Numéro 355 - mars 2008


Sortir des pesticides

Sortir des pesticides

Pesticides, révélations sur un scandale français

Pour une flore et une faune vivante

Un dossier de Fabrice Nicolino

Sans papiers

Pour la liberté de vivre (de Michel Jarru)

OGM

Rien n’est encore joué ! (entretien avec Olivier Keller)

Traction animale

Un énergie écologique sur quatre pattes (de Reinhard Scharnhöltz)

Alternatives à S!lence

Des lecteurs en action (de Dorothée Fessler)

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Éditorial

Sortir des pesticides, c’est possible

“Il est grand temps de prendre au sérieux l’usage croissant de
produits pesticides, dont nos agriculteurs sont les premières victimes.
Je demande à Michel Barnier de me proposer avant un an, un plan pour réduire de 50% l’usage des pesticides, dont la dangerosité
est connue, si possible dans les dix ans qui viennent”.

Nicolas Sarkozy, discours de clôture du Grenelle de l’environnement,
25 octobre 2007.

La France est l’un des pays au monde qui consomme le plus de pesticides à l’hectare. Ceci étant lié à une agriculture très intensive (1).Comme la plupart des engagements pris par le Président de la république lors de ce discours, il y a un “si” qui se glisse dans la promesse : “Si possible”.

Il y a fort à parier que le lobby des pesticides dont Fabrice Nicolino nous présente dans les pages suivantes les méthodes, fera tout pour rendre ces mesures impossibles. Face à ce lobby, tous les acteurs écologistes doivent donc faire le poids pour faire pencher la balance du bon côté. Car évidemment, non seulement réduire de moitié les pesticides, c’est possible, mais on peut même espérer aller rapidement vers une suppression de ces poisons.

Cela suppose de considérer la nature comme un milieu vivant et respectable, d’oublier des termes comme “mauvaises herbes”, d’accepter des rendements agricoles peut-être un peu plus faibles — au moins les premières années —, de s’appuyer sur les connaissances de l’agriculture biologique, de redéfinir les objectifs de la recherche dans le domaine de l’agriculture, d’aller vers une agriculture “durable”, qui consomme moins d’énergie (2). Il faut que tous s’y mettent, car la question n’intéresse pas que les agriculteurs : les pesticides se retrouvent dans nos assiettes (3). Alors participons tous à la semaine sans pesticides, à notre niveau : cette année, les enjeux sont encore plus importants
que d’habitude.

Michel Bernard

(1) Et donc avec un haut niveau d’usage des engrais, également polluants.
(2) Il en faut beaucoup pour les pesticides, mais il en faut également pour certaines méthodes
alternatives : désherbage thermique ou mécanique…
(3) Quand ce n’est dans nos poumons comme le montrent les études réalisées sur plusieurs villes
de France : le vent emmène les pesticides très loin de leur lieu d’épandage.