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Eourres, un village alternatif

Michel Bernard

Perché dans les collines, à 900 mètres d’altitude, entre garrigues et champs de lavandes, Éourres est un petit village isolé d’environ 130 habitant-es. Il est réputé pour ses engagements écologistes.
Aujourd’hui, on y trouve 9 exploitations agricoles, toutes en bio : élevages d’ânes, de brebis, de chèvres, de chevaux… Une ferme s’est lancée dans la production de spiruline. Une autre fait du tissage de fibres naturelles. Une ferme biodynamique fait de la polyculture-élevage.
Bernadette, une maraîchère, est considérée comme « le centre névralgique du village ». Les habitant-es vont se fournir principalement chez elle selon un mode de self-service basé sur la confiance et très apprécié pour sa flexibilité. Dans sa chambre froide au centre du village, chacun-e choisit ses légumes et repart en déposant l’argent dans une caisse.
Du côté des magasins, on trouve un boulanger bio, une petite épicerie Biocoop, deux artisans du cuir, une production de produits aromatiques bio. La santé n’est pas oubliée avec une fasciathérapeute, un somato-psychopédagogue et un naturopathe.
Enfin, le secteur culturel est bien représenté avec plusieurs musicien-nes, un bistrot-bibliothèque, les éditions Yves-Michel, un photographe naturaliste, deux compagnies associatives d’événementiels…
L’association Liens, Enseignements, Sens et Autonomie animée par deux enseignant-s belges venu-es s’installer ici en 2006, organise des formations autour de écoconstruction avec des chantiers-écoles…
L’Oseraie du possible, depuis 2009, accueille un collectif de vannie-res qui propose des formations. Les stagiaires viennent de tout le pays. Ces deux activités contribuent largement à faire connaître le village.
Un camping à la ferme, un gîte et des chambres d’hôtes permettent d’accueillir les visiteu-ses de passage. (Il y a de nombreuses possibilités de randonnées).
Une école associative, à pédagogie Steiner, créée en 2007, attire les jeunes couples. Le jardin d’enfants (2 à 6 ans) accueille selon les années de 5 à 12 enfants. La classe unique en primaire (6 à 11 ans), de 12 à 17 enfants.
Les possibilités de covoiturage sont annoncées à l’entrée de la rue principale. Les voitures sont invitées à rester sur un parking à l’écart. L’un des rares camions à venir dans ce village en cul-de-sac est le camion de livraison de la Biocoop.
Les bâtiments publics sont chauffés avec du bois exploité localement.
De nombreuses personnes exercent des métiers à temps partiels, estimant qu’il faut mieux partager le travail plutôt que d’avoir des personnes acti-ves stressé-es et d’autres chômeu-ses. Certain-es s’emploient au village, mais beaucoup doivent descendre dans la vallée.
Le village présente un curieux mélange entre maisons traditionnelles et aménagements plus contemporains : toits solaires, yourtes, maisons en ossature bois… Du fait de l’altitude, la vue sur la nature est exceptionnelle. Cela ne comble toutefois pas le sentiment pour certaines de trop d’isolement, ce qui entraîne un renouvellement des personnes.

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