Gunther Anders, philosophe, a été frappé par l’usage des premières bombes atomiques. Il a alors développé sa réflexion autour du déni que nous avons presque tous devant les catastrophes possibles, en particulier sur le fait que nous vivons avec des bombes nucléaires qui peuvent détruire la planète en quelques minutes. Comment pouvons-nous vivre tranquillement avec cette menace ? Il s’est interrogé sur le monde du travail, qui en décomposant chaque tâche, chaque responsabilité, nous prive d’une vue d’ensemble. Si ce n’était pas le cas, personne ne pourrait travailler dans une usine d’armement ou à fabriquer des objets de consommation totalement inutiles. Dénonçant une dictature de la technologie dès le début des années 1950 (il observe alors l’addiction de certain·es à leur poste de radio, prélude à nos addictions actuelles au téléphone portable), il appelle à la révolte, produisant de précieuses réflexions pour alimenter l’actuel mouvement en faveur de la décroissance. Très bon ouvrage de la collection Les précurseurs de la décroissance qui a déjà plus d’une vingtaine de titres en rayon.
Éd. Le Passager clandestin, 2020, 120 p., 10 €