Brève Chronique Armes nucléaires Paix et non-violence

Jeûne action international

Dominique Lalanne

70 jeûneurs à Paris, 30 à Dijon, 8 à Saintes, 5 à Büchel, 4 à Burghfield, et des centaines de soutiens aux actions entreprises... pour le désarmement nucléaire. Le début d’un mouvement citoyen de refus de la situation actuelle.

Du 6 août au 9 août, c’est devenu une « tradition ». Entre l’anniversaire du bombardement d’Hiroshima et celui de Nagasaki, un « jeûne-action » dénonce les arsenaux démentiels actuels : 16 000 bombes en service dont 2000 en « état d’alerte »... Comme pendant la guerre froide, nous sommes à 15 minutes de l’Apocalypse !

Comment dénoncer cet état d’insécurité incroyable ?



A Paris ce fut en allant installer des tentes pour « occuper » le trottoir du Ministère de la Défense. Nous avons « résisté » aux policiers pendant 15 minutes, mais c’était suffisant pour passer à la télé, à la radio et dans les journaux. A Dijon, devant la Base de Valduc, base de modernisation des armes nucléaires françaises et anglaises, ce fut une occupation de plus d’une heure avec une délégation anglaise. A Büchel (Allemagne), avec de nombreux soutiens, les jeûneurs ont occupé et bloqué pendant 30 heures les 3 entrées de la Base de l’OTAN qui héberge une vingtaine d’armes nucléaires américaines. Enfin à Burghfield (Grande-Bretagne), il a été déployé une écharpe rose de contestation de 11 km de long (!) entre les centres nucléaires des armes anglaises de Burghfield et Aldermaston.

Donc de réelles « actions » pour montrer qu’en 2014, un « Traité d’interdiction » des armes nucléaires est un impératif, comme il en existe un contre les armes chimiques. C’était le mot d’ordre de toutes ces actions car cela va être l’enjeu international en 2015 : c’est la demande des deux tiers des Etats de la planète qui doivent se réunir à Vienne en décembre, convoqués par le gouvernement autrichien.

L’initiative de la Maison de Vigilance, du collectif Armes nucléaires STOP et du Réseau Sortir du nucléaire a encore montré cette année tout son dynamisme. C’est la campagne ICAN, Campagne internationale pour abolir les armes nucléaires, qui regroupe en France une soixantaine d’associations.

Pourquoi jeûner ? Convivialité entre les jeûneurs, communication amplifiée avec l’extérieur, combativité accrue par une grande disponibilité et non-violence certifiée ... avec la fatigue du jeûne ! Tous les ingrédients pour montrer le sérieux de la lutte. Une interpellation sur l’urgence du désarmement nucléaire. Initiés par Solange Fernex en 1983 avec la Maison de Vigilance, les « jeûne-actions » sont maintenant à l’âge adulte avec une centaine de participants depuis quelques années. Objectif : atteindre des milliers de participants. Cela deviendra alors un problème de société pour les Européens. Les Anglais et les Français devront remettre en question leurs arsenaux, les Américains devront éliminer leurs armes d’Europe. Le début d’un monde sans armes nucléaires sera ouvert...

Rendez-vous l’année prochaine avec tous les lecteurs de Silence !

Dominique Lalanne
physicien nucléaire
président de Armes nucléaires STOP
do.lalanne@wanadoo.fr

Silence existe grâce à vous !

Cet article a été initialement publié dans la revue papier. C'est grâce à vos abonnements et à la vente de la revue que nous pouvons continuer à proposer des alternatives à la société consumériste et destructrice actuelle. Sans publicité, sous forme associative, notre indépendance et notre pérennité dépendent de votre engagement humain et financier !

S'abonner Faire un don Participer