Livre du mois Essais

Le pire n’est pas certain de Catherine et Raphaël Larrère

Michel Bernard

Dans Comment tout peut s’effondrer, Pablo Servigne et Raphaël Stevens estiment que le système n’est pas réformable et que nous n’échapperons pas à l’effondrement. Ils proposent de réfléchir dès maintenant au monde d’après. Catherine et Raphaël Larrère, philosophe et ingénieur agronome, dénoncent un discours qui referme le futur : laisser faire le système pour ne développer que des alternatives, îlots de résilience pour le futur, serait dépolitiser la démarche écologiste. S’il y a des effondrements, il n’est pas sûr qu’il y ait une catastrophe générale. Lutter contre le système sert à amortir les chocs, à vivifier la démocratie, et donne une autre finalité aux alternatives : développer une entraide avec tout le monde. À la vision des collapsologues, la transition et la décroissance peuvent proposer une vision plus en lien avec les luttes populaires et le débat politique. La position des aut·rices est toutefois discutable sur un point : ils ne croient pas à la puissance des élu·es loca·les pour contrer l’État oubliant que la désobéissance peut se généraliser à partir du bas. Ce point mis à part, le reste de la réflexion est fort pertinent. MB
Éd. Premier parallèle, 2021, 200 p., 18 €

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