Aujourd’hui encore certains responsables politiques rêvent de pouvoir autoriser l’exploitation des pétroles et gaz de schiste en France. Pour ce faire, il leur faudrait autoriser la seule technique efficace appelée « fracturation hydraulique » qui consiste à briser le sous-sol au moyen d’eau sous haute pression mélangée à des produits chimiques. Pour mémoire cette technique a été interdite en juillet 2011 en France, faute d’une interdiction pure et simple de l’exploitation des gaz de schiste. Dans un livre publié en France sur les gaz de schiste cette même année, co-écrit avec la journaliste Marine Jobert, nous rappelions les risques de pollution des eaux liés à la fracturation hydraulique. Malgré de nombreux témoignages concrets en provenance des USA, les partisans des gaz de schiste minimisent cependant, voire même nient ces risques afin de pouvoir faire changer la loi.
Des impacts sur la qualité des eaux
Dans ce contexte la nouvelle évaluation des impacts de la fracturation hydraulique sur la qualité des eaux souterraines effectuée par la très prudente agence de protection de l’environnement américaine (US-EPA) tombe à point. En effet, celle-ci montre que ces techniques ont des répercussions sur les ressources en eau potable.
Le rapport identifie certaines conditions dans lesquelles les impacts des activités de fracturation hydraulique peuvent être plus fréquents ou plus graves, comme :
• Les prélèvements d’eau pour la fracturation hydraulique dans des périodes ou des zones à faible disponibilité en eau, en particulier dans les zones où les ressources en eau souterraine sont limitées ;
• Les déversements, lors de la manipulation, de fluides de fracturation hydraulique et de produits chimiques ou d’eau produite qui se traduisent par des volumes importants ou des concentrations élevées de produits chimiques atteignant les ressources en eaux souterraines ;
• L’injection de fluides de fracturation hydraulique dans des puits présentant une intégrité mécanique inadéquate, permettant à des gaz ou des liquides de se déplacer vers des ressources en eaux souterraines ;
• L’injection de fluides de fracturation hydraulique directement dans les eaux souterraines ;
• Le déversement d’eaux usées de fracturation hydraulique mal traitées dans les eaux de surface ;
• L’élimination ou l’entreposage des eaux usées de fracturation hydraulique dans des fosses non doublées, ce qui entraîne la contamination des ressources en eaux souterraines.
Donald Trump veut fracturer le climat
Malgré ces risques clairement analysés à partir de constatations de terrain, Donald Trump n’hésite pas à déclarer : « Je vais lever les limitations qui pèsent sur l’énergie américaine et… permettre à cette richesse (pétrolière et gazière) de profiter à nos communautés. Lever ces restrictions, y compris sur la production de gaz de schiste ». On ne peut pas faire plus irresponsable…
François Veillerette
Générations Futures
www.generations-futures.fr
