Brève Chronique Alternatives Ecologie pratique

Jardiner au naturel

François Veillerette

Agir pour l’environnement, cela peut se faire au quotidien : en utilisant des matières naturelles, en les transformant, en se réappropriant des savoir-faire et en les transmettant par l’échange. Faire soi-même rend acteur et moins dépendant du système. C’est aussi souvent plus économique, meilleur pour votre santé et pour la planète.

Aujourd’hui le jardinage ‘au naturel’ attire de plus en plus de jardiniers amateurs. L’attrait pour une activité saine permettant de compenser le stress de la vie contemporaine, le besoin de produire une partie de son alimentation, de manière saine et de regagner par là même une certaine autonomie et, peut-être surtout, la prise de conscience de plus en plus grande des dangers des pesticides explique cet engouement. Demain, à la faveur de l’interdiction de la vente des pesticides de synthèse aux jardiniers qui prendra effet en 2019, le jardinage naturel deviendra la règle. Alors comment faire pratiquement pour (ré) apprendre à produire des légumes en quantité dans son jardin sans utiliser toute cette chimie ‘pesticides’ dangereuse ?
Pas question bien sûr de donner des conseils exhaustifs dans le cadre de cet article, de nombreux ouvrages parus ces dernières années le font parfaitement. Nous voulons juste rappeler ici quelques principes de base à travers quelques exemples.
Jardiner au naturel c’est d’abord cultiver la biodiversité au jardin. Haies, présence de l’herbe, refuges en tous genre accueilleront la vie au jardin. Ce sera source de beauté bien sûr… mais permettra aussi de garantir que toutes sortes de bestioles utiles pour contrôler les ‘ravageurs’ pouvant endommager vos cultures seront là pour vous aider ! Mésanges, coccinelles, syrphes… seront alors vos meilleurs alliés !
Autre clé de voûte d’un jardinage au naturel : la fertilisation. Bien sûr hors de question d’épandre des engrais chimiques au jardin ! Le compost deviendra votre garantie d’une terre riche en humus et d’un sol vivant, favorable à la santé de vos plantes. Vous pourrez le fabriquer vous-même en recyclant les déchets de cuisine et les tailles du jardin.
Enfin, le troisième défi du jardinier au naturel : le ‘contrôle’ des herbes que certains appellent à tort mauvaises mais que nous considérons plutôt comme ‘pouvant être concurrentes des cultures’ ! Là aussi l’approche sera radicalement différente : pas question de vouloir éradiquer ces herbes folles de votre jardin ou de vos allées. Il s’agira d’agir avec douceur et discernement. Bien sûr vous devrez désherber, manuellement, avant de faire vos semis ou en période de levée de vos cultures. Ailleurs la couverture du sol par des paillis et autres mulch viendra étouffer les herbes qui pourraient sinon étouffer vos cultures. Dans d’autres endroits du jardin vous pourrez par contre laisser la végétation pousser librement, assurant ainsi le gîte et le couvert à toute une faune utile…tout en offrant une diversité de fleurs aux pollinisateurs qui en dépendent.
On le voit à travers ces quelques exemples, jardiner au naturel c’est d’abord passer d’une logique de guerre au vivant à une logique de vie. Cette approche doit faire école et demain être également adoptée par l’agriculture, qui tarde encore trop à changer de logique. Puisse le jardinage lui montrer la voie.

François Veillerette,
Générations Futures

www.generations-futures.fr

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