Bure, 80 habitant·es, vit aujourd’hui en zone militaire. Tout le monde est sans cesse contrôlé. Les mairies des alentours perçoivent des redevances généreuses… alors que la population déjà clairsemée, s’en va vivre plus loin. L’Andra (l’ Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) achète les terres agricoles en prévision d’un projet d’enfouissement des déchets nucléaires qui à terme nécessitera 270 km de tunnels, soit plus que le métro parisien. Cela fait maintenant 25 ans que manifestations, actions, occupations, fêtes… dénoncent ce projet et proposent deux choses : arrêter de produire des déchets (et donc arrêter les réacteurs nucléaires) et stocker les déchets en surface, la zone la plus sûre étant les sites des centrales nucléaires. Mais rien n’y fait car un puissant lobby estime que sans solution « propre », la filière nucléaire serait condamnée (elle l’est déjà économiquement). Et l’on sait que cette solution ne fonctionne pas : les projets similaires en Allemagne et aux États-Unis ont tourné à la catastrophe. Une histoire brillamment racontée en BD qui montre toute l’absurdité de notre politique nucléaire française.
Éd. La Revue Dessinée / Seuil, 2020, 154 p., 19 €
