Simplifier sa vie

Sans faste ni apprêt
Quel plus grand plaisir que d’apprendre à se connaître et de faire la nique à tous les voleurs de personnalités. Se retrouver face à ses désirs puis les dépouiller de la gangue de ce qui, au fond, n’a que peu d’intérêt nécessite de tourner le dos aux discours publicitaires permanents dont nous vivons l’agression. « L’individu moderne est dépossédé de lui-même par les médias » nous rappelle François Brune dans une salutaire nouvelle édition de son essai (1). Retrouver sa personnalité ne consiste pas à pencher dans l’hédonisme qui est la consommation des plaisirs marchands. Par exemple, l’apologie de la fumette, qui leurre tant de droits-de-l’hommiste sur la liberté de choisir sa dépendance, n’a de sens pour l’Homme qui aime vivre sur Terre. Les petits plaisirs qui saturent les neurones, sans jamais satisfaire, mènent à la souffrance, cette même souffrance qu’au nom de la rigueur les idéologues adorent comme Luther et Calvin en passant par les talibans au nom de leur Dieu qui s’ennuie.
Se connaître libre c’est aimer la vie et s’organiser avec elle, non la détruire. « L’amour des plaisirs sans l’amour de la vie cherche de la chaleur dans les bras de la mort » (2).
Alors, tout le monde ne semble pas concerné, la mort fascine tant. Pour les bonnes volontés il n’est pas trop tard avant que l’évidence de l’agression de la Biosphère ne devienne urgente et politique.
Dominique ZANDA
(1) « les médias pensent comme moi », L’Harmattan, 1996.
(2) « Nous qui désirons sans fin » de Raoul Vaneigem, le cherche midi éditeur, 1996, p.146.