Numéro 322 - avril 2005


Décroissance en mouvement

Décroissance en mouvement

Décroissance contre développement durable (de Thierry Folliard)
Décroissance des champs décroissance des villes (de Michel Bernard)
Les mirages de l’effet rebond (de Michel Bernard)
Sortir des pièges de l’effet rebond (de Serge Latouche)
Alternatives : de quoi parle-t-on ? (de Daniel Julien)

Alternatives

A fleur de terre (de Madeleine Nutchey)

Energie

Acceptabilité de l’électricité verte (de Christian Maillebouis)

Culture

Pour un libre accès à la musique (de Matt Mahlen)

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Editorial

Décroître, vite 

Cinq millions deux cent mille chômeurs. On songe, dans ce pays, à créer des « jobs à un euro » (un euro l’heure). Les chômeurs sont si déboussolés qu’ils se tournent vers les néo-nazis. Oui, ce pays c’est l’Allemagne, où une économie croissante et triomphante était, il y a peu de temps, érigée en modèle.

En Chine, croissance record, ils mettent les bouchées doubles pour rattraper les économies occidentales. Là, on a l’impression de voir le film en accéléré, avec, en même temps que les effets d’annonce d’une prospérité galopante, des centaines de milliers de paysans, chassés pour implanter les complexes industriels, qui vont s’agglutiner autour des grandes villes pour y devenir des miséreux.

Chez nous, avec une croissance du PIB supérieure à 2% en 2004, on constate l’accélération de la dégradation de la qualité de vie. Un monument qui semblait indestructible, la Sécu, se lézarde, on comprime les effectifs à La Poste et la SNCF. Et si jamais la Constitution mercantile qui nous est proposée est acceptée, tout va empirer.

Mais combien faut-il de preuves de l’universelle nocivité de la croissance libérale pour que l’on s’en débarrasse ? Nous ne sommes qu’une infime minorité à penser que les preuves suffisent, que chaque preuve se rajoutant est faite de milliers de malheureux et de dégâts supplémentaires pour la planète. Il est urgent de réagir.

Bonne nouvelle : notre nombre infime va… croissant. Partout, de décisions individuelles en initiatives collectives, l’idée de décroissance grignote la toute-puissance économique. La croissance des révoltés pour cause de croissance économique est la seule acceptable.

Madeleine Nutchey