Avec une écriture concise, précise et agréable, l’auteur qui travaille pour les Nations Unies, notamment pour la FAO (l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), passe à la moulinette les institutions qui sont censées aider les personnes qui souffrent de la faim. Il montre que nous avons largement de quoi nourrir tout le monde, mais que nous gaspillons dans le Nord au détriment du Sud. Il explique qu’aucune institution n’est neutre et que les pays riches n’acceptent de donner des aides que si cela est politiquement et économiquement payant. Intégrant les problématiques actuelles du climat, de la disparition des espaces naturels, de l’accaparement des terres, Nasser présente de manière assez désabusée la possibilité d’un changement par le haut. Il termine en racontant des expériences modestes mais réussies. Une bonne partie des personnes qui souffrent de la faim sont des ouvrièr·es agricoles. La solution serait peut-être de leur laisser la possibilité de faire des cultures vivrières plutôt que des cultures d’exportation.
Éd. Balland, 2019, 218 p., 17 €