467 Le syndicalisme peut-il être écolo ?
Numéro 467 - mai 2018
Le syndicalisme peut-il être écolo ?
Accusé de ne se soucier que d’augmentation du pouvoir d’achat et de maintien des emplois même les plus polluants, le syndicalisme serait en contradiction irréductible avec la décroissance et l’écologie. Mais les choses ne sont pas si simples. Car souvent la protection de la santé des travailleu·ses va de pair avec celle des riverain·es et de l’environnement. Au-delà, la réduction du temps de travail, la transition écologique et la réappropriation par les travailleu·ses des finalités de la production, ont beaucoup à voir avec l’écologie. Et si on y regardait de plus près ?
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Le syndicalisme peut-il être écolo ?
Syndicats : dépasser le productivisme ?
Auteur d’ouvrages sur la décroissance, Didier Harpagès revient sur le riche héritage du syndicalisme et questionne les difficultés de celui-ci à se transformer pour épouser la nécessaire révolution écologique à mettre en œuvre.
Les syndicalistes écolos prennent la parole
Silence a rassemblé des membres des syndicats SUD-Solidaires, FSU et CGT pour discuter de syndicalisme et d’écologie. L’occasion de mettre l’accent sur les perspectives de convergences au-delà des clivages souvent affichés.
Campagne pour un million d’emplois climatiques : construire la convergence
La crise climatique, et plus globalement environnementale, remet en cause notre écosystème et modifie déjà les conditions de vie sur notre planète. Pour limiter le réchauffement, nos modèles de production doivent immédiatement s’engager dans un processus de transition radicale.
Ce syndicaliste, un vrai poison pour les empoisonneurs !
Depuis 2010, Serge Le Quéau, irréductible militant du syndicat Solidaires dans les Côtes-d’Armor, se bat aux côtés d’ouvrier·es de l’agroalimentaire empoisonné·es par des pesticides.
Articles
Ardèche : l’immigration de l’utopie
L’Ardèche est une terre d’élection pionnière pour l’installation de personnes urbaines à la campagne depuis les années 1968. Catherine Rouvière, historienne, a cherché à comprendre ce qui a poussé des individus, des familles ou des collectifs à devenir ardéchois.
Entrer en piraterie éducative !
Thierry Pardo, auteur du livre Une éducation sans école, invite à sortir des sentiers battus et à se mettre à l’écoute des besoins des enfants.
D’autres visions de l’avenir du rail
Le rapport Spinetta sur la refonte du transport ferroviaire, rendu le 15 février 2018, fait peser des menaces sur les petites lignes et semble entériner l’orientation vers un affaiblissement du rail en France. Entretien avec Jean Sivardière, vice-président de la Fédération Nationale des Associations d’Usagers des Transports (FNAUT).
Où en sont les luttes contre les Center Parcs ?
La coordination Center Parcs, Ni Ici, Ni Ailleurs (CP NINA), regroupe des collectifs, des associations et des individus qui contestent les projets d’implantation des Center Parcs de la société Pierre & Vacances en Isère, en Saône-et-Loire et dans le Jura.
Mauvaises Herbes : voyage au cœur de la gastronomie sauvage crétoise
Le documentaire Mauvaises Herbes, sorti en mars 2018, nous emmène en Crête à la rencontre de celles et ceux qui font vivre une culture tout aussi ancestrale que conviviale : la récolte et la cuisine des plantes sauvages.
Les visages de Silence
Qui est Silence ? Derrière la revue, s’activent de nombreuses personnes bénévoles qui écrivent, corrigent, plient, tiennent des stands, etc., et une équipe de salarié·es qui travaille à temps partiel choisi.
Chroniques
Bonnes nouvelles de la Terre :
Cantines bio : c’est meilleur et moins cher !
Chroniques terriennes :
Cigéo : ce n’est qu’un débat… continuons le combat !
L’action non-violente, mode d’emploi :
L’enchaînement
En direct de nos colonies :
Nouvelle-Calédonie : 30 ans après Ouvéa
Brèves
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Éditorial
Syndicalisme et écologie,
des camarades qui s’ignorent ?
Dans les milieux écologistes et décroissants, on a souvent l’impression que le syndicalisme n’est pas un allié de premier plan pour porter les combats qui nous sont chers. Les syndicats y ont l’image de défenseurs acharnés du productivisme et de l’industrialisme. Les luttes pour la préservation de l’emploi et de défense du pouvoir d’achat sont vues comme entrant en tension avec les combats contre le nucléaire ou pour la reconversion des industries polluantes, sans même parler de décroissance.
On pourrait en rester là.
Mais ce serait passer à côté d’une autre réalité. Depuis plusieurs années, de nombreux germes d’écologie sortent du terreau social fertile du syndicalisme. Plusieurs articles de ce dossier montrent comment des rapprochements sont possibles autour des enjeux de santé, de climat ou encore de réduction du temps de travail.
Une écologie sociale qui ne se réduit pas à l’environnemental et un syndicalisme qui ne se réduit pas au social, mais qui tous deux se politisent et s’ancrent dans une critique commune du capitalisme, trouvent de nombreux points de convergence possibles (1).
Ils peuvent alors apprendre à lutter ensemble à la fois pour la préservation du vivant et pour l’amélioration des droits sociaux et politiques.
Tels deux arbres dont les branches se gênent parfois, mais dont les racines s’entrenourrissent dès lors qu’ils sont ancrés dans un terreau commun.
De nombreux défis demeurent et de nombreux débats houleux restent à mener, mais nous avons découvert, au fil de ce dossier, de nouveaux camarades.
Guillaume Gamblin
(1) Il existe en effet un conflit fondamental entre capitalisme et écologie. Une écologie véritablement conséquente ne peut être qu’anticapitaliste, car un capitalisme vert n’est ni possible ni souhaitable. Lire par exemple à ce propos Ce que tout écologiste doit savoir à propos du capitalisme, de Fred Magdoff et John Bellamy Foster (éd. Critiques, 2017).
De son côté, dès lors qu’il cesse d’être un syndicalisme d’accompagnement du capitalisme, le mouvement syndical se réapproprie la question des finalités de la production : que produire ? pourquoi ? pour qui ? comment ? De là naissent des convergences évidentes avec l’écologie.