Brève Chronique Alternatives Jeux écolos

Au son de la musique « verte », suite

Michel Scrive

Je vous propose de continuer notre chemin avec la musique buissonnière, musique surprenante que l’on fait naître au sein de nos doigts avec des plantes glanées au bord des chemins. 

Le premier jeu que je vous présente s’appelle le « Trica-traca ». En vous promenant dans une prairie sauvage, vous trouverez probablement des cardères, une plante qui était utilisée autrefois pour peigner et démêler la laine brute. Elle est aussi appelée le « cabaret des oiseaux », car nos amis à plumes se désaltèrent dans les feuilles et ses graines sont aussi très appréciées...
Choisissez une plante sèche. La partie qui nous intéresse est la tige, en forme de fourche à trois dents. Avec un gant ou un autre objet, enlevez d’abord les épines présentes le long des tiges. 

Avec votre sécateur préféré, vous prélevez cette fourche, en raccourcissant la tige du milieu. Coupez ensuite un autre morceau de tige sur le reste de la plante, qui sera positionné plus tard dans le sens horizontal. Cette baguette doit dépasser les deux extrémités de la fourche. Un petit bout de cardère sera mis au milieu de ce bâtonnet grâce à un petit trou (pointe de couteau ou vrille et un peu de colle à bois pour la durée). Mettez le petit bâton de la baguette au sein de la tige centrale de la fourche (qui est creuse). 

Pour faire sonner l’instrument, faites tourner la tige centrale en vous frottant les mains de gauche à droite. Il doit se produire un clac-clac comme un bruit de crécelle. Vous pouvez aussi gratter la fleur de cardère sur votre main ou sur une autre inflorescence pour faire des rythmes. 



Le claquoir servait à rythmer la musique et les danses populaires ou à faire tout simplement du bruit. On pouvait utiliser des morceaux de bois, des lanières d’écorce, des tiges de maïs, un morceau de bambou ou de canne de Provence. 

Avec la canne de Provence : choisissez un entre-nœud long et épais. Enlevez un des deux nœuds, fendez de ce côté en deux sur les 2/3 de la longueur, écartez les deux parties en coinçant à la base un fin morceau de bois. Ligaturez si besoin la base pour éviter l’éclatement. Pour jouer, utilisez comme les cuillères : tenir l’instrument au niveau de la ligature, et frapper l’extrémité contre l’autre main. 

Le tambour à friction est un instrument qui existe encore au Brésil (la Cuica) et qui était présent un peu partout en Europe sous des noms variés. Il est constitué d’une caisse de résonance cylindrique, recouverte d’une membrane, à travers laquelle une tige de bois est fixée. Le joueur frotte la tige avec les mains ou un chiffon humide, de la peau vers l’extérieur, ce qui produit des vibrations transmises par la membrane. 

Le tambour à friction fonctionne aussi avec une ficelle fine ou un crin de cheval fixé au milieu de la membrane par un nœud. De l’autre côté, la ficelle se termine par une boucle, qui va être frottée dans une rigole d’une baguette de bois. En mouillant le bâtonnet, on obtient des bruits proches de la grenouille que l’on peut moduler. 

Le cylindre peut être fabriqué avec un bambou épais, avec de la terre cuite, un bout de bois creux, un morceau de bambou ou encore dans une boîte de conserve. Ce jeu permet de produire des bruits de grenouille. La membrane peut être en vessie de porc, en peau de bête ou être réalisée avec quelques couches de papier kraft et de colle à papier peint. 

Enfin, le racleur est un instrument que l’on gratte avec une baguette pour marquer un rythme. La fabrication de cet instrument est simple. Vous pouvez utiliser une tige de renouée du japon ou de canne de Provence. Choisissez un diamètre assez large, à partir de 5 cm le résultat est intéressant. Coupez un entre-nœud, en gardant un seul opercule et en éliminant l’autre. 
Grâce à une lime fine, creusez des stries parallèles sur tout le long du tube tous les demi-centimètres. Les frottements peuvent être faits avec un éclat de bambou bien sec, un rayon de vélo ou un pic à brochette.



Si vous souhaitez m’aider dans ma rubrique sur les jeux écolos, n’hésitez pas à m’envoyer vos souvenirs et vos remarques :

Michel Scrive
5 rue de la Paix
93500 Pantin
mishelu@riseup.net

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