Chronique L’écologie c’est la santé Santé

Pollution : tou·tes contaminé·es

François Veillerette

Générations Futures a publié les résultats d’une enquête inédite sur la présence de polluants organiques et de métaux lourds dans les cheveux de son équipe et de ceux d’enfants.
De nouvelles méthodes analytiques permettent désormais de mieux caractériser l’imprégnation toxique des personnes. Ainsi il est maintenant possible de chercher près de 1 800 polluants organiques et plus de 40 inorganiques (métaux lourds) grâce à de nouveaux tests proposés par Serfi ToxSeek©. L’équipe de Générations Futures, ainsi qu’une quarantaine d’enfants de sympathisant·es de l’association, ont donc décidé de faire analyser des échantillons de cheveux pour connaître leur "charge toxique".
Résultats : une grande variété de polluants potentiellement dangereux pour la santé a été retrouvée chez la totalité des personnes analysées. La présence de pesticides et de leurs métabolites (dont plusieurs interdits en France et en Europe) (1) : des biocides, des plastifiants – dont de nombreux intermédiaires de synthèse – des retardateurs de flamme, des médicaments, du strontium, du titane ou encore du mercure, etc. ont ainsi été retrouvés au niveau "alerte" dans ces analyses.

Un cocktail de polluants dans nos organismes

Ces résultats confirment que nos organismes sont contaminés par un cocktail de polluants, organiques ou non, en dehors des diverses familles de pesticides fréquemment identifiées lors d’analyses. Nous avons noté un certain nombre de points remarquables comme :
-  la contamination par ce que l’on appelle « des intermédiaires de synthèse » : nos organismes sont pollués par des composés chimiques qui ne sont pas directement commercialisés mais qui sont utilisés dans la synthèse d’autres produits ;
-  des pesticides et leurs métabolites interdits d’usage en France, et souvent en Europe : cela pose la question de la présence dans notre alimentation de résidus de pesticides interdits d’usage, souvent pour des raisons de dangerosité, mais pourtant tolérés dans nos assiettes et provenant probablement d’aliments importés hors de l’Union européenne ;
-  la présence de nombreux éléments de traces métalliques dans des concentrations importantes : parmi eux, le dioxyde de Titane qui est présent dans de très nombreux échantillons testés.

Lancement d’une campagne "Désintox"

Sur la base de ces nouvelles connaissances et de ces observations, Générations Futures a décidé d’étendre ses actions à d’autres familles de polluants chimiques, aux nanomatériaux et aux métaux lourds et elle annonce le lancement de sa nouvelle campagne "chimique", nommée Désintox. L’association entend montrer la généralisation de la contamination de nos milieux de vie et de nos organismes. Elle considère qu’il est urgent de protéger la santé de chacun·e, à commencer par celle des enfants à naître. Cette nouvelle campagne visera notamment à identifier les polluants chimiques CMR (cancérogène, mutagène ou reprotoxique) ou perturbateurs endocriniens présents dans les milieux de vie naturels, dans notre habitat et dans les objets du quotidien et à ainsi agir au niveau réglementaire et juridique pour faire interdire certaines substances connues pour leur dangerosité.

François Veillerette

(1) Résidus organiques, les métabolites des pesticides sont des résidus de pesticides dont la présence dans les organismes et dans l’environnement sert d’indicateur de pollution et de toxicité.

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