Sur l’ardoise, le menu annonce salade d’olives, hachis parmentier végétarien, gâteau à l’orange amère. Les chaudrons doivent être chauds pour que tout soit prêt à temps. Mais, parmi ces appétissantes effluves, où est la résistance ?
Pousse la porte. Entre…
… chaque chaise, il y a un espace. Dans cet espace, les cantines deviennent militantes, autogérées, participatives. On y vient pour manger, certes, mais l’alimentation y est politique. Aux Petites Cantines, l’espace accueille l’inconnu·e qui pourrait devenir ami·e – car quelles que soient nos différences, on pleure tou·tes à la découpe des oignons. Au Plat de Résistance, c’est l’espace pour que passent les poules et poussent rhubarbe, fenouil et alternatives à la propriété privée. À Darna, l’espace est un témoignage – cet ingrédient catalyseur qui, à partir d’un parcours d’exil, distille une révolution internationaliste.
L’alimentation n’est pas isolée des rapports de force qui imprègnent la société. À S!lence, récemment, cette conviction a irrigué deux dossiers — l’un sur le projet de Sécurité sociale de l’alimentation, l’autre présentant des alternatives solidaires pour une alimentation qui dépasserait les injonctions capitalistes (1).
Dans ce troisième dossier, nous partons à la découverte de ces lieux — aussi divers que nombreux — qui ont compris que la résistance passe aussi par l’assiette. Ou, plus précisément, par le choix des aliments qui s’y retrouvent, par les rencontres inattendues qui se font autour de la planche à découper, et par les luttes qui ne pourraient exister si elles n’étaient pas aussi bien nourries.
(1) Voir nos dossiers « Vers une sécurité sociale alimentaire ? », S!lence no 538, décembre 2024 et « Construire des solidarités alimentaires », S!lence no 541, avril 2025.