problèmes agronomiques de façon écologiquement et socialement acceptable ».
En fait, l’inquiétude liée au COVID, en partie fabriquée ou du moins consolidée par les médias dominants, a été utilisée pour éviter un tel débat. Et celles et ceux qui craignent de participer à cette expérimentation sont accusé∙es d’être conspirationnistes ou irrationnel∙les.

Les effets politiques se font déjà sentir

Ce cheval de Troie a déjà produit un premier effet collatéral. En juillet 2020, l’Union européenne a adopté le règlement 2020/1043 sans aucun débat en commission ni en plénière. Ce nouveau règlement nous dit que « dans la situation d’urgence de santé publique sans précédent créée par la pandémie de COVID-19, il est nécessaire que la protection de la santé publique prévale ». L’évaluation des risques environnementaux liés à l’utilisation d’OGM, ainsi que les procédures d’autorisation, de consentement préalable et d’étiquetage pour le développement de tels vaccins, ne sont plus nécessaires. Et le débat actuel pour déréglementer les nouveaux OGM est déjà fortement influencé par l’effet « vaccin contre le COVID ».

Christophe Noisette

(1) Les plantes Bt sont des plantes transgéniques qui ont été génétiquement modifiées pour produire un insecticide, en permanence et dans toutes leurs cellules, contre certains insectes (pyrale, chrysomèle, hélicoverpa zea, etc.). Il existe plusieurs plantes Bt : maïs, coton, aubergine. Le maïs SmartStax contient pas moins de huit transgènes lui conférant une tolérance à plusieurs herbicides et une résistance à plusieurs insectes. En savoir plus : https://www.infogm.org, « Qu’est-ce qu’une plante Bt ? ».
(2) « Le génie génétique, paradoxalement accepté pour les vaccins, mais refusé pour la betterave », tribune collective, Le Monde, 27 janvier 2021.
(3) Tous les vaccins ne sont pas OGM. En septembre 2021, nous estimions à plus de 250 le nombre de vaccins autorisés ou en cours d’évaluation. Plusieurs technologies sont utilisées : le vaccin à virus inactivé (dit de 1re génération : par exemple le vaccin indien Covaxin), le vaccin à protéine recombinante (de 2e génération : par exemple le vaccin canadien de Medicago), les vaccins OGM (de 3e génération), à ARN (Pfizer) ou à ADN (AstraZeneca).

Quelles questions les vaccins OGM contre le COVID-19 soulèvent-ils au niveau de la santé ?

Les vaccins utilisés en Europe sont majoritairement des constructions génétiques issues des biotechnologies et/ou de la biologie de synthèse (vaccins à ARN messager, soit ARNm, vaccins à ADN appelés « à vecteur viral »). Ils sont élaborés pour la plupart à partir de séquences numérisées d’ADN reconstruites à partir d’un fragment de l’ARN viral. (1) La réglementation européenne concernant les OGM a été modifiée pendant l’été 2020 (2) pour pouvoir produire ces vaccins GM, mais leur autorisation de mise sur le marché est toujours provisoire.
Tout vaccin demande une dizaine d’années pour être élaboré et testé. La technologie à ARNm date du début des années 90, elle a été utilisée pour soigner des personnes gravement malades (thérapie dite génique) et expérimentée pour préparer des vaccins (prévention). Mais ces derniers ont aggravé des maladies animales au lieu d’aider à s’en défendre, et en ce qui concerne l’espèce humaine, les taux d’anticorps en réponse aux vaccins étaient insuffisants.
Après l’arrivée du COVID, le vaccin à ARNm a été optimisé, fabriqué en un an et la phase 3 des essais cliniques a été réalisée grandeur nature dans la population. Cela signifie que nous connaissons peu les conséquences de ces vaccins sur le long terme et leur innocuité n’est pas prouvée.
En dehors des réactions inflammatoires et immunitaires non intentionnelles à ces vaccins génétiquement modifiés (GM), parfois graves, qui peuvent se produire à court terme et qui sont assez bien documentées (3), la protéine Spike générée par le vaccin pose un problème non résolu, car elle peut se positionner sur des récepteurs cellulaires qui appartiennent à un système de régulation important dans l’organisme. Elle peut y créer des désordres sur le moyen et long terme que l’on commence seulement à explorer.
Par ailleurs, il existe un risque très peu pris en compte de voir les vaccins accélérer les mutations et surtout les recombinaisons virales à l’origine de nouveaux variants qui pourraient prendre le pas sur les souches anciennes. Ce risque faible au niveau d’une seule personne, est bien plus important lorsque des milliards de personnes sont vaccinées. Les mutations ou recombinaisons pourraient générer des virus plus dangereux.
L’intégration de l’ADN du vaccin à ADN dans le génome de la personne vaccinée ne peut être exclue de façon catégorique, ni même celle, moins probable, de l’ARNm du vaccin après une conversion en ADN.
Enfin, ces vaccins génétiquement modifiés peuvent aussi agir non pas sur les gènes eux-mêmes, mais sur leur expression avec des modifications épigénétiques des cellules humaines aux conséquences souvent inconnues.
Nous voyons ainsi que la technologie qui met en place ces vaccins n’utilise qu’une petite part des connaissances de biologie et qu’il faudra du temps pour les confronter au réel.
Annick Bossu
(1) Le coronavirus est un virus à ARN, mais on est capable de transformer l’ARN en ADN qui est numérisé et placé dans une banque de données (séquences numérisées d’ADN).
(2) Règlement 2020/1043.
(3) Voir les fiches détaillées des vaccins sur https://www.mesvaccins.net/web/vaccines.
(4) Voir sur https://criigen.org, « Covid-19 : Les Technologies Vaccinales à la loupe ».

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