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Les Jardins nourriciers coopèrent pour surmonter l’effondrement

Corinne Morel Darleux

Dans la Drôme, l’association les Jardins nourriciers propose une nouvelle voie coopérative pour multiplier les surfaces à cultiver.
Et, donc, les sources d’approvisionnement en cas de catastrophe tout en réinventant les liens à la terre.

Les Jardins nourriciers dans le Diois, ont comme principe de remettre en culture des parcelles délaissées pour créer de l’activité, d’augmenter la production maraîchère et l’autonomie alimentaire du territoire.
L’idée des jardins est aussi d’explorer d’autres pratiques, comme une technique de culture empruntée à la tradition amérindienne : elle associe maïs, haricot grimpant et courge, les « trois sœurs ». Leur culture conjointe est mutuellement bénéfique, et montre un bel exemple de coopération. « Les plants de maïs servent de treille aux haricots grimpants, et les haricots fixent l’azote bénéfique à la croissance du maïs. Quant aux courges qui rampent, elles protègent le sol contre l’érosion hydrique et éolienne ».
Permettre, à terme, de rémunérer tous les acteurs des jardins partagés
Les chantiers sont ouverts à toutes et à tous, débutant·es comme expérimenté·es ; chacun·e arrive et repart selon ses envies et disponibilités. Quatre jardini·eres professionnel·les accompagnent les bénévoles, et chaque heure travaillée au champ donne un droit d’accès à des paniers de légumes frais, locaux et bio (l’équivalent d’un gros panier pour une petite demi-journée). Ce qui n’est pas donné en contrepartie des heures de bénévolat est proposé en vente directe, comme dans une Amap traditionnelle.
Tout le monde y gagne : les bénévoles bien sûr, qui en plus de leur panier apprennent à jardiner, les propriétaires fonciers, dont les sols sont de nouveau cultivés, selon des principes agroécologiques et de permaculture qui les enrichissent au lieu de les appauvrir.
Les autres maraîch·ères n’ont pas de concurrence à redouter. L’indicateur le plus pertinent en la matière restant les ventes de l’Intermarché : tant que des habitant·es iront s’y fournir en légumes, on peut considérer que c’est là que réside la concurrence.
Bien sûr, l’association n’en est qu’à ses balbutiements, il n’est pas toujours aisé de mobiliser des bénévoles dont ce n’est pas le métier et il y a peu de monde les jours de pluie. Mais c’est une piste, très concrète, pour préparer la suite et mettre toutes les chances de notre côté pour que le prochain gros couac de l’espèce humaine se déroule pacifiquement.

L’association Les Jardins nourriciers réalise également un accompagnement des particuliers pour les aider à lancer et entretenir un jardin en permaculture, elle met à disposition une vaste gamme de matériel de jardinage (outilthèque) et organise des formations.
Les jardins nourriciers, 3 place du marché, L’atelier, 26150 Die,
lesjardinsnourriciers.com

En partenariat avec : www.reporterre.net

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