L’équipe d’architectes Bernard Menguy et Georges Le Garzic a choisi de favoriser de larges espaces et cheminements piétonniers, un système de récupération des eaux de pluie et d’arrosage naturel des parcelles, une orientation bioclimatique des parcelles, des haies d’essences locales (interdiction de planter des arbres exotiques comme les thuyas) avec des clôtures obligatoirement transparentes (grillage à mouton). Le PVC (plastique) est interdit dans les habitations. Chaque logement dispose de panneaux solaires thermiques. C’est alors le premier écoquartier labellisé en Bretagne.
Économies d’eau, d’énergie, de déchets
Dix ans après, l’État a lancé une étude pour vérifier le bon fonctionnement de l’écoquartier. Les résultats sont appréciables : les maisons individuelles consomment en moyenne 60 % d’énergie en moins que la moyenne et les logements collectifs 40 %. Les habitant-es soulignent le confort obtenu grâce au choix de l’isolation.
Le lotissement comprend une cuve de récupération des eaux de pluie de 7000 litres. Résultat : la consommation d’eau potable (16,9 m3 par habitant et par an) est presque de moitié inférieure à celle du département. Les eaux de pluie servent aux toilettes, aux lave-linges et à l’arrosage des jardins.
Les déchets ont été pesés pendant un mois : le constat est que l’écoquartier en produit 5 fois moins que la moyenne locale et 7 fois moins que la moyenne nationale (35 kg par an et par habitant contre 161 kg au niveau local, 250 kg au niveau national).
La collectivité n’en produit aucun dans l’entretien des voiries et des espaces verts : les déchets verts sont broyés sur place et laissés au pied des végétaux. Les éclairages publics ont été limités et les plages horaires de fonctionnement restreintes. Résultat : ils ne consomment que 7,2 kWh par habitant et par an contre 86 kWh en moyenne au niveau national (-90 %).
Les activités sociales ont favorisé la démarche écologique
Dès 2003, la mairie a organisé un « forum de l’habitat sain » qui a permis aux premier-es habitant-es de se rencontrer, d’échanger sur leurs projets, de mutualiser certaines services et de s’entraider pendant les travaux.
Une cour commune pour quatre logements, espace de jeu pour les enfants, a favorisé les échanges entre voisin-es.
14 des 15 foyers étudiés sont impliqués dans une association locale et ils ont contribué à la mise en place d’un bar associatif et d’un marché bio. La revue « La Maison écologique » a eu ses locaux dans le lotissement pendant plusieurs années.
Francis Vergier
