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On joue à manger mieux et moins cher et ça marche !

Pascale Solana

En Rhône-Alpes, des familles changent leur alimentation pour le bio, en augmentant leur plaisir de manger mais pas leur budget.

Les défis « familles à alimentation positive », c’est une opération lancée en Rhône-Alpes en 2012 par Corabio (groupement de producteurs bio régionaux…) avec le soutien de la région et du conseil général. Sur le principe d’un jeu-concours en équipes, des familles s’engagent à relever un défi : augmenter leur consommation de produits bio locaux sans dépasser leur budget habituel, tout en se faisant plaisir.
Recrutées le plus souvent dans des centres sociaux, MJC, épiceries sociales, elles sont volontaires, mais, au départ, généralement peu sensibles à l’alimentation bio à laquelle elles n’ont pas facilement accès.
Ainsi vingt à cinquante familles par "défi", personnes seules ou couples avec ou sans enfants, s’engagent à faire des relevés détaillés de leur comportement alimentaire (dépenses, nombre de convives, lieu d’achats, type de repas…) pendant une période déterminée. Les organisateurs proposent en échange un accompagnement, des visites de fermes, des ateliers jardinage, des cours de cuisine avec des chefs, des conseils en nutrition, des repas partagés, le tout s’achevant par une soirée conviviale avec remise de prix.
Le "défi" de Valence vient de se clore sur les résultats suivants : entre mars et décembre 2013, la part d’achats alimentaires bio des familles a augmenté de neuf points, passant de 24 % au démarrage à 33 % à la fin du défi. Le coût du repas moyen par personne est passé de 2,13 € à 2,83 €.
Un budget à améliorer comparé au défi pilote lyonnais qui s’était déroulé de décembre 2012 à mai 2013. Le coût moyen du repas avait baissé de 0,10 € passant de 2,06 € à 1,96 €, tandis que la part des achats bio, elle, avait augmenté de 8%.
Mais le plaisir a dû être au rendez-vous car 83 % des familles valentinoises qui ont concouru disent qu’elles conseilleraient à leurs amis de relever un défi similaire. Après Lyon, l’opération est essaimée sur de nouveaux territoires, dans le Rhône, en Isère, en Ardèche, et aussi en Bretagne et en Midi Pyrénées.

Pascale Solana (Reporterre)

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