Réclamons la rue !

Auto... mobile du crime
Pollution ? Vous avez dit pollution ? Et les pics accusateurs désignent nos voitures...
Des voitures qui, occases ou non, ont été un jour accomplissement de notre rêve d’indépendance. Des voitures qui sont les produits d’une énorme industrie, et là, attention ! touche pas à mon emploi, touche pas à mes profits.
Si nous supposons une reconversion réussie de la-dite industrie, le problème demeure. Pas uniquement Veau d’Or des constructeurs, l’auto. Car elle (Elle) est aussi notre Vache sacrée, ayant comme en Inde droit à toute la place dans nos cités, à tous les soins les plus vigilants et tous les sacrifices financiers des adeptes. Culte. Les conducteurs forment la plus importante des sectes. Et les fidèles sont investis dans l’instant de la toute-puissance du volant.
Ah ! dominer... Papamobile, égomobiles ?
Ça commence tôt puisqu’à 16 ans on peut, si l’on conduit, être adulte avant l’âge. Même si l’on sait que ce privilège donne accès à une arme mortelle. Arme ou auto... mobile du crime, parfois, tant est fort le besoin de la posséder.
Et pourtant Elle est aussi le dernier refuge du romantisme pour des adolescents amoureux privés de mousses accueillantes et de frondaisons complices.
Et tout écolo sait que pour aller vivre son espoir vert de maison bucolique bien loin des pollutions il lui faut... une bagnole.
Alors ? Deviendrons-nous des Icares dont les ailes virtuelles sauront survoler cette effarante somme de symboles ?
Ou bien révolutionnaires décapitant la déesse tant adulée avant de la haïr pour l’esclavage qu’Elle nous impose ?
Madeleine NUTCHEY