L’association

Une nébuleuse associative

La revue Silence, c’est 4 salarié·es à temps partiel, un CA, mais surtout des dizaines de bénévoles qui font vivre l’association. Les salarié·es coordonnent les deux pôles de l’association : la rédaction et la gestion-diffusion de la revue, grâce à l’appui du Conseil d’Administration. Les bénévoles donnent sens à notre projet et permettent sa viabilité au quotidien.

Une revue collaborative et participative

→ Dans ses contenus

Guillaume et Lola, salarié·es, coordonnent les différentes étapes de la réalisation du numéro, Damien, notre maquettiste, assure la mise en page de la revue, mais le cœur de la rédaction est le comité de rédaction, composé de deux salarié·es et de trois à quatre bénévoles. Il se réunit deux fois par mois et décide de la ligne éditoriale de la revue, commente ces contenus, suggère des réécritures, propose des sujets d’articles, etc.

En dehors des personnes permanentes au comité de rédaction, la revue est participative, et chacun·e peut proposer un article : plus de 1 000 personnes ont signé un article au cours des 25 premières années.

Pour la relecture des contenus, Silence s’appuie aussi sur deux autres réseaux de bénévoles. Pour le fond, une vingtaine de « pilotes de rubriques », personnes militantes ou « expertes » dans tel ou tel domaine, relisent les articles concernant leur spécialité, branche ou centres d’intérêts, les corrigent, les complètent et proposent d’autres pistes. Pour la forme, nos six correctrices traquent coquilles et fautes en tout genre.

Enfin, nous attachons de l’importance à vous proposer des couvertures qui font honneur à la qualité des contenus qui nous ou vous sont proposé·es. Le comité image, également composé de salarié·es et de bénévoles, se réunit une fois tous les deux mois spécialement pour choisir les couvertures.

→ Dans sa diffusion

Au-delà de la revue mensuelle, l’association Silence cherche à se rendre visible en portant des projets alternatifs et décroissants. L’affiche éditée par la revue sur les grandes dates des luttes féministes, le développement d’un nouveau site internet, nos projets de coédition, etc. n’auraient jamais pu voir le jour sans l’implication et l’enthousiasme de dizaines de bénévoles.

La force de la présence bénévole

Si la revue arrive dans votre boîte aux lettres, c’est qu’une personne a collé votre adresse avec amour et plus ou moins de dextérité sur la bande qui entoure votre numéro ! Une trentaine de bénévoles assurent l’expédition de la revue chaque mois, en se relayant durant deux jours. Leur présence et leur entrain sont indispensables à notre diffusion. Les relais locaux sont les bénévoles qui assurent la promotion de la revue partout en France. Certains sont constitués en groupes locaux.

C’est ainsi près de 200 personnes qui font vivre chaque année le mensuel Silence et l’association qui l’anime. Ce statut associatif permet une dynamique militante et bénévole qui nous est chère.

Une association aux pratiques horizontales et décroissantes

Coopérer ensemble au quotidien

Silence tend à l’autogestion, ce qui se traduit dans le fonctionnement quotidien par des prises de décisions horizontales, sans distinction entre dirigeant·es et dirigé·es. Par l’envoi systématique de compte-rendus, l’élaboration des décisions est transparente et sujette à débat.

Au quotidien, l’association est portée par les salarié·es, le conseil d’administration, les comités de rédaction, images et co-édition, et par l’ensemble de nos bénévoles à travers la France.

Nous attachons une importance particulière à notre organisation interne, afin de préserver un climat bienveillant et ouvert. Pour cela la préparation des réunions est importante : elle doit permettre à chacun·e d’arriver à la réunion avec le même niveau d’information, voire de réfléchir avant pour se positionner plus efficacement. L’intitulé d’un point mis à l’ordre du jour doit donc être précis sur le contenu qui va être abordé, voire accompagné d’une fiche explicative. Le temps de la construction du consensus sera toujours préféré à l’urgence d’une prise de décision. Nous visons autant que possible la co-construction et cherchons à éviter tout comportement oppressif et toute forme de prise de pouvoir. Nous sommes particulièrement attenti·ves à combattre les rapports sexistes, racistes, âgistes, etc.

Le salariat en transition

Le temps de travail salarié ne doit pas empiéter sur la vie personnelle. Les salarié·es ont donc choisi le temps partiel, soit 27h30 par semaine. La revue défend une réduction du temps de travail de manière choisie, levier indispensable pour construire une société décroissante. Ce choix pose inéluctablement la question de la consommation (quoi ? combien ?), la relation de soi au reste du monde (qu’est-ce que je donne, qu’est-ce que je reçois ?), et finalement du sens (pourquoi ?) (Cf. numéro 453, février 2017 « Travailler moins, et si on essayait ? »).

Le taux de rémunération horaire est égal pour tout le monde, sans distinction des tâches ou de l’ancienneté. Ce taux de rémunération assure un salaire légèrement supérieur au SMIC 35 h. Chaque poste est défini de manière à ce que chacun·e dispose d’une grande autonomie de travail. Les salarié·es se réunissent chaque semaine pour résoudre les problèmes quotidiens. Les tâches d’entretien sont réparties entre tou·tes, de même que les permanences téléphoniques ou l’ouverture du courrier.

L’équipe :
Lola et Guillaume assurent la coordination de rédaction, de sorte que chaque numéro comporte bien toutes ses pièces. Il et elle collaborent pour cela avec le comité de rédaction, les pilotes de rubrique, les correctrices. Tous deux écrivent également dans la revue.
Tatiana gère la vente de la revue chez les dépositaires, et sur les stands et tables de presse, en relation avec les relais locaux.
Claire gère les abonnements et l’expédition de la revue.
Damien construit la maquette.
Et tou·tes mettent plus ou moins la main à la pâte des divers projets qui accompagnent la revue : affiches, co-éditions, interventions extérieures, partenariats, etc.

Le partage comme mode de fonctionnement

Des locaux partagés

Depuis 1995 Silence fait partie d’une SCI, propriétaire d’un local situé 9 rue Dumenge à Lyon. La gestion et la propriété en sont collectives, les parts étant détenues par environ 120 personnes et une dizaine d’associations. Le partage des locaux entre une dizaine d’associations se fait par le biais d’une fédération : la Fédération des Ateliers. Un bail d’usage régit la relation entre le propriétaire (SCI) et le locataire (la Fédération). Ainsi, le locataire paie l’ensemble des charges du local, y compris ce qui est habituellement pris en charge par le propriétaire, mais en échange, il ne paie pas de loyers. Ainsi, le locataire paie le juste prix et la SCI ne fait aucun bénéfice. La cotisation est pondérée au sein de la Fédération en fonction des ressources de chaque association, et de son utilisation du local. Chaque association dispose d’une voix au conseil d’administration.
Ce fonctionnement permet la mise en commun de moyens : photocopieuse, salle de réunion, réseau informatique…

Des locaux écolos

Le local occupé par Silence s’est agrandi, au début des années 2000, par l’achat d’un appartement mitoyen. La rénovation des locaux a alors entièrement été faite en utilisant des matériaux sains. L’électricité du local est assurée par Enercoop, distributeur qui garantit l’origine renouvelable de l’énergie. Tout est fait pour éviter le gaspillage énergétique, veilles inutiles, lampes basse-consommation, réutilisation du papier pour le brouillon, don des enveloppes grand format à l’Atelier de création libertaire (ACL) qui les recycle pour l’envoi de ses propres livres.

Une revue écolo jusqu’au bout des feuilles !

Réduction de l’impact environnemental

Depuis ses débuts, la revue est imprimée sur papier recyclé. Elle est aujourd’hui également imprimée avec des encres végétales. Depuis janvier 2019, Silence est imprimée par l’imprimerie Notre-Dame, qui a été choisie notamment car elle ne fonctionne pas en 3x8 : c’est-à-dire ni la nuit, ni les week-ends. L’imprimeur adhère à la charte Imprim’Vert qui indique entre autres qu’il organise une collecte sélective de ses déchets et retraite les solvants utilisés en offset. Le tirage de Silence est adapté aux ventes (ce qui implique notre refus d’être en kiosque, source d’un énorme gaspillage). Tous les numéros sont ainsi épuisés un jour. L’expédition est assurée par la pose d’une bande papier autour de la revue, maintenue par une étiquette, évitant ainsi films plastique ou enveloppes, Les repas servis lors des expéditions de la revue viennent du restaurant bio et végétarien Toutes les couleurs.
Le matériel de bureau, le plus durable possible, est acheté à EcoBuro. Du côté du parc informatique, nous limitons l’achat et le renouvellement des ordinateurs. Les problèmes de compatibilité nous obligent malgré tout à suivre certaines évolutions.

Ne pas breveter la connaissance, mais la partager

La revue Silence est copyleft : l’information, que nous refusons de considérer comme une marchandise, est libre de reproduction tant que sont citées les sources. Certains usages informatiques utilisent des logiciels libres, mais nous utilisons encore des logiciels propriétaires pour certaines tâches. Afin de gérer les abonnements, les dépôts et l’expédition de la revue, une base de données propre à Silence a été créée. Ce logiciel a été pensé pour devenir libre au terme de sa conception, mais la complexité du projet n’a pas permis de finaliser un programme utilisable facilement.

La documentation abondante de la revue est donnée avec deux ans de décalage au Centre de documentation sur les alternatives sociales (Cedrats, 27 montée Saint-Sébastien, Lyon 1er). Plusieurs milliers de livres et de revues sont ainsi rendues consultables gratuitement.

Des finances indépendantes

L’argent de la revue est déposé sur un compte courant du Crédit Coopératif. Lorsque notre trésorerie le permet, nous plaçons l’argent sur un compte indépendant, hors des circuits boursiers et de la spéculation financière, à la Nef, société financière alternative. Les ressources de la revue proviennent à 90 % des ventes. La revue ne reçoit que très peu de subvention et ne contient presque pas de publicité (les seuls encarts publicitaires sont des échanges avec des foires, salons...).


La perfection n’existe pas, nous nous inscrivons malgré nous dans une société capitaliste, individualiste et consumériste qui ne permet pas toujours une démarche de simplicité volontaire respectueuse de notre environnement. Néanmoins, en interrogeant et en croisant nos pratiques quotidiennes, avec les rencontres, les découvertes, les actions mises en avant dans la revue, nous essayons de porter les alternatives que nous défendons dans nos pages et questionnons notre soumission au système.