Éditorial Agriculture

Ces fermes qui deviennent terres d’asile pour la vie sauvage

Guillaume Gamblin

« La première cause de la perte de biodiversité est le changement d’usage des sols, au profit d’une agriculture de plus en plus industrialisée et financiarisée », écrit l’IPBES (Fondation pour la recherche sur la biodiversité) dans son rapport mondial sur l’état de la nature publié en 2019.
Et si l’une des réponses à ce désastre écologique passait aussi par l’agriculture ? C’est le pari que fait le projet Paysans de nature, réseau de fermes, souvent animées par des passionné·es de nature, qui cherchent à créer un cercle vertueux entre activité paysanne et préservation de cette vie sauvage.
Ce que nous montre ce dossier, c’est qu’il n’existe pas, en la matière, de modèle de transition agricole globale, de recette toute faite qui serait duplicable à l’envie, ni de label. Ces démarches se construisent à chaque fois à partir d’une alchimie locale, en « bricolant » à partir d’un milieu.
Nous sommes ici au cœur de l’écologie : une science du multiple et de l’hétérogène, de l’interdépendance, de la relation entre vivants humains et non humains, de la diplomatie entre monde sauvage et monde cultivé, de la création du vivre-ensemble sur un territoire donné.
En cela, le réseau Paysans de nature, à la fois fragile et précieux, nous ouvre une voie de réconciliation inspirante.

Guillaume Gamblin

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