En Allemagne, dans la Rhur, une « radschnellweg » a été inaugurée en décembre 2015. Elle fait cent kilomètres de long, et permet de relier dix villes et quatre universités (1). Elle est totalement coupée de la circulation motorisée avec des ponts et des tunnels pour éviter les coupures au niveau de carrefours, elle comporte de larges voies dans les deux sens (4 mètres de large) pour favoriser un fort trafic et permettre le dépassement. La voie est déneigée si nécessaire, elle est éclairée la nuit.
1,6 million de personnes vivent à moins de 1,25 km de cette voie rapide et ses concepteurs espèrent que cela induira une baisse quotidienne du nombre de voitures de 50 000. Cette « autoroute cyclable » de haute qualité a coûté184 millions d’euros.
De nombreuses autres villes allemandes (Francfort, Hambourg, Berlin, Munich, Nuremberg…) ont des projets de telles voies rapides.
Supercykelstiers, fietssnelwegen et super-sykkelveier
Aux Pays-Bas, il existe déjà une vingtaine de « fietssnelwegen ». La première existe depuis 2006. Dernier chantier en cours, une voie cyclable rapide est en projet entre les ville d’Assen et de Groningen (30 km), celle-ci devrait être équipée de bornes de rechargement pour les vélos électriques, de haies pour se protéger du vent… Les Pays-Bas ont inventé des ronds-points pour vélo suspendus au-dessus des autoroutes pour permettre aux cyclistes de traverser le flux automobile en toute sécurité.
Au Danemark, 28 « supercykelstiers » existent déjà autour de Copenhague. Pour définir le bon fonctionnement de ces voies cyclables, le gouvernement a publié dès 2000 une méthode intitulée « Pédalez sans bouchon », résultat d’une concertation entre collectivités, associations de cyclistes et ministères (2). Au départ, les voies rapides étaient envisagées dans un rayon de 15 km autour de la capitale. Mais avec le vélo électrique, il est maintenant envisagé de les prolonger.
En Norvège, le gouvernement a annoncé la création d’un vaste réseau de « super-sykkelveier » autour des neuf plus grandes villes, avec un budget de 700 millions d’euros. La Norvège doit faire face à deux difficultés : le faible ensoleillement (certains vélos électriques se chargent en roulant grâce à des photopiles) et le fort relief, ce qui nécessite des travaux de voirie importants pour respecter une faible pente (pour les vélos sans appoint).
Voici des pays qui ont compris que le véhicule de l’avenir est le vélo simple (10 à15 kg) ou électrique (20 à 25 kg) et non pas la voiture électrique (entre 1500 et 2000 kg).
Francis Vergier
(1) Les principales villes sont : Duisbourg, Mülheim, Essen, Bochum, Dortmund, Bergkamen, et Hamm.
(2) La traduction de ce document est disponible sur le site de carfree.fr (à la date du 21 mai 2000).
