Il faut lire ce livre car cette parole est rare. Fatima Ouassak, avec des exemples précis, montre comment aujourd’hui les générations issues de l’immigration coloniale sont encore discriminées à tous les niveaux (école, logement, travail, sécurité, écologie...). Cela va de la demande de plats végétariens (et on lui répond viande hallal) aux violences policières (dans une manifestation, un jeune noir ou arabe a dix fois plus de malchances de perdre un œil qu’un jeune blanc). Elle pense que pour remettre en cause cette situation, il faut « rompre avec la figure de la mère-tampon, relais du système de reproduction sociale » (p.127) et donne des exemples d’actions menées par différentes associations de mères. Mais tout aussi remarquable est l’absence des pères dans cette analyse. Seules les femmes peuvent changer le monde ?
Éd. La Découverte, 2020, 272 p., 14 €