Numéro 436 - juillet 2015


Alternatives à la Réunion

Le tour des alternatives se poursuit plus au Sud grâce à notre correspondante à La Réunion : Gaëlle Ronsin. Au programme : l’histoire d’une île-monde, jardins collectifs et cultures populaires, une ferme enclavée dans un îlot de verdure, les plantes médicinales et de nombreux autres aspects méconnus de cette île de l’océan indien. Une invitation à prendre l’avion le bateau pour un voyage au long cours….

• Dossier

La Réunion, une île monde (Gaëlle Ronsin et Monique Douillet)

Peut-on parler d’alternatives à La Réunion (Gaëlle Ronsin)

Les Salazes, la vie lontan d’aujourd’hui (Rémi Da Silva)

Une île en circuit court (Mathilde Vauléon et Gaëlle Ronsin)

Kaz Maron : du kabar au jardin (Gaëlle Ronsin)

ArTerre, former à l’écologie pratique (Gaëlle Ronsin)

APLAMEDOM : Les Zerbarz qui soignent (Gaëlle Ronsin)

MOV_A, fér danser tou do moun (Gaëlle Ronsin)

• Articles

La Belle Verte, un futur habitable (Tiphaine et Marco, Cyclolenti)

Vers la fin des centres commerciaux (Photographies de Steph Lawless)

Du Blues contre les guerres (Pascal Martin)

Nanoparticules : tous cobayes (Entretien avec Roger Lenglet, par Guillaume Gamblin)

Pour la vie, contre la guerre (Freddy Tsimba)

• Chroniques

Écologie pratique : Camping écolo

À Bordeaux, des étudiantes éveillent les consciences des consom’acteurs

Le Monde en construction(s) : Saraya, un éco-lodge à Goa

Fukushima : Dites-nous comment survivre à notre folie ?

Crimes ordinaires de l’armée française en Afrique

Féminisme et paix : Occupation de Greenham Common

Nucléaire : Les Allemands contre les bombes

• Brèves 

Alternatives à La Réunion • Alternatives • Nucléaire • Climat • Énergies • Environnement • Nord/Sud • OGM • Paix • Politique • Société • Annonces • Courrier • Livres

• Éditorial

"La Réynion in ti péï, li lé dan la mer, si son kèr, lé plein flèr"* 

Des paysages grandioses, une nature sauvage, des hautes montagnes aux lagons azur de l’océan Indien, un volcan qui pète le feu, de multiples métissages… « l’île intense ». Pas trop dur de vendre La Réunion sur la plaquette touristique ! Enclavée mais si ouverte, la vie à La Réunion n’est pourtant que paradoxe : on y vient en avion pour découvrir sa nature ; on y vit en insulaire, mais très peu avec la mer... 

Une année ne m’a pas suffi pour tenter de comprendre les complexités de ce petit pays, mais l’émerveillement, lui, demeure. 

L’histoire débute pourtant mal, il y a trois cent cinquante ans, par l’impérialisme, l’acculturation, l’esclavage et la domination des peuples. En dépit de ce lourd fardeau, un ensemble d’appropriations, d’échanges et de mélanges culturels construisent la société créole, que l’on appellerait ailleurs multiculturelle. « Tous les visages du monde sont à La Réunion » déclame le poète Danyèl Waro. 

En quoi La Réunion est-elle alternative ?

Plus qu’ailleurs, sur ce territoire à la biodiversité exceptionnelle, patrimoines culturel et naturel sont étroitement entrelacés. C’est sur ce terreau fertile que s’appuient les initiatives que nous avons rencontrées : jardins collectifs, maloya, plantes qui soignent, kabars poussièr, la vie dans les ilets au son du reggae... les « alternatives » à La Réunion se construisent chacune à leur façon. Mais comme ailleurs, le modèle capitaliste et les doctrines du monde occidental grignotent du terrain à ces expériences de vie. Les Réunionnais aussi ont des choix à faire pour se tourner vers une société plus écologique et solidaire. 

Gaëlle Ronsin

*Chanson La Montagne, Baster : « La Réunion est un petit pays, une île dans la mer, et son cœur est plein de fleurs »