Chronique L’écologie c’est la santé Santé

Sans insectes et sans oiseaux nous n’avons pas d’avenir !

François Veillerette

Les informations alarmantes sur la dégradation de la biodiversité se sont succédées ces derniers mois. Ainsi, la plate-forme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) a livré en mars dernier un rapport sur l’état de la biodiversité planétaire particulièrement inquiétant. Si la situation est dramatique dans le monde entier, l’Europe semble particulièrement touchée. Ce sont ainsi plus de 40 % de nos animaux terrestres qui ont connu un déclin ces 10 dernières années, tout comme plus de 70 % de nos poissons ! Première cause de cette dégradation selon ce rapport : l’intensification de l’agriculture, et particulièrement l’usage excessif de pesticides et d’engrais !

Les oiseaux disparaissent à une vitesse vertigineuse

À peu près au même moment, le Muséum national d’histoire naturelle et le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) ont publié un travail important sur le suivi de populations d’oiseaux sur le territoire national. Là aussi, le constat est sans appel pour ces institutions scientifiques qui précisent que : « les oiseaux des campagnes françaises disparaissent à une vitesse vertigineuse. En moyenne, leurs populations se sont réduites d’un tiers en quinze ans ». Là encore, l’intensification des pratiques agricoles, la destruction de milieux favorables et l’usage de certains pesticides comme les néonicotinoïdes sont en cause. « Il n’y a quasiment plus d’insectes, c’est ça le problème numéro un », explique Vincent Bretagnolle, écologue au Centre d’études biologiques de Chizé. Les scientifiques nous apprennent ainsi que ce sont 80 % des insectes volants qui ont disparus ces 30 dernières années en Europe… tout comme plus de 420 millions d’oiseaux !

Pas d’humains en bonne santé sur une planète malade

Déjà en 1962, la biologiste Rachel Carson nous alarmait sur les conséquences dramatiques des pesticides en dépeignant une campagne rendue silencieuse par l’usage massif de pesticides ayant dévasté les écosystèmes : « le poison a fait son chemin, pas à pas, de la feuille de l’orme au ver, puis du ver au merle » expliquait-elle alors dans un livre fondateur de l’écologie. Sommes nous désormais condamné·es à vivre ces terribles « printemps silencieux » dépeints par Carson ?
Dans ces colonnes, j’aborde des sujets touchant au lien entre santé et environnement. Mais cet effondrement de la biodiversité n’est pas sans lien avec ce sujet. En effet comme le note le président de l’IPBES, Robert Watson : « la biodiversité et les contributions apportées par la nature aux populations sont le socle de notre alimentation, de notre eau pure et de notre énergie… Elles sont au coeur non seulement de notre survie, mais aussi de nos cultures, de nos identités et de notre joie de vivre ».
À méditer avant d’agir, vite, car il ne peut pas y avoir d’humains en bonne santé sur une planète malade !

Générations Futures - www.generations-futures.fr

Silence existe grâce à vous !

Cet article a été initialement publié dans la revue papier. C'est grâce à vos abonnements et à la vente de la revue que nous pouvons continuer à proposer des alternatives à la société consumériste et destructrice actuelle. Sans publicité, sous forme associative, notre indépendance et notre pérennité dépendent de votre engagement humain et financier !

S'abonner Faire un don Participer