Éditorial Environnement

Les bûches qui nous attendent

Michel Bernard

Avec ce dossier « la forêt brûle », il ne s’agit pas de critiquer l’usage du bois comme énergie — le poêle à bois dans le logement bien isolé est excellent — mais d’alerter sur une dérive industrielle lancée depuis quelques années, qui à l’aide de chaufferies géantes, crée un déséquilibre aussi bien dans le secteur de l’énergie que dans la gestion de nos forêts.

Des particuliers, des communes ou des syndicats communaux ont une démarche cohérente liant le recours au bois-énergie local à la réduction des dépenses énergétiques et l’isolation des bâtiments pour globalement diminuer notre consommation. Au contraire, ces projets de chaufferies sont pensés pour fournir toujours plus d’énergie, dans une société où rien ne semble envisageable sans consommer toujours plus.

Nous rejoignons ici les problématiques de l’investissement industriel dans les implantations offshore d’éoliennes ou de la spéculation qui s’observe autour des champs de photopiles. Cette dérive est coordonnée par un « programme de transition énergétique » gouvernemental où les lobbies ont soigneusement, au fil des années, gommé tout ce qui irait vers une diminution de leurs profits.

Il semble que nous ayons du mal à nous sortir de la pensée dominante. Nous sommes fascinés par le toujours plus, y compris dans l’usage des énergies renouvelables (1).

Pourtant, répétons-le,
1) la seule énergie qui ne pollue pas est celle que l’on ne consomme pas.
2) l’énergie sert souvent à faire fonctionner des appareils qui détruisent la planète.
Michel Bernard

(1) Même l’excellente association Energie partagée, qui anime des projets citoyens, a bien du mal à soutenir des projets d’économie d’énergie ! En septembre 2014, elle soutient 18 projets dans le photovoltaïque, 12 projets dans l’éolien, 5 projets dans la biomasse, 1 projet dans la microhydraulique, aucun dans le solaire thermique… et un seul projet d’économie d’énergie !

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