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Mireille Oria

Caroline Bojarski

Depuis de nombreuses années, à Paris, Mireille Oria tient des stands pour Silence. Vous la croiserez peut-être sur son vélo, dans une AMAP ou une manifestation antinucléaire.

Silence : Quel est ton parcours ?

Mireille : J’ai 62 ans, je suis à la retraite depuis un an. J’ai travaillé surtout comme comptable à temps partiel, excepté deux ou trois ans pendant lesquels je me suis arrêtée pour voyager. J’habite à Paris depuis mes 21 ans. J’aime bien y vivre car c’est une ville attachante, il y a de plus en plus de choses qui se font au niveau écologique. J’aime aussi la campagne, je suis toujours partagée entre les deux, comme beaucoup de monde…

Vivre à Paris est-il compatible avec un mode de vie écologique ?

A Paris, je ne circule qu’à vélo, je ne prends pratiquement jamais le métro. Je suis dans une Amap à 5 minutes en vélo de chez moi. Aujourd’hui, il y en a dans pratiquement tous les arrondissements. C’est une manière de créer du lien, comme d’aller à la Biocoop faire mes courses car j’y retrouve les personnes qui habitent dans mon quartier. Ça a un côté sympathique. Nous allons par exemple fréquemment à la ferme du maraîcher pour lui donner un coup de main. Moi j’y vais au moins cinq ou six fois par an. J’adore la terre. Je fais aussi beaucoup de choses moi-même : mon pain, mes confitures, la cuisine... Je suis à Enercoop, à la Nef, bref tout ce qui peut sortir du circuit normal. Je suis aussi profondément antinucléaire. En 2000, avec mon compagnon José, nous avons créé le groupe Sortir du Nucléaire-Paris qui a été redynamisé par l’arrivée de nouvelles personnes il y a deux ans, après la catastrophe de Fukushima.

Peux-tu nous parler de ton lien avec le vélo ?

Je fais partie d’une association, Cyclo Camping International, qui met en lien des gens qui partent en vacances – comme moi – mais aussi d’autres personnes qui partent plus longtemps, un an, deux ans, cinq ans... Depuis quelques années, il y a un grand engouement pour les vacances à vélo. Nous organisons tous les ans un festival, en janvier, qui dure un week-end. Nous sommes tous bénévoles, il y a dix personnes au conseil d’administration et une cinquantaine de bénévoles au moment du festival. On y voit vraiment des profils très différents. Les mentalités changent, des personnes qui prenaient l’avion facilement auparavant le font maintenant moins systématiquement, voire le refusent.

C’est quoi, être « relais local » pour Silence ?

Ici, à Paris, ça consiste surtout à tenir des tables de presse dès qu’il y a un événement. Sur l’année, on doit bien en faire une quinzaine. En septembre, par exemple, on fait le Festival des utopies concrètes sur dix jours, et on se relayait tous les soirs pour tenir le stand. A la création du groupe local, on se retrouvait tous les mois pour parler des thèmes évoqués dans la revue, mais on n’a jamais vraiment fait de débats ni de soirées. Dans une ville comme Paris, on est tellement sollicités pour tenir des stands que ça nous occupe pas mal. Il y aurait beaucoup d’autres choses à faire mais nous sommes trop peu nombreux.
Cela doit faire entre 15 et 20 ans que je suis relais local. J’ai connu Silence grâce à Radio libertaire, que j’écoute de temps en temps. Cela correspondait tout à fait à ce que je pensais. Je me suis très vite abonnée et puis j’ai commencé à donner de l’aide au salon Marjolaine. Ce qui me plaît dans Silence, ce sont les thèmes abordés, la manière aussi, et même si je ne suis pas toujours d’accord, ça reste une source d’information.

Propos recueillis par Caroline Bojarski

• Pour créer votre relais local : voir en page 54.
• Cyclo-camping international, 29e festival du voyage à vélo, 18 et 19 janvier 2014, Bourse du travail, 11, rue Génin, 93200 Saint-Denis, M°Saint-Denis Porte de Paris, renseignements : 01 47 97 62 18, www.cci.asso.fr

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