Nous avons fait récemment un dossier sur les discours liés à l’effondrement (Silence n°487, mars 2020). Ce livre est construit autour d’un voyage à vélo, du Béarn à Paris, aller-retour et propose tout au long des soirées des discussions sur l’effondrement possible. Mais le livre n’est pas une affirmation d’une théorie simple (ou simpliste). C’est plutôt une suite d’interrogations qui, pour nous écologistes, ne peut qu’aider à clarifier nos idées, nos convictions et nos pratiques. Effondrement de quoi ? Si c’est du capitalisme, on ne va pas s’en plaindre, si c’est de la sécurité alimentaire, de nos systèmes de solidarité, c’est beaucoup plus grave. Et comment peut-on encore avoir envie d’agir tout en courant le risque de sortir fortement de notre « zone de confort » ? Les démarches résolument « positives » mises en avant par les Amis de la Terre, Alternatiba, les Villes en transition, permettent-elles d’aller dans le bon sens, celui de la « résilience » ? Comment expliquer qu’après 50 ans de discours écolos, nous n’ayons pas encore réussi à infléchir la course vers le précipice ? Alternant récit de voyage, rencontres, analyses, introspection, Valérie Garcia et Marc Pleysier nous secouent gentiment et nous posent de très nombreuses questions, pas toutes avec des réponses. Vu le prix modeste du livre, vous auriez tort de ne pas le lire.
Éd. Utopia et Passerelle Eco, 2020, 380 p., 10 €