Une nouvelle variété de pesticides est utilisée en France depuis une dizaine d’années. Fabrice Nicolino raconte comment des chercheur·es de l’Inserm découvrent par hasard que ces produits (SDHI) agissent en étouffant les champignons. Or, rien ne prouve qu’ils ne puissent pas aussi étouffer d’autres animaux et les humains. Malgré l’alerte lancée par une équipe reconnue mondialement, les autorités sanitaires françaises se retranchent derrière le fait que ces fongicides ont passé avec succès les tests habituels. L’auteur montre que ces tests, mis au point dans les années 1950 n’intègrent pas les connaissances actuelles et sont totalement dépassés. Mais rien n’y fait. Et pour cause. Prenant les institutions une à une, Fabrice Nicolino montre comment le lobby des pesticides y a placé des personnes qui sont en plein conflit d’intérêts. Un appel argumenté à la révolte dans le cadre de la campagne « Nous voulons des coquelicots ». Malgré une nuée de sigles, cela se lit comme un polar (avec de nombreux criminels).
Éd. Les liens qui libèrent, 2019, 254 p., 20 €