Éditorial Féminismes Société

LGBT+ et écolos, une communauté de destin

Guillaume Gamblin

Un dossier sur les liens entre mouvements écologistes et mouvements LGBT+ et queer ?
Certaines personnes demanderont quel rapport il peut bien y avoir entre ces deux sphères militantes qui ont l’air d’évoluer indépendamment l’une de l’autre, comme deux comètes dont les trajectoires ne seraient jamais amenées à se croiser.
D’autres constatent que des personnes LGBT+ s’engagent en écologie mais ne voient pas en quoi cela représente un intérêt particulier au-delà des individus concernés.
Certain·es écologistes ou décroissant·es verront enfin d’un œil inquiet ou gêné l’arrivée dans leur jardin bio de ce cousin étrange, qui vient bousculer les codes et les repères sociaux, familiaux ou religieux sur lesquels ils et elles ont parfois fondé leurs engagements et leurs pratiques. Parmi elles et eux, quelques-un·es voient les revendications des mouvements LGBT+ et queer comme opposées à celles de l’écologie.
La question interpelle donc à plus d’un titre.
Ce dossier constitue une exploration des liens, croisements, tensions et convergences qui peuvent exister entre militantisme écolo et militantisme queer et LGBT+. Sans prétendre faire le tour de la question, il propose des éléments d’information et de réflexion sur le sujet.
Nous y faisons le pari que luttes écolos et LGBT+ sont complémentaires et ont intérêt à s’allier plutôt qu’à se vivre comme concurrentes ou opposées. S’il existe de possibles points de friction entre les approches queer et écologistes, il nous semble plus fructueux et passionnant de chercher ensemble à les dépasser que de nous réfugier dans l’enclos rassurant de nos certitudes et de diaboliser l’autre… sans le connaître vraiment.
Face à des puissances financières et politiques qui à la fois détruisent le monde vivant dans sa diversité, anéantissent les cultures indigènes, agrandissent le fossé des inégalités mondiales, méprisent et exploitent les non-Blanc·hes et cherchent à faire régresser les droits des femmes et des personnes LGBT+, plutôt que de nous diviser et nous exclure mutuellement, nous sommes convaincu·es que c’est en nous unissant dans notre diversité que nous aurons plus de force pour agir.


• Le sigle LGBT+ désigne les lesbiennes, gays, bisexuel·les, transgenres, queers, intersexes et celles et ceux ayant des identités de genre ou orientations sexuelles autres qu’hétéronormées.
• Le terme queer, qui signifie « bizarre », est une insulte anglo-saxonne envers les personnes non hétérosexuelles. Il a été rapproprié comme un signe de fierté par les personnes visées, leur étrangeté constituant un défi politique et culturel à la norme sociale plutôt qu’une déviance personnelle honteuse.

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