Numéro 336 - juin 2006


Décroissance : penser la transition

Décroissance : penser la transition

Penser la transition pratique (de Guillaume Gamblin)
L’imagination contre la peur (de Michel Bernard)
Empreinte écologique et petits gestes (d’Antoine Bonduelle)
Revaloriser l’action collective (de Maxime Vasseur)
Le bien cimmun face à la misère (de Jean-Michel Corajoud)

Lyon-Turin

Discussion avec Gérard Leras (de Vincent Peyret)

Social

Autour du mouvement anti-CPE

Médias et citoyenneté

Argent chaud, argent froid (de Michel Bernard)

Cinéma

Vision du monde (de René Hamm)

Décroissance

Argentine rebelle (de Michel Bernard)

Editorial

Ça n’a pas marché !

Le marché est, au départ, l’échange qui se fait directement entre deux personnes. Les yeux dans les yeux, le prix — pas forcément en argent — est librement discuté. L’échange est équitable : si l’une des personnes n’est pas d’accord, elle refuse le marché. Alors vient l’invention du « marché », dans son sens plus contemporain, qui est celui des échanges par le biais de multiples intermédiaires. Faute de lien direct entre producteur et consommateur, il n’y a plus de négociations possibles. Le prix s’affiche en euros ou en dollars et ne se discute pas… du moins ni par le producteur, ni par le consommateur, mais uniquement par le biais parfois des Etats, le plus souvent aujourd’hui par le « libre marché », selon la loi de la main invisible qui régulerait tout cela pour le « meilleur des mondes ».

Et nous en sommes là : des intermédiaires de plus en plus immatériels qui recherchent le profit maximal ; des producteurs et consommateurs spoliés de leurs pouvoirs de négociation. Avec des intermédiaires, pas de commerce équitable possible, même avec la meilleure volonté du monde.

Ce marché conduisant à la mort de la planète, à l’exploitation des personnes, on peut aujourd’hui l’affirmer : cela n’a pas marché !

Si nous voulons aller vers un monde plus fraternel sur une planète en bonne santé, il nous faut penser autrement, d’où de multiples questions autour du thème de la décroissance. Si nous savons à peu près vers quoi aller, reste à déterminer comment y aller. Les textes présentés dans ce numéro essaient de faire avancer ce débat.

Michel Bernard